Le Coeur villageois de Cookshire-Eaton existe depuis maintenant trois ans. L’été 2018 en a été un de tous les records pour le regroupement qui a multiplié les initiatives et les activités. Une forme de culture locale est en train d’y prendre racine. Comme l’indique Jean-Paul Gendron, qui siège sur le comité du Coeur villageois : « Cookshire, ça commence à être vivant ! »
« Il y a une masse critique composée d’éléments diversifiés qui, depuis trois ans, est en train de se constituer au plan culturel », poursuit celui qui est président de l’Agence de mise en valeur de la forêt privée de l’Estrie. « Il y a quatre, cinq ans, c’était peut-être dans le décor, mais moins évident. Là, ça commence à devenir beaucoup plus consistant, beaucoup plus connu. C’est plus lié. »
Des bâtiments intemporels
Le Coeur villageois constitue un segment d’environ 1 ½ km passant par les rues Pope et Principale et qui est situé entre la nouvelle Brasserie 11 comtés et la rue Castonguay, menant à la salle Guy-Veilleux. On y retrouve une concentration d’infrastructures culturelles (trois églises, la Maison de la culture John-Henry-Pope, le Victoria Hall, le parc des Braves) qui commencent toutes à prendre part à l’effervescence. Point non négligeable : « il y a pas de problème de stationnement pour les gens qui viennent voir ! », termine à la blague M. Gendron.
La Maison de la culture John-Henry-Pope, qui abrite la galerie d’art Cookshire-Eaton, a reçu plus de 1000 visiteurs à son comptoir touristique entre la Fête nationale et l’Action de grâce. Manon Elisabeth Carrier est plus que satisfaite de ces chiffres. « On n’a jamais cartonné autant que ça. À toutes les fins de semaine, il y avait du monde. »
Outre les visiteurs, la Maison de la culture a un rôle important à jouer auprès des résidents locaux dans le développement d’un sentiment d’appartenance. En plus des expositions qui s’alternent à la galerie d’art, le bâtiment patrimonial accueille les cours de Pilates de la municipalité, les pratiques de la chorale du Coeur villageois et les Colour Cafe de l’Association Townshippers.
L’église voisine St-Peter’s présente l’exposition John-Henry-Pope tandis que la Trinity United accueille régulièrement des concerts classiques entre ses murs. De l’autre côté de la rue, le Victoria Hall tient également son lot de réunions et de spectacles.
Un seul et même langage
St-Peter’s, Trinity, Victoria Hall ; ce sont là des témoins du passé anglophone de la région. Aujourd’hui, la communauté anglaise représente 15 % de la population du Haut-Saint-François. Si ses relations ont déjà été moins reluisantes avec les citoyens francophones, les choses vont pour le mieux aujourd’hui.
« On veut pas briser les liens de confiance. Ça a pris des années avoir ça », confie Manon Elisabeth Carrier. « Ils nous ont toujours ouvert la porte. Ce qu’ils nous disent, c’est : “Vu que vous êtes là, ça va garder nos affaires vivantes.” »
À ce sujet, l’exemple du Victoria Hall est particulièrement probant, alors que l’édifice n’était plus entretenu par la communauté, faute de moyens. Gilles Denis en a depuis fait l’acquisition. « La collaboration s’établit à un moment où c’est pas trop tard dans la détérioration des bâtiments », dit-il. « Là, on l’a entre nos mains. Je sais pas trop ce qu’on va faire avec ça, mais ça va être un bâtiment culturel, c’est sûr. »
Aller à la rencontre du Cœur
L’action du Coeur villageois continue de grossir et de prendre forme. Le retour de Loisirs Cookshire avec une programmation de spectacles à la salle Guy-Veilleux donnera un coup de pouce supplémentaire aux efforts des bénévoles pour dynamiser le secteur. Céline Blais, la présidente du comité du Coeur villageois, se réjouit du fait que les citoyens pourront de nouveau consommer la culture localement sans avoir besoin de s’exiler.
Mme Blais convie toute la population à la rencontre citoyenne de l’organisme le 13 novembre prochain, à 19 h, à la Maison de la culture John-Henry-Pope de Cookshire-Eaton. Un microdocumentaire sur le Coeur villageois, réalisé par Sébastien Croteau, sera présenté à ce moment.
Céline Blais considère le Coeur villageois comme un comité de réflexion qui a pour mission de développer le pôle attractif qu’est Cookshire-Eaton. Avec la dernière saison plus qu’encourageante, elle souhaite poursuivre les efforts pour embellir le secteur et l’animer. « Le meilleur s’en vient ! », conclut-elle.