Cela fait maintenant six mois que la Boulangerie Des Pains et des Roses est en activité sur la 2e Avenue à Weedon. La demande pour des produits frais n’a pas ralenti depuis le 28 avril dernier, moment que Nathalie Meynard Sallanon a choisi pour inaugurer son commerce. Tout n’était pas prêt sur le coup, mais la Française d’origine ne pouvait manquer la journée de la Fête du croissant pour se lancer en affaires.
« L’accueil de la population de Weedon a été vraiment exceptionnel. Je m’attendais vraiment pas à ça », avoue la boulangère. « Ce qui a fait que je me suis rendu compte que j’avais fait le bon choix, c’est l’accueil de la population. »
Le tout pour le tout
Malgré ce succès populaire, aucune banque n’avait voulu financer le projet lors de sa mise sur pied. Mme Meynard Sallanon a tout de même pu bénéficier de l’aide du CLD et de la SADC du Haut-Saint-François, en plus d’une participation de la Caisse Desjardins. Du côté du Centre local de développement, elle a reçu de l’accompagnement dans le cadre du programme Soutien au travail autonome, en plus d’un prêt pour l’achat d’équipements.
« C’est vraiment parce que le CLD et la SADC ont cru au projet que j’ai pu démarrer. Sinon, je pouvais pas », raconte l’artisane. Celle-ci a d’ailleurs investi toutes ses économies pour pouvoir être à son compte.
Pourtant, les signes avant-coureurs étaient favorables à l’établissement d’une boulangerie à Weedon. Avant Des Pains et des Roses, quelqu’un qui voulait du pain frais et local devait faire une trentaine de kilomètres en direction de Sherbrooke ou de Thetford Mines. « Ça donne un potentiel de clientèle important », reconnait Nathalie Meynard Sallanon. Si on ajoute à cela le développement de Weedon suivant l’arrivée de MYM et de ses serres de cannabis, l’opportunité devient plus qu’alléchante.
Le fruit du hasard
Toutefois, Mme Meynard Sallanon n’était pas au courant de tous ces faits lorsqu’elle est passée devant le futur local de la boulangerie. À ce moment, celle-ci en était à visiter des endroits potentiels à Notre-Dame-des-Bois et Disraeli. « C’est en passant sur la 112, vraiment par hasard, que j’ai vu qu’il y avait un local. » L’emplacement jouit en plus d’une grande fenestration qui donne aujourd’hui directement sur la cuisine.
« Mon idée dès le départ, c’était que les gens me voient travailler », soutient Mme Meynard Sallanon. « Les gens sont de plus en plus curieux de savoir ce qu’ils mangent, ce qu’ils achètent, comment s’est fabriqué. » Celle-ci avait aussi assez donné dans des aires de travail situées sous terre, loin de la lumière, dans son ancienne vie de boulangère outre-mer.
L’attrait de la nouveauté conjugué à l’arrivée de la belle saison et des gens de l’extérieur aura poussé l’entrepreneure à travailler jusqu’à 90 heures certaines semaines. Mais la principale intéressée ne s’en plaint pas. « C’est exactement ce que je voulais. Je voulais pas me retrouver à faire toujours les mêmes pains tous les jours. Je me serais ennuyée. Je suis vraiment contente de la tournure que ça prend. »
Non seulement la réponse du public a été favorable jusqu’à présent, mais les clients affichent une grande curiosité pour les produits Des Pains et des Roses. Nathalie Meynard Sallanon aime savoir qu’elle apporte une différence dans la communauté. Elle trime dur « pour que les gens de Weedon aient la possibilité de gouter autre chose. C’est pas parce qu’on vit à la campagne qu’on doit être restreint. Puis c’est pas parce qu’on vit à la campagne qu’on doit payer plus cher. »
« Ce que j’aime le plus dans mon métier, c’est que c’est vivant. À chaque jour, c’est un travail différent. On s’ennuie pas », conclut-elle.