Emballages Façoteck, entreprise indépendante découlant de Léo Désilets Maître herboriste, à Scotstown, a le vent dans les voiles. Les trois propriétaires, Benoit Fortin, Gérald et Sylvain Désilets, préparent depuis quelques années le changement de garde à la direction de l’entreprise. Trois jeunots, diront certains, dont la moyenne d’âge est de 30 ans, forment la 3e génération de dirigeants. Cette fougueuse relève a fait ses classes au fil des années et poursuit le travail amorcé par ses prédécesseurs de développer en continu l’entreprise.
Sébastien Désilets, 29 ans, responsable de la réception et logistique, Marc-Olivier Désilets, 29 ans, responsable aux ventes, développement des affaires et production, ainsi que Maxime Désilets, 31 ans, responsable de l’expédition, approvisionnement et logistique, forment la 3e génération de dirigeants, depuis leur grand-père fondateur de l’entreprise Léo Désilets Maître herboriste, toujours en activité.
Sébastien et Marc-Olivier sont au sein de l’entreprise depuis sept ans. « Les trois proprios actuels, qui sont en place, ce qu’ils ont fait, c’est qu’ils nous ont fait à peu près toucher à tout. On est parti à faire des capsules, faire de la mise en bouteille, on a appris la chaîne du début jusqu’à la fin », d’exprimer Marc-Olivier. Maxime est au sein de l’entreprise depuis près de deux ans à temps plein, mais a œuvré au sein de celle-ci pendant des étés. Ses forces, d’exprimer ses collègues, sont d’être bien méthodique. « On l’a mis à la place où faut que tout soit parfait et il fait une très bonne job là-dessus. On a réussi à prendre notre place. On est vraiment séparé pour pas que personne ne pile sur les pieds de personne, pour pouvoir vraiment aider l’entreprise à croître. Cela a été la force des trois propriétaires avant et c’est exactement notre force à nous », d’exprimer Marc-Olivier et Sébastien. « Chacun son coin d’entreprise pour couvrir le maximum », d’ajouter Sébastien. Tous trois précisent « c’est une business familiale. On mêle tout le temps toujours tout le monde sur tous les points. On n’est pas une entreprise où tout se gère par une personne et ça découle après ça. Tout le monde donne son point de vue, tout le monde prend ces décisions et c’est avec ça qu’on finit par avancer. Il y a le groupe de patrons, mais les employés sont impliqués dans la prise de décision. Est-ce qu’on avance dans ce projet-là, est-ce que c’est faisable ? C’est une culture d’entreprise. Nos employés, on les paye pas pour ce qu’ils font, mais pour leur intelligence, pour leur savoir-faire. C’était comme ça avant et on ne fait que continuer », d’exprimer Marc-Olivier et Sébastien. Conscients qu’ils ont encore des choses à apprendre, le jeune trio apprécie le transfert de connaissances transmis par les propriétaires dont deux sont en préretraite pour ainsi dire. « On a eu trois exemples formidables, Benoit Fortin, qui est un directeur général et un comptable formidable, m’a amené à apprendre sur le tas, je parle pour moi », d’exprimer Marc-Olivier. « On a Sylvain, lui tout ce qui est mécanique, fonctionnement, réparation de machine, inventer une machine,voir à ce que les machines aillent bien, ça il nous l’a inculqué à tous les trois. On a Gérald qui s’est toujours occupé de la logistique, les deux (Sylvain et Gérald) sont manuels et on a appris depuis qu’on est jeune, à se débrouiller », d’exprimer les trois jeunes dirigeants. Loin d’être confinés à leur bureau, tous trois sont prêts à retourner sur le plancher. « Demain matin, s’il y a un gros boum de travail, on se retrousse les manches, comme on dit, et on va sur le plancher », expriment-ils.
Des gars de région
La jeune relève est attachée au milieu. « Nous, on croit en la région. Les gens disent qu’on est à la mauvaise place, totalement mal situé pour faire ce qu’on fait. Moi je dis: c’est le contraire, on est situé à la meilleure place qu’on peut. On a des employés qui sont fidèles, on a un emplacement quand même très proche des États-Unis, pis les frais de transport, ce n’est plus si vrai que ça qu’il y a des coûts énormes. On a des bons deal sur le transport », soutiennent Marc-Olivier et Sébastien.
Façoteck est en croissance constante. Elle a procédé à l’embauche de 14 employés au cours de la dernière année, passant à une soixantaine de travailleurs et permettant la mise sur pied d’un deuxième quart de travail. Les dirigeants n’ont pas de nombre établi quant au personnel. « L’objectif est avant tout de bien servir les clients tout en faisant de la croissance sur des produits de qualité, ça, c’est non négociable », d’insister Marc-Olivier avec l’approbation de ses collègues.
Loin de s’asseoir sur ses lauriers, l’entreprise s’engage dans un virage vers des produits pharmaceutiques. Déjà, des projets sont en marche. Présentement, 90 % de la production de l’entreprise touchent le secteur nutraceutique et 10 % le pharmaceutique. Les dirigeants aimeraient augmenter cette dernière portion à 25 % d’ici cinq ans. Emballages Façoteck distribue 60 % de sa production sur le marché canadien, 30 % aux États-Unis et le reste en Europe. Présente sur la scène mondiale, l’entreprise entend prendre une plus grande place au cours des prochaines années. Elle dispose de 70 000 pieds carrés soit 40 000 comprenant le siège social et le site de fabrication et 30 000 pieds carrés au site d’entreposage, situé à proximité.
Main-d’œuvre
À l’heure où la main-d’œuvre se fait de plus en plus rare, Emballages Façoteck réussit à conserver et même accroître son personnel. Les dirigeants admettent que le recrutement n’est pas facile, mais les efforts sont déployés pour répondre aux besoins du personnel. L’aspect rémunération n’est pas le seul, précisent-ils. L’ambiance de travail, l’horaire, la participation à la prise de décision sont autant d’aspects qu’il faut considérer. « On est flexibles dans la façon de faire pour garder nos gens le plus longtemps possible, les orienter. On essaie de prendre chaque personne, chaque individu et les mettre dans les bons souliers au bon moment, au bon temps de la vie. C’est une culture d’entreprise qui a toujours existé; on ne fait que continuer. » Les employés proviennent d’un peu partout en région, évidemment de Scotstown, La Patrie, Lac-Mégantic, Cookshire, East Angus, Dudswell sans compter l’équipe de recherche basée à Montréal. La jeune relève n’a pas l’intention de « surfer » sur le succès de leurs prédécesseurs. Ils ont l’intention de créer leur propre vague qui les amènera encore plus loin.