Même si nous sommes en plein hiver, le dossier de la route 257 n’est pas gelé pour autant. Le comité a procédé à l’embauche d’un coordonnateur, M. Gaétan Peron, ancien D.G. de la municipalité de Saint-Isidore-de-Clifton, qui a pour mission de superviser et chapeauter les dossiers. Les municipalités ont également signé une entente intermunicipale accordant une délégation de pouvoir à la MRC pour la réfection et l’entretien de la route 257. La table des maires a également adopté l’entente lors de sa dernière assemblée ordinaire.
Une rencontre s’est déroulée le 9 janvier dernier à laquelle participaient les élus, les directeurs généraux des municipalités concernées ainsi que de la MRC, explique Johanne Delage, mairesse de La Patrie et porte-parole du comité de la route 257. L’objectif, précise-t-elle, était de bien expliquer la nature du document, en compagnie de l’avocat responsable, pour que tout le monde dispose de la même information. La délégation de pouvoir à la MRC concerne la réfection et l’entretien d’une portion de la 257 soit de Weedon à La Patrie. Elle vise à répartir entre la MRC et les municipalités locales les droits et les obligations respectifs des parties.
L’entente intermunicipale délègue notamment à la MRC leur compétence respective en matière de voirie en ce qui concerne spécifiquement la route 257. « Nos compétences à nous les municipalités, ils vont pouvoir s’en servir s’ils veulent pour faire l’entretien et la réfection, mais tout ça en lien avec les subventions qu’on attend. Nous autres, le gros morceau, c’est la subvention. » En fait, Mme Delage mentionne que les subventions pourraient provenir de différents ministères. Stratégiquement parlant, explique-t-elle, il y a un volet développement économique indéniable pour le secteur de Weedon avec le projet MYM et en lien possible avec Scotstown. À cela s’ajoute le volet touristique avec le parc et le mont Mégantic. « Il pourrait y avoir deux à trois ministères impliqués financièrement pour la réfection de cette route-là », précise la porte-parole du comité.
D’autre part, en adoptant la délégation de pouvoir, provenant des municipalités, le préfet Robert Roy mentionne que ce geste indique au gouvernement la solidarité de la MRC dans le projet. « Ça démontre qu’il y a une synergie qui se fait. Je pense qu’on va être les seuls au Québec qu’un groupe de municipalités a remis des chemins à une MRC pour voir à son amélioration et à son entretien à long terme. On devient mandataire, on va faire les appels de projets, mais toujours avec l’approbation du comité ». Effectivement, Mme Delage précise « c’est nous autres (le comité) qui prenons les décisions, qui autorisent les dépenses ». Par ailleurs, la porte-parole mentionne que l’embauche d’un coordonnateur s’est avérée essentielle pour assurer un suivi efficace. « Les cinq petites municipalités, on n’a pas les ressources nécessaires, nos dg en ont plein le poupon. » Le rôle du coordonnateur sera entre autres à contribuer à l’élaboration de la stratégie visant à obtenir des engagements financiers de voir à la stratégie de communication, de représentation et d’assurer le suivi des décisions du comité.
Mme Delage rappelle que la démarche impliquant le regroupant de cinq municipalités (Weedon, Canton de Lingwick, Scotstown, Hampden et La Patrie) pour un projet commun et qui s’engagent à défrayer 10 % de coûts de réalisation est unique au Québec. « On est un modèle au Québec. Moi, c’est la première fois que je vois ça. » D’ailleurs, un sixième joueur s’est ajouté au comité, la municipalité de Chartierville. Cette dernière, explique Mme Delage, ne fait pas partie de l’entente intermunicipale et ne contribuera pas financièrement au projet. Toutefois, elle joue un rôle de participant au comité sans droit de vote. La mairesse de La Patrie mentionne que les membres considéraient important d’inviter Chartierville à joindre les rangs du fait qu’elle bénéficiera des bienfaits de la route 257, notamment pour son activité d’appel Musique aux Sommets.
Mentionnons que le coût du projet est encore inconnu. La recherche de subventions devrait permettre entre autres, la réalisation d’une étude qui déterminera le montant. Une somme de 30 M$ a été avancée, mais il s’agit d’une approximation et ne repose sur aucune étude concrète.
Rappelons que le ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l’Électrification des transports, sous l’ancien gouvernement libéral du Québec, André Fortin, s’était engagé par écrit à « participer à un projet pilote visant à accompagner les municipalités pour la réfection de la route 257. » Dans la missive, il était inscrit que le ministre « vous soutiendra dans l’élaboration de votre projet pour définir les problématiques sur l’ensemble de la route 257 et déterminer les solutions potentielles. » Quant à l’aide financière, il était inscrit dans la communication du ministre de l’époque « après l’analyse des problématiques, des besoins et des solutions envisageables, une aide financière additionnelle pourrait être accordée en considérant les particularités de vos communautés locales et les disponibilités budgétaires. » Bien consciente que les acteurs politiques ont changé, Mme Delage souligne que le nouveau député de Mégantic, François Jacques, est déjà au fait du dossier et manifeste un grand intérêt pour le dossier. Mme Delage entend bien passer à la vitesse supérieure et laisse entendre qu’une conférence de presse pourrait se tenir dans les prochaines semaines.