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Plainte – Vaccination

Monsieur Denis Beaulieu, Commissaire aux plaintes, CIUSSS de l’Estrie
Décidément, deux plaintes visant deux évènements différents en aussi peu de temps de la part du même usager, le Centre intégré universitaire de santé et de service sociaux (CIUSSS) de l’Estrie fait sa marque…
Cette fois-ci, il s’agit de l’organisation cette année de la campagne de vaccination contre la grippe.

D’abord, je peux comprendre que Weedon se situe en région «éloignée», mais n’aurait-on pas pu prévoir quand même, comme c’était le cas les années antérieures, deux (2) jours de vaccination plutôt qu’un (1) seul ? Je ne suis pas dans le secret des dieux quant à la fréquentation, mais il m’a semblé de visu que plusieurs patients se prévalaient de ce service pendant les deux jours que durait cette campagne à Weedon. Les résidents de cette municipalité, de plus en plus vieillissante, ai-je besoin de le rappeler, avec tout ce que cela comporte d’inconvénients ou qui habitent tout près n’avaient pas, en cas d’incapacité le jour de vaccination fixé à Weedon, à se déplacer plus loin, jusqu’à Sherbrooke dans certains cas, pour recevoir ce service.

Autre sujet de mécontentement, le temps que nécessite la prise de rendez-vous. Personnellement, je suis certain que je ne suis pas le seul à qui c’est arrivé. J’ai mis deux jours avant de pouvoir parler à quelqu’un. Ne me dites surtout pas qu’on peut communiquer avec le centre de prise de rendez-vous par Internet: trop de personnes âgées n’y ont pas accès. Il ne leur reste que le téléphone.

La première journée, j’ai attendu près d’une heure sans parler à qui que ce soit. La deuxième, presque aussi longtemps avant qu’une personne physique, plutôt qu’une «maudite machine à répondre», daigne enfin s’occuper de moi.

On dit que la musique adoucit les mœurs, mais quand on a entendu Für Elise en boucle huit fois pendant cette longue attente, les nerfs commencent à se sentir dangereusement stressés.

Je ne peux pas croire que le CIUSSS-Estrie, avec un budget de plus de deux milliards de dollars (2 G$), ne puisse pas trouver une petite enveloppe budgétaire pour faire installer peut-être une ou quelques ligne(s) téléphonique(s) supplémentaire(s) et y affecter du personnel temporaire pour cette période d’achalandage accrue.

Si je me fie à la réponse que vous m’avez fait parvenir suite à la dernière plainte que je vous ai formulée concernant le stationnement, je n’ai pas beaucoup d’espoir que vous puissiez, que vous vouliez même donner suite à celle-ci, ne serait-ce que de la transmettre au personnel concerné. Il a fallu que je vous adresse deux fois la même plainte pour que vous décidiez de la transférer à la direction des services techniques de qui relèverait ces problèmes.

Je vous prie d’agréer, Monsieur Beaulieu, l’expression de mes sentiments les meilleurs,
Claude-Gilles Gagné, Weedon

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La vérité ne ment pas

Durant cette campagne électorale, s’il y a un thème qui a été utilisé, dit et redit à toutes les sauces, c’est bien le thème de la «transparence». Je crains que ce mot a été galvaudé par plusieurs et que ces mêmes personnes s’en soient servis à toutes occasions, ne sachant pas exactement son degré d’implication.

Dans le domaine public, ce terme détermine l’accessibilité de l’information, qui laisse suggérer un fonctionnement ou de l’information clair pour quiconque et que l’on ne cherche pas à dissimuler ce fonctionnement et/ou cette information à l’opinion publique. La transparence dans ce contexte est de domaine de la vérité.

Affirmer ce désir de transparence détermine d’une personne une preuve d’actes et d’actions passés et une garantie pour l’avenir. Cette personne doit maintenant soutenir des actions confirmant cette transparence et ce besoin de vérité, sans quoi cela devient de la démagogie (attitude consistant à flatter l’opinion publique pour accroitre sa popularité.)

C’est donc à nous tous électeurs et électrices de nous assurer que ce mot, si souvent dit par certains de nos élus, ne soit galvaudé et que l’ensemble de nos commettants politiques (maire et conseillers) s’en accapare et qu’ils nous fassent la preuve qu’ils sont transparents par des gestes concrets. C’est comme cela que l’on s’approchera grandement de la vérité.

Marc Turcotte
Cookshire-Eaton

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La population de Cookshire-Eaton invitée à appuyer le projet de la Brasserie des 11 comtés

