Pour l’organisatrice Chantal Bolduc, la Fête des semences est bien plus qu’une simple fête. « C’est des gens qui se réunissent puis qui ont envie de faire attention à leur planète, qui s’efforcent de laisser quelque chose de beau aux jeunes. Les gens qui sont ici, on est content de se rassembler pour partager ces valeurs. »
La sixième édition, organisée par le Jardin Communautaire de Sawyerville, a attiré 200 personnes à l’église Notre-Dame-du-Rosaire. Pour l’occasion, le lieu de culte a été métamorphosé pour accueillir simultanément des conférences à l’étage et au sous-sol. Cela aura permis à l’événement d’en offrir une douzaine d’une heure chacune, certaines étant présentées par des sommités dans leur domaine.
La dizaine de producteurs présents avaient bien entendu à cœur l’alimentation locale et de qualité. Sur place, il était possible de se trouver un fermier de famille afin d’avoir accès à une abondance de légume et fruits frais au cours de la belle saison à venir. Sinon, un diner concocté par l’équipe bénévole du Jardin Communautaire proposait soupes, salades, pâté à la dinde et lasagne végétarienne, tous faits en bonne partie à partir d’ingrédients de ces mêmes producteurs.
Une notoriété qui grandit
Au fil des ans, Chantal Bolduc a remarqué que de plus en plus de producteurs faisaient le choix de s’installer dans les environs de Sawyerville. La tendance est même aux petites entreprises agricoles qui occupent des superficies réduites, comparativement aux cultures traditionnelles. Et certains d’entre eux deviennent de réels ambassadeurs de cette forme d’agriculture de proximité, que ce soit les Maraîchers de l’or vert ou le Jardinier déchaîné.
Aux yeux de l’organisatrice, la Fête des semences est une belle occasion de rencontre pour les producteurs, qui sont contraints de travailler de manière isolée, entre eux et avec le public. Mme Bolduc se réjouit des échanges intergénérationnels qui se créent dans le cadre du rendez-vous annuel.
Du côté des vedettes de la journée, les semenciers, on ne pouvait que s’étonner de la variété de produits qu’il est possible de faire pousser. Que ce soit les choux, cantaloups, radis, poireaux, kales et haricots, la volonté des agriculteurs semble être la seule limite. Les Semences nourricières, à Dudswell, offraient par exemple les semences d’une dizaine de variétés de tomates beefsteak et tout autant de sortes de laitues.
Lorsqu’ils n’étaient pas derrière leur kiosque, les conférenciers ont abordé un éventail de sujets. En provenance de Lanaudière, Yvan Perreault nous entretenait des noix et champignons sauvages. L’enseignant en production horticole au Centre de formation professionnelle de Coaticook (CRIFA), Renaud-Pierre Boucher, traitait des avantages de l’évitement du travail du sol. Finalement, Jean-Luc Henry, de Révolution Fermentation, démontrait les bienfaits des aliments fermentés par le biais de techniques simples et ancestrales.