Aide à domicile du Haut-Saint-François célèbre cette année ses 20 ans d’existence. L’entreprise d’économie sociale d’East Angus compte aujourd’hui 42 employées et a beaucoup évolué depuis sa mise sur pied le 14 septembre 1998, à Weedon.
Comme son nom l’indique, Aide à domicile du Haut-Saint-François offre des services de soins, d’entretien ménager et de menus travaux dans le but de favoriser le maintien à domicile des gens. Elle fait partie du réseau EÉSAD qui regroupe une centaine d’entreprises du même type partout dans la province. Une aide financière gouvernementale est offerte aux clients de ces entreprises. Pour les plus âgés, cette aide à domicile ajoute généralement trois à cinq ans de maintien à la maison.
« On a la plus belle mission sociale au monde ! », s’exclame la directrice générale d’Aide à domicile, Colette Lamy. Cette mission est également valorisante pour les employées de l’entreprise. « On gère ça comme une petite entreprise familiale, mais ça a grossi énormément au fil des ans. »
Faire bon ménage avec l’âge
Aide à domicile du Haut-Saint-François a débuté ses activités au Centre communautaire de Weedon avec cinq employées, dont Marguerite Miville et Anne Skelling à l’administration. Après avoir occupé deux locaux de la rue Angus Nord à East Angus, la compagnie est désormais installée sur le tronçon sud de la même rue. Les bureaux sont d’ailleurs très calmes, malgré la quarantaine d’employées qu’a aujourd’hui l’Aide à domicile. C’est que ces dernières sont des préposées dispersées sur tout le territoire de la MRC, directement chez les gens.
L’entretien ménager a été le premier service offert par Aide à domicile et demeure aujourd’hui le plus en demande. « Souvent, c’est un prétexte d’avoir de la visite, de voir quelqu’un qu’ils connaissent, de pouvoir jaser avec quelqu’un d’autre que la famille. Les ainés sont de plus en plus seuls », se désole Colette Lamy. Souvent, le personnel d’Aide à domicile constitue le contact le plus régulier dans la vie d’une personne âgée vivant seule.
L’entretien ménager ne représente qu’une des facettes du maintien à domicile. « Travailler avec des personnes âgées, c’est pas aussi simple que ça en a l’air. Il y a beaucoup de problématiques de santé mentale, d’Alzheimer… Donc, il faut prendre le temps d’écouter les préposées et de les former en conséquence », poursuit Mme Lamy. « Au début, on avait beaucoup de personnes qui venaient de l’aide sociale. Aujourd’hui, on n’a plus cette clientèle-là. Les préposées qui restent ici, c’est vraiment pour aider le monde. »
Pénurie de main-d’œuvre ? Connais pas !
L’entreprise d’économie sociale affiche d’ailleurs un taux de roulement du personnel extrêmement bas. Colette Lamy en est la directrice générale depuis 17 ans. « J’ai beaucoup de filles que ça fait plus que 15 ans qu’elles sont avec moi. »
Quel est le secret d’Aide à domicile pour retenir autant la main-d’œuvre alors que les entreprises de la région connaissent une pénurie ? « Ici, on est traité en humain. » Les salaires y sont inférieurs qu’au CLSC, par exemple. « Ce qu’on a réussi, c’est de mettre de bons avantages sociaux, une belle qualité de vie. Puis c’est ce qu’on vend. On s’adapte beaucoup à nos employées. Je trouve que c’est important parce que, si on veut les garder, on n’a pas le choix de toute façon. Il y a trop de compétition dans le marché du travail. »
La formule semble avoir fonctionné pour Aide à domicile qui reçoit quasiment trop de CV. « On voit que la nouvelle génération ne cherche pas que l’argent. Elle cherche un mode de vie intéressant où elle peut faire des changements », poursuit Mme Lamy. Si, auparavant, les employées cherchaient un revenu d’appoint, « maintenant, ceux qui arrivent, c’est la flexibilité des horaires qui les attire. Ils cherchent une job qui va entrer dans leur beat de vie. »
Cette stabilité de l’équipe permet à un personnel de bureau réduit de bien répartir les ressources. Elles ne sont que trois administratrices, dont deux à temps partiel, pour gérer la quarantaine de préposées. Normalement, une entreprise d’une taille similaire aurait six employés de bureau. L’utilisation de la technologie a joué aussi pour beaucoup dans la réduction de la gestion.
Aide à domicile fournit à toutes ses employées une tablette électronique qui agit comme feuille de temps, bon de signature et odomètre lors des déplacements. « Ça a été une super belle évolution », conclut Colette Lamy. « On a été les premiers au Québec à tout former nos préposées pour ce logiciel-là, qui nous libère deux jours de travail. »