Depuis plus de 18 mois, l’équipe de Cookshire-Eaton Innovation travaille dans le but de mener à terme le projet d’implantation d’une microbrasserie dans la Ville de Cookshire-Eaton. Suite à l’analyse qui en a été faite, le Conseil d’administration de Cookshire-Eaton Innovation a considéré que ce projet était porteur pour la région. Celui-ci apportera des retombées économiques importantes, tant pour la Ville que pour plusieurs entreprises de la région qui fourniront des produits et des services à la microbrasserie.
Au Québec, comme partout en Amérique du Nord, les circuits de microbrasseries attirent des milliers de visiteurs annuellement et représentent des retombées économiques importantes pour les villes et villages qui figurent sur ces circuits.
Bien que présent, le risque financier pour la Ville de Cookshire-Eaton demeure infime. Ce qui est demandé à la Ville est un cautionnement pour la somme d’argent nécessaire à la construction de la bâtisse que Cookshire-Eaton Innovation louera aux exploitants de la microbrasserie. Ceux-ci détiennent par ailleurs une option d’achat sur ladite bâtisse. Cette option prévoit que Cookshire-Eaton Innovation récupèrera l’ensemble des investissements qu’elle aura consacré au projet, tout en favorisant le développement économique de la Ville de Cookshire-Eaton. Entretemps, Cookshire-Eaton Innovation demeurera propriétaire de la bâtisse et disposera ainsi de cet actif.
Le 14 août prochain se tiendra un registre référendaire pour ceux qui s’opposent au projet, les gens désirant exprimer leur appui à l’égard de l’implantation de la microbrasserie n’ayant pas à s’y présenter. Cette dernière étape, qui concrétisera ce beau projet, est entre les mains de la population. Il est de notre avis que la Ville de Cookshire-Eaton ne doit pas abandonner un tel projet avant le fil d’arrivée.
Nous encourageons fortement la population de Cookshire-Eaton à venir assister aux séances d’information et constater avec quelle rigueur ce projet a été élaboré et analysé. Appuyons ce projet mobilisateur pour la région: à compter de 19 h 30, au centre communautaire de Sawyerville le 8 août, au centre communautaire de Johnville le 9 août et à la salle Guy-Veilleux de Cookshire le 10 août prochain.
Alexandre Côté-Breton, Cédrick Lachance, Noël Landry, André Ostiguy, Jean Tremblay, Marc Turcotte et Pascal Yergeau
Administrateurs de Cookshire-Eaton Innovation

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Une microbrasserie au cœur du développement touristique chez nous

Dans la vie, tout commence souvent doucement sans que l’on sache d’avance l’ampleur que cela prendra au fil du temps. C’est ainsi que se construisent les petits et les grands projets touristiques. D’abord, il y a eu, dans notre Coeur Villageois, une maison de la culture John-Henry-Pope avec ses remarquables expositions, ensuite, il y a eu des concerts classiques et populaires, puis il y a eu l’embellissement de Cookshire avec ses plates-bandes et ses jardinières fleuries. Toutes ses réalisations font le bonheur des villageois.
Maintenant, la naissance d’une microbrasserie se pointe à l’horizon afin de continuer à faire vibrer ce beau coin du Haut-Saint-François. Quelle formidable idée de développement touristique !
C’est déjà fort bien connu que les touristes d’ici et de par le monde apprécient découvrir une région par ses différentes tournées gourmandes. Vous n’avez qu’à taper sur le web Tournées de microbrasseries pour y voir de multiples offres de visites dans différentes régions du monde et du Québec, incluant bien sûr les Cantons.
Une future microbrasserie tendance avec un goût de bières fabriquées à Cookshire s’avère en tout point gagnante pour tous. L’économie locale s’en trouvera nourrie grâce à l’augmentation des visiteurs, de leur consommation locale et qui sait si un tel projet ne créera pas un engouement pour de nouvelles opportunités.
Nous avons tous hâte de goûter à cette bière de chez nous.
Grand merci à ses créateurs !

Céline Blais
Présidente du comité Coeur Villageois
De Cookshire

Opinion du lecteur

Regroupement des citoyens de Cookshire-Eaton

À tous nos citoyens de Cookshire-Eaton,
Nous ne sommes pas assez nombreux à nous rendre au conseil municipal lors de leurs assemblées mensuelles.
Nous sommes nombreux à constater le vœu de silence des conseillers et de M. le maire vis-à-vis nos demandes et interrogations.
Nous sommes nombreux à constater le manque de transparence et un manque de respect dans l’attitude de l’ensemble de ce conseil municipal.
Nous sommes nombreux à avoir une forte impression que les dépenses municipales sont hors contrôle et que nos charges fiscales ont même doublé ou triplé ces dernières années, et cela sans voir de réels changements dans notre vie économique. On n’a qu’à constater la perte commerciale depuis la fusion.
Nous sommes encore plus nombreux à nous questionner sur l’utilisation de nos taxes, quand on se laisse dire et redire que la municipalité a acquis (pas une promesse d’achat), un terrain, et dépensé pour des études dans le but de recevoir une usine de fabrication de bières, qu’elle a endossé le prêt pour un organisme privé et cela sans garantie.
D’ailleurs, comme citoyen payeur de taxes, que l’on ne puisse pas avoir des répondes à ces dossiers est inconcevable.
Il semblerait que plusieurs de nos employés municipaux demeureraient à l’extérieur du territoire à cause des taxes élevées à Cookshire-Eaton.
C’est pour toutes ces raisons que nous demandons aux citoyens de Cookshire-Eaton de se regrouper. La façon de faire doit changer. Nous avons besoin de vous tous afin de mettre en place des élus capables de corriger cette façon de faire et de rétablir nos dépenses en tenant compte de notre capacité de payer et de réduire nos dépenses à un niveau acceptable.
Faisons-le avant qu’il ne soit trop tard.
Un regroupement de citoyens est en cours.

