La demande de bois a explosé au cours de 2020.
Alors que le coût du bois de construction dans les quincailleries a connu une hausse considérable au cours des derniers mois, pour les producteurs forestiers, la situation est bien différente. Bien qu’ils ne manquent pas de travail, les fournisseurs se disent mécontents de ne pas bénéficier de cette augmentation de prix.
Les produits du bois étant considérés comme essentiels, les producteurs forestiers n’ont pas été directement affectés par la pandémie et le confinement. « C’est un impact indirect. La demande pour le bois de construction dans les quincailleries du marché nord-américain a explosé à cause de la Covid », explique Martin Larrivée, directeur général du Syndicat des producteurs forestiers du Sud du Québec. Avec le confinement, les gens se sont mis à faire plus de rénovation, donc la demande s’est accrue et il a eu une augmentation substantielle poussée par celle-ci. Le coût moyen des matériaux a doublé pour les consommateurs, mais les producteurs ne bénéficient pas de cette hausse. Malgré leur mécontentement, les producteurs n’ont pas arrêté la coupe pour autant. « Il y a eu un appel de bois qui s’est fait. Il y a des producteurs, surtout du côté mécanisé, qui ont décidé d’y aller de l’avant pareil. Un moment donné, la forêt, il faut que tu la récoltes », explique Jean-Paul Gendron, président de l’Agence de mise en valeur de la forêt privée de l’Estrie (AMFE).
Le problème dans cette situation, c’est que les producteurs n’ont pas leur mot sur le prix du bois. « Ce ne sont pas des prix négociés par nous. Ce sont les scieurs qui annoncent les prix, nous on les publie », mentionne M. Larrivée. Depuis 2017, un projet de mise en marché collective est mis de l’avant pour permettre aux producteurs de négocier les taux. Des réponses de la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec devraient leur être remises d’ici la fin de l’année 2021.
Avec toute cette demande de bois, les producteurs n’ont pas chômé. « On a dépassé, en 2020, le un million de mètres cubes de solide mis en marché. Ça, c’est un record historique du bois mis en marché depuis pratiquement la fondation du syndicat dans les années 60 », exprime M. Larrivée. Normalement, la moyenne tourne autour de 700 000 mètres cubes annuellement, ajoute-t-il.
Dans la MRC du Haut-Saint-François, on dénombre environ 2300 propriétaires forestiers et près de 172 400 hectares de forêts.