Ancrée Design : Trouver sa zone de confort

Encore beaucoup de gens perçoivent le design d’intérieur comme un service de luxe. La designer Emilie Drouin, établie à East Angus, le considère plutôt comme un moyen de sauver de l’argent. En cette ère du cocooning, les plans d’aménagement deviennent même des outils incontournables dans la conception d’espaces.

Un incontournable
Avec la technologie actuelle, le design intérieur permet encore plus de se projeter dans un futur espace. Cela permet ainsi de confirmer des choix et d’éviter des erreurs couteuses, une fois les travaux entamés. L’entreprise de Mme Drouin, Ancrée Design, utilise des outils vidéo de rendus réalistes en 3D. Tout peut y être contrôlé, que ce soit la force d’un éclairage ou les couleurs et textures d’un mur ou d’un plancher.

L’élaboration de tels plans est ce qui allume le plus la jeune entrepreneure. Ils conjuguent les besoins exprimés par les clients au savoir de la designer. Pour des projets commerciaux, ils peuvent être une étape nécessaire à l’approbation d’une municipalité par exemple. Dans un cadre résidentiel, Emilie Drouin le répète souvent à ses clients : « C’est vous qui allez vivre là. C’est important que vous soyez bien avec cette décision-là et que ça reflète bien ce que vous voulez. »

Quelques principes reviennent régulièrement lors de la conception d’un plan : la fonctionnalité, l’ergonomie et la maximisation. Ancrée Design croit dans les espaces évolutifs, qui sont d’abord utilisés pour une fin pour permettre ensuite d’être transformés. On n’a qu’à penser à une salle de jeux pour enfants qui deviendra un espace au gout des parents une fois les petits partis du nid.

Préparation en amont
« Que tu fasses affaire avec un designer ou non, il y a des trucs qui sont vraiment importants avant de débuter les travaux », poursuit Emilie Drouin. Il faut tout d’abord établir ses besoins, que ce soit en termes de rangement et de fonctionnalité. On doit ensuite établir un budget réaliste qui laisse place aux imprévus. « Il y a tout le temps des surprises ! », concède la jeune designer.

Finalement, on applique son gout et son style. Que ce soit en s’inspirant de revues ou d’idées pigées sur Internet, il faut savoir ce qu’on aime et avoir une idée du sentiment recherché dans la pièce à modifier ou rénover. On fait également un travail préalable en triant ce qu’on veut changer et ce qu’on veut conserver. Également, se renseigner de la nécessité d’un permis auprès de sa municipalité peut s’avérer une bonne idée.

Jamais trop tard
Malgré tous ces conseils, Emilie Drouin sait très bien qu’une idée soudaine peut venir tout faire basculer. C’est en quelque sorte ce qui l’avait elle-même mené vers le design d’intérieur. Alors qu’elle occupait depuis quelques années un emploi stable dans une institution bancaire, elle a eu une toute autre sorte d’appel. « Je me suis dit : “Si je fais pas ça, je vais le regretter, c’est sûr.” »

Celle qui avait quitté les bancs d’école des années plus tôt suit alors sa passion et entreprend un cours intensif à temps plein. Après la fin de sa formation, elle peaufine son bagage avec le cours de lancement d’entreprise de la Commission scolaire des Hauts-Cantons. Trois ans après le lancement d’Ancrée Design, Mme Drouin continue d’être en contact avec son coach de formation qui l’épaule dans son cheminement et ses décisions.

Si elle ne regrette pas ce «saut dans le vide» vers la vie de travailleuse autonome, il s’agit pour elle d’un travail de tous les instants qui demande de la discipline. « Il faut voir à tout, tout le temps », résume-t-elle.

En étant son propre patron, Emilie Drouin se sent plus en lien avec ses valeurs. C’est d’ailleurs ce principe qui l’a conduite à nommer son entreprise : s’ancrer des valeurs du client autant que des siennes. Celle qui se décrit comme une fille de campagne, plus que de ville, éprouve un besoin d’enracinement. « C’est s’imprégner de notre identité. C’est laisser cette empreinte dans un espace de vie. »

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Jean-Marc oeuvre dans les médias communautaires depuis 2013. Il a été journaliste pour le Haut-Saint-François de 2017 à 2019. Il est de retour au Journal depuis 2024.
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