Jean-Guy Prévost, promoteur et citoyen de Cookshire-Eaton
819 821-1263

actualite HSF

Attente en chirurgie cardiaque

Gaétan Barrette, Ministre de la Santé et des Services sociaux

Jacques Fortier, Patricia Gauthier et Denis Beaulieu du CIUSS de l’Estrie – CHUS

Marie Rinfret, Protectrice du citoyen

Madame, Monsieur,

Comme je ne sais à qui m’adresser, j’ose me confier à vous que je considère susceptible de partager la responsabilité d’une telle aberration et ou surtout en position d’y apporter certains correctifs.

Mon ami, victime d’une maladie coronarienne artéro-sclérotique (MCAS), est actuellement hospitalisé au Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke en attente d’un triple ou d’un quadruple pontage coronarien. Nous en sommes à sa treizième journée de calendrier en attente de sa chirurgie. Il cote 3 sur une échelle de 5 pour sa priorité d’accès à la salle d’opération pour une chirurgie cardiaque. Le code 1 est réservé aux patients devant être opérés d’urgence, dans les 24-48 heures, et le code 5 est attribué, quant à lui, aux patients pouvant attendre deux ou trois mois à la maison. Un des médecins traitants du département nous a révélé que la durée moyenne d’attente pour un patient cotant 3 comme c’est le cas pour mon ami se chiffre à neuf jours ouvrables excluant, bien sûr, les fins de semaine et les jours fériés. De plus, selon un autre médecin de l’équipe soignante, sept de ses patients se retrouveraient, au même moment, dans la même situation.

Voilà la situation aberrante sur laquelle vous devriez, je crois, vous pencher de toute urgence. Pourquoi ? En premier lieu parce que votre rôle, au-delà des préoccupations budgétaires, est de penser d’abord aux patients de notre système de santé et à la qualité des soins à laquelle ils ont droit. On ne peut certes pas dire qu’une attente aussi longue pour autant de patients améliore la qualité des soins qui doivent leur être dispensés. Imaginez l’état dans lequel ils doivent «patienter», inquiets face à la sévérité de la maladie, fébriles dans l’attente d’une date, stabilisés quant aux symptômes de la maladie, condamnés à la lecture et aux mots croisés pendant de longues heures pour d’interminables journées, prisonniers à qui l’on interdit, le plus souvent, de quitter l’unité ne serait-ce que pour changer de décor de temps à autre et pour se délier les jambes un tant soit peu.

L’autre raison pour laquelle vous devez intervenir relève de la saine gestion des fonds publics. Mon ami, pour sa seule attente de sa chirurgie cardiaque, coûte à l’État la modique somme de 800 $ par jour de calendrier. Je ne suis pas fort en chiffres, encore moins économiste, mais il me semble que cette modique somme se transforme indubitablement en montants faramineux incompatibles avec une saine gestion des fonds publics:

9 jours ouvrables d’attente en moyenne + au moins deux jours de calendrier, fin de semaine non comprise dans les 9 jours ouvrables

x 800 $ par jour x 7 patients = 61 600 $

Le patient n’est toujours pas opéré,                                             20 000 $,

il n’a pas encore séjourné aux soins intensifs, 2 000 $ par jour,

et il n’obtiendra son congé de l’unité coronarienne que                 cinq ou sept jours plus tard.

On peut supposer que la même situation se répète une bonne quinzaine de fois par année. Donc,

61 600 $ x 15 = 924 000 $ x le nombre d’autres spécialités touchées par une situation semblable x le nombre d’hôpitaux qui vivent le même cauchemar dans la province…

= ??? ??? $

Vous êtes davantage en mesure que moi de chiffrer les économies que le système pourrait générer si…

Aujourd’hui, nous avons appris que mon ami ne sera pas opéré avant le 1er juin, soit dans neuf autres jours de calendrier. Il aura donc attendu sa chirurgie cardiaque, si aucun report n’intervient, vingt jours de calendrier au total pour un montant supplémentaire de 61 600 $ excédant la moyenne de neuf jours ouvrables d’attente…

Jusqu’à quel point améliorerait-on la situation, en chirurgie cardiaque, du moins, Si on utilisait les salles d’opération plus tard que 16 h les jours ouvrables ? Si les chirurgies du matin qui doivent parfois s’étirer plus avant que les trois heures prévues initialement ne signifiaient plus l’annulation des chirurgies d’après-midi ? Si on embauchait le personnel nécessaire, chirurgiens, anesthésistes, personnel infirmier et de soutien pour ce faire ? Si on utilisait, pour ce faire toujours, les 924 000 $ et plus économisés parce que l’attente en serait diminuée d’autant ? Si le nombre de lits ainsi libérés permettait davantage de désengorger les salles d’urgence ?

