Claude D. Giguère «débarque» à la poly en 2004. « J’y suis pour cinq ans ! », dit-il. Il y demeure dix ans. Dieu merci ! Un développeur oui. Un grand et en grand ! Dans l’esprit d’une école moderne et citoyenne faite par et pour ceux qui la vivent. Sitôt au gouvernail, les enseignants du conseil d’école lui proposent une idée originale : le projet d’une Cité-école. Dans l’équipe, il accompagne, il inspire, il donne tout ce qu’il peut afin de bien concrétiser le projet qui vise à contrer le décrochage scolaire. Il vient du primaire, mais il écoute, joint des équipes de travail et elles sont nombreuses à joindre les rangs. Tout est à inventer : un conseil persévérance et réussite, des projets pilotes dans 5 municipalités pour la remise des bulletins, des bourses reconnaissance pour chaque diplômé, dans chacune des communautés, des parents et jeunes associés, des projets de bénévolat dans divers milieux, l’intégration des divers groupes sociaux et communautaires, les conseils municipaux, les caisses populaires, le parlement au secondaire, des murales pensées et dessinées par les jeunes à l’effigie de chaque communauté. Tout cela requiert du temps, de l’argent. En collaboration, il produit un document étoffé destiné au ministère des Affaires municipales pour une demande de financement. Il obtient la subvention qui nous permet d’embaucher pour cinq ans une organisatrice communautaire et des chercheurs universitaires dans le cadre d’un projet de laboratoire rural, dont la valeur et l’efficacité sont reconnues par le gouvernement du Québec en 2013, en accordant au projet de Cité-école, le grand Prix de la ruralité.
Une mémoire…
Claude, tu as su nous donner les outils pour travailler dans le respect des forces de chacune et chacun. Les enseignants, les divers personnels, les parents et les jeunes sont mobilisés. Tel que priorisé en 2005, dix ans plus tard, notre taux de décrochage scolaire passe de 40 % à 11 %. Tu as été pour nous, tous des diverses communautés scolaires et civiles, le ciment qui nous a permis de construire l’édifice et de pérenniser certains des volets du projet. Parce que tu étais là nous y sommes toujours et nous savons maintenant que tu as été pour nous tous une réelle source d’inspiration, toi, le développeur, aussi pédagogue dans l’âme. Ta présence est toujours là, encore, dans notre tête et notre cœur. Comme tu disais un jour à Angèle Desgagnés, ton adjointe : « Je suis certain que certains aspects du projet demeureront dans les années à venir parce qu’il en va du bonheur et de la diplomation de nos jeunes. » Et nous continuons sur ta lancée !
Merci pour ta solidarité indéfectible, ton accompagnement sur le terrain, ta présence humaine active dans l’école et les communautés. Au nom des jeunes que tu as conduits avec nous à persévérer et à diplômer, au nom des parents que tu nous as permis de mobiliser, au nom de tous les personnels dont tu as soutenu l’engagement en toute liberté, toi, le soutien de toujours, merci d’avoir été là au bon moment, pour l’écriture de ce chapitre de nos histoires communes.
Charles Labrie, enseignant à la Cité-école.