Un peu plus de deux semaines après avoir appris la fâcheuse nouvelle que des traces de cancer étaient apparues dans deux ganglions, Marc-André Skelling, aux prises avec la maladie de Hodgkin, s’apprête à remettre ses gants de boxe pour se battre à nouveau. Le jeune homme de 26 ans d’East Angus ne cache pas que la dernière nouvelle a été dure à avaler. « J’étais pas triste. J’étais vraiment en tabar… C’est plus ça. C’est de la rage plus que de la tristesse. Se faire dire encore on recommence, le même pattern, la même affaire, c’est surtout ça qui est frustrant. »
Pourtant, tout semblait bien aller depuis un certain temps. Marc-André subit un traitement expérimental provenant des États-Unis, mais qui n’est pas encore reconnu par Santé Canada. L’effet de l’intervention ne vise pas à guérir le patient, mais bien à endormir la maladie. Ce qui semble avoir donné de bons résultats puisque depuis juillet dernier, tout semblait au beau fixe pour Marc-André.
Avant de connaître les résultats du dernier scan, dévoilés le 17 mars dernier, Marc-André avait une mauvaise intuition « j’avais dit à ma chum, ce scan-là, je le sens pas. J’avais pas de douleur, mais la manière que j’étais fatigué plus souvent. J’allais faire une sieste en après-midi comme avant. D’habitude, je n’en avais pas besoin. J’étais capable de faire ma journée. Je me suis dit oh fu.. je reviens dans le même pattern. » Il mentionne qu’en décembre dernier, son oncologue, Dr François Castilloux, lui avait mentionné avoir décelé quelque chose. « Il m’a dit qu’il y avait de quoi, mais ne savait pas si c’était une source d’inflammation, d’infection ou quelque chose qui était cancéreux. Il a dit on va le revoir dans trois mois, à l’autre scan, pour voir ce que c’est, si c’est encore là. Mais je m’en doutais, j’aimais mieux pas en parler pour avoir de belles fêtes. »
Sa mère, Muguette Skelling, qui accompagnait Marc-André au moment de la mauvaise nouvelle, était sous le choc d’apprendre que son fils n’avait pas fait part de ses craintes en décembre dernier. « On était sous le choc, mais quand tu apprends une nouvelle comme ça, ce n’est pas le temps de lui taper dessus », d’exprimer son père, André Skelling. « Mais on lui a demandé de jamais, jamais, jamais nous cacher quoique ce soit même si c’est pour nous ménager. De ne pas prendre ça seul. On a toujours été là pour les bons moments comme pour les plus durs et ça va continuer. »
Au moment de la rencontre, Marc-André attendait des nouvelles pour le début des nouveaux traitements. Celui expérimental se poursuit, précise-t-il, « le médecin m’a parlé d’une autre sorte de chimiothérapie plus la radiothérapie. J’attends de savoir quand ça va commencer. » Marc-André et ses parents admettent que la dernière nouvelle n’a pas été facile à prendre, mais il n’est pas question d’abandonner, au contraire. La situation n’est pas facile à vivre au quotidien, mais la famille de Marc-André avec ses frères et leur compagne profite au maximum des beaux moments qu’ils passent ensemble. « En fin de semaine, on est allé à la cabane. On savoure ces petits moments qu’on apprécie. » Mme Skelling ajoute que d’autres beaux moments se pointent dont la naissance de nouveau-nés. La conjointe du plus jeune frère de Marc-André devrait donner naissance au cours des prochains jours et celui-ci en sera le parrain. Son autre frère devrait vivre la même expérience en septembre. « Ces beaux moments, ça aide », d’exprimer Mme Skelling.
Tous ensemble avec Marc-André poursuivent le combat et leur implication dans le milieu. Le jeune homme sera le président d’honneur de la collecte de sang qui se déroulera le 5 avril prochain au Centre de formation professionnelle de Lennoxville et les membres de sa famille seront présents pour donner de leur sang. Fort de l’amour et des témoignages d’appui, Marc-André n’a pas l’intention d’abandonner même si parfois la route présente des embûches.