Finalement, je ne peux passer sous silence les inconvénients pour les proches de ces mêmes patients qui doivent se taper des allers-retours à l’hôpital pour soutenir les leurs avec tout ce que ça signifie d’inquiétude, de temps perdu et de frais au chapitre, par exemple, de l’essence, du stationnement, des repas, des collations, etc. qu’ils ne devraient pas avoir à assumer juste parce que leurs proches ne peuvent avoir accès à la chirurgie que nécessite leur état. Pour vous aider à faire le calcul, si on ne s’arrête qu’à l’aspect financier du problème, sachez que, dans mon cas, j’habite à 60 kilomètres de l’hôpital où mon ami «patiente» en attendant sa chirurgie.

J’ose espérer que vous prendrez en considération ces quelques remarques dans l’élaboration de correctifs pour solutionner le problème. Celui-ci relève davantage, selon plusieurs, du manque de personnel et d’une organisation du travail défaillante.

J’ose également espérer une réponse à la présente, autre qu’un simple accusé-réception et vous prie d’agréer, Madame, Monsieur, l’expression de mes sentiments les meilleurs,

Claude-Gilles Gagné, Weedon

P.S. Ne touchez surtout au personnel en place : il est extraordinaire

actualite HSF

Agri-traçabilité Québec dans le bovin:

Implanté par le ministère de l’Agriculture et par la Fédération des producteurs de bovins (UPA) en 2001, l’Agritraçabilité (ATQ) avait pour but, nous disait-on, de retracer rapidement un problème de maladie chez les animaux et, encore plus important autant pour l’éleveur que pour le consommateur, d’identifier l’origine du bœuf jusqu’aux comptoirs des viandes.

Après 16 ans d’opération où y siège le «triangle amoureux», soient le ministère de l’Agriculture, la Financière agricole et l’UPA, le consommateur ne sait toujours pas s’il mange du bœuf québécois, canadien, ou autre viande importée mélangée à n’importe quoi. En réalité, l’ATQ a plutôt servi à freiner le blanchiment d’argent pour les gouvernements, à contrôler (le mot est faible) les éleveurs par la Financière agricole, et à soutirer des cotisations (toujours à la hausse) pour l’UPA.

Plus que ça, l’ATQ a surchargé les éleveurs, les encans d’animaux et les abattoirs de paperasse à en plus finir. Car, pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Facile quand cet organisme possède le pouvoir, via la financière, de menacer, de couper dans les revenus, puis d’imposer de fortes amandes lorsqu’une erreur ou un oubli se glisse dans la complexité d’un élevage, d’une entreprise.

Ce qui fait qu’à force de s’acharner sur le dos des éleveurs de bovins, le Québec a perdu, en moins de 10 ans, plus de 40 % de ces mêmes éleveurs. Et la saignée ne s’arrête pas. La province ne produit plus qu’autour de 10 % de sa consommation. Ce qui se traduit par moins d’économie dans les régions, moins d’occupation du territoire, moins de vitalité dans les villages.

Dans le journal La terre de chez nous du 24 mai, le ministre de l’Agriculture, Laurent Lessard, dit vouloir laisser sa marque: « L’ambition que j’ai, c’est de faire progresser le secteur bioalimentaire du Québec dans tous les territoires ». Tout en misant sur le développement des différentes filières, y lit-on encore.

Étant donné que le passé est aussi garant de l’avenir en agriculture, ce n’est peut-être plus en injectant des millions pour créer des emplois dans des organismes de toutes sortes, dits agricoles, que va se développer l’agroalimentaire au Québec. Mais il y a fortes chances que cela pourrait se faire en aidant à développer des mises en marché solides avec une politique de revenus garantis pour les producteurs. Le reste suivra tout seul. Peu importe la production.

 

Jean-Pierre Patry

actualite HSF

Oui à la ville fusionnée Cookshire-Eaton

À l’attention de Frédérick Dumais

Ça fait presque 4 ans que je siège au conseil municipal de la ville de Cookshire-Eaton. J’ai pu constater que 90 % des gens qui se présentent aux réunions du conseil sont des opposants à quelque chose. Les félicitations sont rares. Vous confirmez la règle. Il n’y a pas eu de pénurie d’eau potable à Cookshire, mais les contribuables de Cookshire-Eaton, incluant les résidents de Johnville, qui ne sont pas alimentés par ce réseau d’aqueduc, ont dépensé 10 000 $ pour que vous puissiez utiliser votre robinet. À Johnville, si un résident manque d’eau, il paie de sa poche et vous ne l’entendez pas se plaindre. Vous, vous continuez à ouvrir votre robinet.

Le système d’alimentation en eau potable du réseau d’aqueduc du secteur Cookshire est alimenté en période d’étiage, par l’entremise d’une prise d’eau brute dans la rivière. Le problème, c’est cette prise d’eau qui se colmate avec le temps. Je pourrais vous dire qu’elle serait en bon état si l’ancienne ville de Cookshire l’avait entretenue. Je ne le ferai pas. Je suis certain que les élus de l’ancienne ville ont fait leur possible pour bien gérer leur ville et entretenir ses équipements. Nous, les élus de la nouvelle ville fusionnée, en faisons tout autant. Cette prise d’eau brute devra être revue et tous les résidents de Cookshire-Eaton vont payer, y compris les résidents de Johnville. En ce qui me concerne, je vais voter pour cette dépense parce que le bien-être des résidents de Cookshire me préoccupe aussi.

