À l’instar de plusieurs autres producteurs acéricoles, Yves Théroux s’attendait à récolter un peu plus de 50 % de sa production habituelle.
À l’image du reste du Québec, les érablières du Haut-Saint-François voient leur saison écourtée en raison du beau temps précoce. Après avoir eu trois années fructueuses, Jonathan Blais, président de l’Association des Producteurs et productrices acéricoles de l’Estrie et propriétaire d’une érablière, affirme que « ça va être une saison correcte, mais rien d’extraordinaire. »
Selon M. Blais, une récolte acéricole dure en moyenne 30 jours; or cette année, les producteurs en ont eu pour un peu moins de 20 jours. « Cette année, tout dépendant des régions, si on prend les plus chaudes, ils parlent de 50 % d’une récolte normale. Il faut dire que les trois dernières années, ça a été trois ans assez exceptionnels, donc ça nous fait une référence un peu trompeuse », explique-t-il. Ayant débuté sa production le 20 mars, le propriétaire de 125 000 entailles espère pouvoir cueillir entre 80 % et 85 % de sa récolte moyenne.
Si les récoltes varient selon les régions, les producteurs y voient également une différence selon les municipalités avoisinantes. Le président explique qu’entre La Patrie et Cookshire-Eaton, il peut y avoir un décalage d’une semaine pour les récoltes puisque la première municipalité se trouve plus haute en altitude, donc les températures sont différentes. Yves Théroux, propriétaire d’une érablière à Newport, a également vu sa production s’arrêter plusieurs jours plus tôt que d’habitude et même quelques jours avant la fin de celle de M. Blais. Pour sa part, M. Théroux s’attend à récolter un peu plus de 50 % de sa production habituelle. « Les trois ou quatre jours en ligne qui frôlent les 20 degrés, ça fait mal. L’arbre, quand il y a des journées d’ensoleillement comme ça, il a le signal d’aller vers sa floraison, alors ça vient changer la sève », explique M. Blais.
Non seulement la saison est écourtée pour les acériculteurs, mais ils notent également que l’eau cueillie est moins sucrée que la normale. Un plus grand volume de celle-ci est donc récolté, mais le producteur en tire moins de sirop une fois l’eau évaporée. « Ce qu’on remarque en contrepartie, c’est que cette année, la saveur d’érable est vraiment présente », mentionne M. Blais.
À l’instar du reste du Québec, la MRC du Haut-Saint-François demeure en bas de la moyenne au niveau de sa production, cette année. Toutefois, le président tient à rappeler que « la majorité du sirop est faite dans l’Est, la ceinture des Appalaches jusqu’à la Gaspésie. » Or, pour ces régions, la récolte s’annonce meilleure que celle des années précédentes.