Jinny Mailhot, directrice de la CDC.
L’intérêt pour la 2e édition du colloque sur la diversité sexuelle et de genre en ruralité a outrepassé les frontières du Haut-Saint-François. Ils étaient plus de 45 participants de différentes régions du Québec, Sherbrooke, Bas-Saint-Laurent, Lanaudière, les Laurentides et autres à participer à la rencontre virtuelle.
L’événement était organisé par la Corporation de développement communautaire (CDC) du Haut-Saint-François avec la collaboration de cinq étudiants de la Faculté de médecine de l’Université de Sherbrooke.
Une brochette de conférenciers ont pris la parole dans le but d’informer, de sensibiliser et donner des trucs pour démystifier, aider et outiller l’ensemble des participants sur la diversité sexuelle et de genre.
Séré Beauchesne-Lévesque, conférencier, intervenant et auteur, a fondé le Groupe d’action trans de l’Université de Sherbrooke en 2016, ce qui a amené à la création de l’organisme TransEstrie en 2020. Coordonnateur de l’organisme et intervenant au programme Pose ta question ! d’AlterHéros, iel se concentre également sur le développement de services pour les personnes trans et non binaires en dehors des grands centres urbains. L’invité a profité du temps qui lui était accordé pour décortiquer chacune des lettres de l’acronyme 2SLGBTQIANBP. Séré Beauchesne-Lévesque mentionne que « la diversité a toujours été là, ce n’est pas nouveau, sauf qu’elle a été réglementée. » Selon iel, le genre ne se limite pas à homme ou femme, il y en aurait au moins 47. Enseignante au Cégep de Sherbrooke et militante pour les droits des personnes des minorités sexuelles et de genre et impliquée au sein du comité confédéral LGBT+ de la CSN, Dominique Dubuc siège également à la Table nationale de lutte contre l’homophobie et la transphobie des réseaux de l’éducation. Elle est aussi formatrice pour la Coalition des familles LGBTQ+. Mme Dubuc a présenté aux participants divers outils disponibles sur le site web de la CFLGBT+ pour créer des pratiques et des environnements plus inclusifs des familles, des jeunes et des personnes LGBTQ+. Elle en a présenté plusieurs pour le personnel administratif, enseignant, de soutien et tous professionnels ou toutes professionnelles intervenants de loin ou de près auprès des familles des jeunes LGBT+. La conférencière a mis de l’avant des mises en situation afin de présenter les outils pouvant venir en aide et elle a expliqué comment se les procurer. Elle ajoute que de la formation est disponible pour outiller les organismes à accueillir les personnes LGBTQ+.
Jorge Flores-Aranda, professeur à l’école de travail social de l’Université du Québec à Montréal et professeur associé au département des sciences de la santé communautaire de l’Université de Sherbrooke et chercheur régulier à l’Institut universitaire sur les dépendances, au regroupement Recherche et intervention sur les substances psychoactives Québec (RISQ) et au Centre de recherche Charles-Le Moyne sur les innovations en santé, a traité de comment intervenir auprès des personnes de la diversité sexuelle et de genre. Il souligne qu’en raison, entre autres, de la discrimination et de la stigmatisation dont elles sont l’objet, certaines des personnes de la communauté LGBTQ+ sont confrontées à des problématiques sociales diverses comme la consommation de substances psychoactives, de troubles de santé mentale, suicide et bien d’autres. Une compréhension globale de la situation des personnes de la diversité sexuelle et de genre, explique-t-il, exige de tenir compte des différents facteurs d’oppression auxquelles elles sont confrontées et la nécessité de développer des interventions adaptées pour contrer ceux-ci. Les interventions anti-oppressives visant des changements à la base des structures d’oppression sont prometteuses quant à sa capacité de transformer les pratiques et les relations sociales qui influencent la santé des personnes de la diversité sexuelle et de genre, précise-t-il.
Outre les conférenciers, trois personnes ont présenté leur organisme et les services offerts, dont Rebecca Janson, directrice générale du GRIS Estrie, voué à la défense de droit des personnes de la communauté LGBTQ+. Noé Larose, coordonnataire de l’intervention à TransEstrie, explique comment l’organisme peut soutenir les communautés trans et non binaires de l’Estrie tout en assurant que leurs services soient adaptés à leur réalité. Vee Langlois s’active pour la communauté LGBTQ+ de notre territoire, a décrit le Centre de femmes du Haut-Saint-François La Passerelle. Iel indique que le centre accueille les femmes cis et trans, les personnes non binaires, Queer et en questionnement sur leur identitaire de genre. Julie Blackburn travaille et milite au sein de la communauté LGBTQ. Elle a collaboré à la mise sur pied de différents services et organismes en plus d’œuvrer à la mise sur pied du Magazine Sapho afin de lutter contre la lesbophobie et la biphobie et la mise en place d’un centre de femmes dans la région de Portneuf. Depuis son arrivée en Estrie, elle collabore avec l’équipe bénévole de Fierté Sherbrooke Pride à la consolidation de l’organisme.
Jinny Mailhot, directrice de la CDC, est surprise et satisfaite de la participation virtuelle des gens. Elle rappelle que l’objectif était de visibiliser la communauté LGBTQ dans le Haut-Saint-François et de s’assurer de transmettre de l’information aux intervenants œuvrant auprès de la communauté. « Dans ce sens-là, on a atteint notre objectif. On est allé même au-delà parce qu’il y avait des gens de l’extérieur. » Mme Mailhot parle déjà d’une troisième édition qu’elle souhaiterait dans deux ans. « La formule est gagnante, ça se passe bien », complète-t-elle.