Effectivement, je suis celui qui s’est le plus impliqué dans le projet de nouvelle salle à Johnville. Il y a plus de 2 ans, je m’étais donné comme objectif de réaliser un projet qui serait rassembleur pour tous les résidents de Cookshire-Eaton. Le mandat établi avec le conseil, une dépense limitée à 350 000 $, rénovation ou construction. Cette dépense faisait l’unanimité au conseil. Le résultat de la consultation que j’ai effectuée auprès des organismes bénévoles de Johnville, une nouvelle salle à près de 90 %. Je vous rappelle que les organismes bénévoles représentent des gens impliqués dans leur communauté. Il s’agit de gens qui nous amènent à mieux vivre ensemble. Il y en a partout, les comités des Loisirs de Cookshire, Johnville, Sawyerville. Le club Lions de Johnville qui fait des miracles avec son tournoi Rêve d’enfants. Les organismes communautaires de Cookshire qui supportent les personnes démunies. La Maison de la culture de Cookshire avec des citoyens qui s’impliquent comme Gilles Denis. Les Jardins Communautaires de Sawyerville qui regroupent les citoyens. Les bénévoles qui supportent à bout de bras le Musée Eaton Corner. Je m’excuse à l’avance, je suis certain que j’en ai oublié. C’est eux qui vont créer un milieu favorable à la vie communautaire. La nouvelle salle sera ce milieu, comme celle de Cookshire. Avec monsieur le maire, nous avons rencontré notre député provincial, monsieur Bolduc, à 2 reprises pour discuter du projet. Je suis certain que lui comprend bien nos préoccupations et ce dont je parle.

Vous avez raison, il y a de l’opposition au projet de nouvelle salle à Johnville. Elle représente une petite minorité de ma communauté. Cependant, il faut reconnaitre que cette opposition a travaillé fort pour que le projet soit rejeté. Elle n’a pas réussi à faire annuler le projet. Elle a réussi cependant à créer de la division entre les secteurs de notre ville. Ce n’est pas rien. En ce qui me concerne, je dis oui à la ville fusionnée Cookshire-Eaton et les gens qui y vivent.

Yvan Tremblay, conseiller municipal district 2 Johnville, Ville Cookshire-Eaton

actualite HSF

Non au projet de salle communautaire

Monsieur Ghislain Bolduc

J’ai assisté à la dernière réunion du conseil municipal de Cookshire-Eaton à l’Hôtel de Ville, étant citoyen et résident de Cookshire. J’ai appris, à ma grande surprise, le projet d’une salle communautaire pour le secteur de Johnville. Il s’agit d’un projet de 1 140 000 $ moyennant un emprunt de 350 000 $ et de 65 % en subvention, qui serait de votre part. Laissez-moi vous exprimer mon opposition à ce projet. J’ai posé diverses questions aux députés ainsi qu’au maire, sans toutefois avoir de réponses claires. J’ai demandé quel serait l’impact financier pour les citoyens de Cookshire-Eaton par rapport à leur compte de taxes. La réponse qu’on nous a donnée fut que l’impact n’était pas connu. Pourtant, ayant un projet de cette envergure, un maire ainsi que les conseillers municipaux devraient être en mesure d’expliquer de tels impacts. Le tout démontre une non-responsabilité et une forme d’incompétence. Je trouve totalement inacceptable qu’un conseil de ville ignore l’impact financier d’un tel projet pour sa population. Pour sa part, le conseiller Yvan Tremblay du district 2 s’est même permis d’être arrogant envers les citoyens qui lui posaient des questions, le tout, sans raison et réponses valables, tout en appuyant qu’il s’agit de son projet depuis plus de 2 ans. À noter que monsieur Tremblay réside lui-même à Johnville. Monsieur semble totalement fermé à l’opinion des citoyens de Cookshire, ce qui démontre une opposition à la démocratie. Une grande majorité de personnes s’opposent visiblement au projet, incluant des résidents, même de Johnville. J’ai personnellement rappelé l’incident de l’été dernier quant à la pénurie d’eau potable. Des voyages d’eau provenant de Sherbrooke ont couté plus de 10 000 $ à la municipalité. J’ai expliqué l’importance d’investir pour un système d’eau potable adéquat. Je considère l’approvisionnement en eau potable d’une municipalité comme étant un service essentiel. Certains conseillers, ainsi que le maire lui-même, se sont contentés de répondre que le tout ne s’était jamais vu en 100 ans et que le tout ne devrait plus se reproduire. Le tout laisse sous-entendre que les installations datent de plus de 100 ans et doivent être grandement désuètes. De plus, due aux changements climatiques, la situation risque de se reproduire. J’ai recommandé à la municipalité d’investir dans ce qui est prioritaire, en l’occurrence, un système d’approvisionnement en eau potable fiable et adéquat. Le conseil municipal ne prenait pas la situation au sérieux.

 

Par ailleurs, l’investissement de près de 1,2 million de dollars me semble plutôt démesuré quant à la proportion de la population qui utilisera l’installation. Le conseil municipal n’était pas en mesure de nous décrire clairement et en détail l’utilisation de l’actuel et supposément problématique bâtiment actuel.  Le tout ne démontre, en aucun cas, la réelle nécessité d’une telle installation sur le territoire de Johnville. Ma suggestion serait d’effectuer les réparations, qui ne devraient pas atteindre 1,2 million de dollars.

Considérant que vous ayez votre mot final quant à ce projet (subvention disponible), je vous demande de prendre en considération les priorités de notre petite municipalité et de viser un développement durable.

D’autre part, la municipalité fait exploser nos évaluations municipales et nos comptes de taxes, mais nous impose des dépenses non prioritaires, tout en endettant d’avantage et inutilement la municipalité. De son côté, monsieur Daniel Spénard, de la MRC du Haut-Saint-François, m’a dit qu’il s’agit peut-être d’une erreur (pour l’évaluation marchande) et m’indique que des frais de 60 $ sont exigibles afin de «régler» la situation. J’ai suggéré à monsieur Spénard de faire venir, de mon côté, un évaluateur professionnel et que si les montants ne concordaient pas que nous serions dans une situation problématique. Monsieur Spénard est devenu fortement sur la défensive en appuyant que je lui fais des menaces. Il a fait l’affirmative à plusieurs reprises durant l’appel. J’ai trouvé le comportement de monsieur Spénard tout à fait inacceptable et non professionnel.

Considérant les circonstances, je crois que nous, les citoyens de Cookshire-Eaton, faisons face à une impasse. Je considère la situation municipale en état de crise et des répercussions se feront ressentir à court, à moyen et à long terme.

Advenant l’absence de réaction de votre part, je devrai me faire entendre par les moyens disponibles au sein d’une société démocratique.

Veuillez agréer mes salutations les plus distinguées,

 

Frédérick Dumais

Cookshire-Eaton

Remise des bulletins scolaires, au secondaire

Le 15 novembre, en soirée, 15 enseignants, les deux directions de la Cité-école, Mme Christine Cragg et M. André Lachapelle et deux membres de l’approche-milieu se rendent dans six communautés: Weedon, Lingwick, La Patrie, Hampden, Scotstown et Chartierville. Tout ce personnel actualise un aspect du projet Cité-école, et ce, depuis plusieurs années: la remise des bulletins dans les villages. Cette année, ce sont les municipalités de Weedon, Lingwick, La Patrie, Hampden, Scotstown et Chartierville qui ont reçu la visite des enseignants de la Cité-école dans leur milieu.

Nous avons apprécié votre présence et celle de votre jeune lors de cette rencontre. Suite aux appels téléphoniques vous invitant à vous présenter pour cette remise des notes, 7 parents sur 10 nous remerciaient pour cette initiative: « Quelle belle idée ! Nous vous remercions de ce geste ! », a-t-on entendu. Ce merci, insistant, empreint de votre reconnaissance, nous «énergise». Nous tenons à souligner ce «merci» parce que ce modeste geste est porteur d’avenir et reconnaît l’effort fait par notre équipe pour vous joindre dans les meilleures conditions… chez vous. Il s’agit, bien sûr, d’un petit pas tranquille pour nous tous, mais ce petit pas enracine un phare-guide sur la route d’une école de qualité… toujours à conquérir.

Votre présence, le 15 novembre 2016, fournit une occasion, pour les enseignants et la direction, de vivre une solidarité essentielle entre enseignants, jeunes et parents… chez vous ! Votre geste et le nôtre sèment une précieuse inspiration pour d’autres pertinentes collaborations. Toutes ces petites actions, au quotidien, s’avèrent un moyen efficace, croyons-nous, de créer des liens de qualité, propices et essentiels dans le parcours scolaire de nos jeunes. Nous, membres du personnel, sommes fiers du soutien que vous nous apportez concrètement… chez vous. Ensemble, nous tenons à rappeler cette passion commune qui nous habite dans cette œuvre d’instruction et d’éducation que nous partageons avec vous, parents, dans toutes nos communautés.

Les enseignants du premier cycle, de 3e et 4e sec. et de la classe adaptée.

Opinion du lecteur

Dossier CLSC-CHSLD de Weedon : Quand l’action citoyenne de toute une communauté mène à la victoire pour tous…

Le Comité de citoyens pour la survie du CLSC et du CHSLD de Weedon désire féliciter toute la population de Weedon et des environs pour son soutien actif dans la lutte que nous avons menée pour sauvegarder nos acquis au Centre local de santé communautaire (CLSC) et au Centre d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) de Weedon. Nous avons ainsi évité que le projet Tout sous un même toit des autorités du défunt conseil d’administration (c.a.) du Centre de santé et de services sociaux (CSSS) du Haut-Saint-François (HSF) n’ampute les services de santé dispensés sur cette partie du territoire. Rappelons-nous ici que ce projet prévoyait, à Weedon, le déménagement du CLSC dans les locaux du CHSLD obligeant ainsi la fermeture permanente de 17 lits dans cette dernière institution qui, jusqu’alors, affichait pourtant complet à 94 % ou 95 %, et ce, depuis presque toujours.
Aussitôt cette décision prise, à l’automne 2013, un comité de citoyens s’est formé et a immédiatement demandé de retenir plutôt un ancien projet, également voté, à peine quelques mois plus tôt, par le même c.a. du CSSS du HSF. Ce projet visait alors des réaménagements majeurs, et au CLSC, et au CHSLD de Weedon.
À plusieurs reprises, nous avons invité la population à poser des gestes tangibles en appui aux actions du comité. C’est ainsi que, de nombreuses fois, plusieurs d’entre vous vous êtes déplacés pour signer une pétition, pour assister à des soirées d’information, pour manifester dans la rue (plutôt deux fois qu’une), pour signaler des façons de faire inacceptables auprès du commissaire aux plaintes de l’époque, pour déposer des dossiers étoffés auprès de la Protectrice du citoyen, etc. Bref, à vous qui, contrairement à certains, avez refusé de baisser les bras, qui avez refusé de croire qu’il n’y avait rien à faire pour contrer de telles décisions administratives et politiques, qui avez refusé d’entretenir cette idée que tout était perdu d’avance. Chapeau ! Vous avez fait la preuve qu’une action citoyenne, même dans un petit milieu comme le nôtre, peut renverser des décisions qu’on veut nous enfoncer de force dans la gorge.
Le ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, a finalement donné son accord au projet tel que recommandé unanimement par tous les membres du Comité consultatif – Projet Weedon – CIUSSS-Estrie sur lequel siégeait, outre deux représentants du CIUSSS-Estrie, un médecin, une représentante des gestionnaires et deux représentantes des employés du CLSC et du CHSLD, cinq membres du Comité de citoyens pour la survie du CLSC et du CHSLD de Weedon représentant les résidents du CHSLD, les usagers du CLSC, la population de Weedon, les élus municipaux et le comité de citoyens lui-même. Les travaux de réaménagements devraient commencer au début de 2017 en ce qui concerne le CLSC et un peu plus tard au CHSLD.
Il restera ensuite à faire la preuve que le CHSLD de Weedon doit rouvrir les chambres fermées qui restent pour retrouver son taux d’occupation d’avant le début de la bataille. Pour ce faire, si jamais un de vos proches doit être admis en CHSLD, vous devez exiger qu’il le soit à Weedon, et pas ailleurs, si tel est votre désir ou celui de votre proche. Même si on vous dit qu’il n’y a pas de place, exigez qu’on y ouvre une des chambres laissées volontairement vacantes. Si, toutefois, il demeure toujours impossible de le faire admettre au CHSLD à Weedon, exigez qu’on inscrive, sur la liste de l’endroit où il serait dirigé: Transit en attente de Weedon.
Encore une fois, félicitations à toutes et à tous ! Merci d’avoir fait en sorte que nous nous sommes sentis épaulés dans la démarche !

Solidairement, Jacinthe Audet-Bolduc, Ginette Bélanger, Éric Decubber, Claude-Gilles Gagné, Lucienne Gravel, Jean-Pierre Patry, Renée Paquet, Denis Rondeau, Jean-Denis Roy, Yves St-Pierre
Comité de citoyens pour la survie du CLSC et du CHSLD de Weedon

Billet

Le cabaret poétique au Publibrairie Le Buvard : Une expérience à vivre absolument

Nous apercevons le poète Jean-Paul Daoust dans une de ses envolées oratoires.

Ça faisait un petit bout de temps que j’en entendais parler et je me disais que j’irais faire un tour. L’occasion s’est présentée lors du récent colloque sur la diversité sexuelle et de genre en ruralité, présenté à Gould. Le sympathique Michel Vézina et Maxime Nadeau, copropriétaires du Publibrairie, profitaient de l’occasion pour présenter deux poètes Nicholas Giguère et Jean-Paul Daoust. C’est bien connu, Michel Vézina ne fait rien dans la conformité, l’éclatement est de mise. Un spectacle de poètes ça se prépare, précise l’artiste et auteur. Il vous prend par le ventre avant de le faire par les émotions. « Venez, venez, il faut bien se nourrir avant d’entendre de la poésie », clame-t-il bien fort. Un genre de ragout au chevreuil et à la bière accompagné d’un riz à la bière aurait pour effet d’éveiller tous nos sens en guise de dessert qu’est la poésie. Possédant un permis de boisson, mais pas de restauration, il offre la nourriture gratuitement. Les gens peuvent néanmoins donner ce qu’ils veulent en guise d’appréciation.
Puis vient le moment attendu, celui des poètes. Nicholas Giguère y va d’une lecture endiablée où se bousculent les mots et s’enchevêtrent les phrases s’entrechoquant tantôt avec humour, parfois avec violence, puis un brin de scepticisme et autres amalgames nous transportant dans des montagnes russes d’émotions. Le poète et romancier Jean-Paul Daoust n’a plus besoin de présentation. Assis discrètement à une table à échanger avec les gens, il se lève pour sa prestation. De nature calme au départ, il s’anime au fur et à mesure que se succèdent ses poèmes jusqu’au moment d’atteindre le crescendo final amenant dans sa douce folie poétique la foule à claquer des doigts, taper des mains et du pied, l’accompagnant dans son envolée finale par un fou rire collectif.
Ouf ! c’est ça les soirées poétiques au Publibraire Le Buvard. C’est intense et déstabilisant à la fois, mais combien rafraîchissant ! Je l’avoue, je suis de nature conformiste, mais là ça m’a secoué, mais heureux d’avoir vu, entendu et vécu cette expérience hors de l’ordinaire. Je vous le recommande au moins une fois et vous jugerez par vous-même.
Ah oui ! pour les amateurs de sport, il y a aussi les soirées de hockey poétique. « Les poètes, ça aime aussi le hockey », de lancer Michel Vézina tout sourire. Un poète est invité pour la soirée du hockey du samedi soir. Entre les périodes, il fait lecture d’un poème et à la fin du match, récite l’œuvre qu’il a composée sur la partie de hockey. S’en suit un échange. Je n’ai pas encore vécu cette expérience, mais je me promets de le faire. Maintenant que j’ai goûté et aimé le cabaret poétique, je suis en appétit pour savourer ce tout nouveau concept des soirées de hockey poétique.

Opinion du lecteur

L’Estrie: une région forestière ?

Avec ses 810 000 hectares de forêts, soit 77 % du territoire, la forêt estrienne compte à peine pour un pour cent du couvert forestier du Québec. Ses particularités paysagères, sa biodiversité, sa productivité et sa forte privatisation lui confèrent une importance stratégique à la fois économique et écologique et placent cette «ressource naturelle» à l’origine de l’essor industriel de la grande région des Cantons-de-l’Est. Au 19e siècle, elle a fourni la matière première d’une industrie du sciage et des pâtes et papiers dont la production de capitaux jointe à un entrepreneuriat naissant a généré la diversification manufacturière du 20e siècle. Et en ce 21e siècle, voilà qu’elle devient une assise reconnue, mais guère mentionnée, d’une large gamme d’activités touristiques, sportives et de villégiature tout en demeurant un élément de premier plan de la trame industrielle du «produit bois».
Mais la forêt estrienne, privée à 91 %, appartient à 9 200 propriétaires dont les valeurs ont passablement évolué ces 40 dernières années. Davantage porté sur la conservation, les loisirs, voire l’investissement à long terme, le propriétaire forestier estrien, version 2012, considère que la production et la vente de bois commerciaux, bien que constituant un revenu d’appoint, ne sont pas sa motivation première. À peine 40 % des propriétaires ont mis en marché des produits ligneux au cours des dernières années. Le ou la propriétaire du lot médian de 90 hectares a besoin d’être davantage convaincu(e) des gains à long terme de l’aménagement forestier. Le Syndicat des producteurs forestiers du sud du Québec, les sept groupements forestiers de la région, les conseillers forestiers indépendants ainsi que Domtar s’y affairent quotidiennement.
L’industrie estrienne du bois tous niveaux de transformation confondus – quelque 150 entreprises assurant plus de 8 500 emplois permanents – manque donc de bois bien que sise dans une forêt surtout privée globalement exploitée à 40 % de son potentiel. En chiffres absolus, en 2015, les forestiers de l’Estrie récoltaient environ 550 000 mètres cubes solides (msc) 1 destinés à l’industrie incluant des approvisionnements chez Domtar (Windsor), une usine de classe mondiale. À cette récolte s’ajoutent en gros 200 000 mcs de bois de chauffage. À noter que dans la majorité des chantiers, les bois récoltés sont triés selon leur valeur marchande. L’industrie estrienne est donc dépendante d’une importation nette de bois; ce qui amène les propriétaires actifs, les exploitants forestiers et l’industrie à conjuguer leurs efforts à la récolte en vue d’un objectif de 900 000 msc en 2018, soit 50 % de la possibilité tout en conservant la pérennité et la productivité qualitative de la forêt privée estrienne. À titre indicatif, ce volume en transit vers les usines représente 26 000 camions-remorque sur le réseau routier de la région. Malgré cette augmentation significative, l’industrie estrienne demeurera tributaire d’apports extérieurs de produits ligneux. Rappelons ici que la relative jeunesse de la forêt privée estrienne en fait un puissant régulateur climatique et environnemental.
Quant à la forêt publique estrienne s’étalant sur 80 000 hectares, en y soustrayant les trois parcs nationaux (Orford, Mégantic et Frontenac), deux réserves écologiques (Samuel-Brisson et Gosford) et les érablières sous gestion acéricole, elle compte 42 000 hectares, surtout en zone frontalière, aménagés et exploités selon leur possibilité.
La «belle nature» de l’Estrie est souvent évoquée pour souligner l’aspect invitant et régénérateur du corps et de l’esprit. Mais cette nature à la dynamique écosystémique complexe et, disons-le, résiliente est dominée par ce qui attrape l’œil à première vue: les arbres, en campagne comme à la ville. Cette forêt dont le potentiel est dynamisé par ses propriétaires a abrité et certainement inspiré à ce jour des poètes, des auteurs de «correspondances» et nombre d’artistes de tout art qui par leurs œuvres rappellent notre qualité de vie collective.
L’Estrie, région forestière, le sait-on ?

1 L’équivalence de mètre cube solide (MCS) en corde 4’x8’x8’. Le mcs est maintenant une norme standard dans l’industrie.

Jean-Paul Gendron
Président, Agence de mise en valeur de la forêt privée de l’Estrie

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