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Le projet d’une salle communautaire évalué à 1,4 M$ à Johnville divise une partie de la population

UNE-Johnville

Plusieurs citoyens ont manifesté parfois fort, leur mécontentement lors de la dernière séance du conseil municipal de Cookshire-Eaton. Certains croient que la municipalité a tenté d’en passer une «petite vite» en publiant un avis de règlement d’emprunt de l’ordre de 1,4 M$ pour la construction d’une nouvelle salle communautaire à Johnville, dans le quotidien La Tribune plutôt que dans le Journal Le Haut-Saint-François. On ajoute que le court délai accordé pour la signature du registre expliquerait le nombre insuffisant laissant le champ libre au conseil de ville, d’aller de l’avant. Celle-ci se défend d’avoir agi selon les règles de l’art ajoutant que le projet n’est pas une nouveauté.

Donald Bouchard et sa conjointe Hélène Ledoux, de Johnville, suivent le dossier depuis les débuts et ne sont pas en accord avec une telle dépense. Une fois l’avis publié, les citoyens qui désiraient s’opposer au projet devaient se présenter afin de signer le registre. « Ce n’est pas tout le monde qui ont La Tribune en plus que l’article passait inaperçu tellement il était petit », déplore M. Bouchard. La ville ne veut pas que les gens soient au courant qu’ils vont dépenser de l’argent », exprime le citoyen. Ayant pris les choses en main, ils ont informé le voisinage, fait 300 lettres et rejoint la population sur La Tribune et Internet. En une semaine, ils ont obtenu plus de 300 signatures contre. « J’aurais eu une semaine de plus et on les avait toutes », mentionne-t-il. M. Bouchard considère que les citoyens ne sont pas informés. Il aimerait recevoir des lettres comme il se fait pour aviser la population lors des vidanges de fosses septiques lorsqu’il y a une annonce aussi importante. Ce que déplore M. Bouchard et sa conjointe, est essentiellement le fait que « c’est trop gros pour une petite place de même, coupez ça en deux », déclare-t-il. « Pourquoi faire une salle avec 14 toilettes ? » ajoute Mme Ledoux.

La réunion mensuelle du conseil tenue à l’hôtel de ville ce mois-ci a réuni une vingtaine de citoyens venus essentiellement parler sur la hausse de la taxe foncière et reprochait que le projet de Johnville en rajoute à la facture. Dû au mécontentement général, le maire Noël Landry a fait entendre à plusieurs reprises le son de son marteau de bois pour calmer le ton. Pierre Chapdelaine, un citoyen de Cookshire, a pour sa part exprimé au maire que la ville, ce n’était pas Johnville, mais Cookshire, que ça faisait 35 ans qu’il possédait un duplex pas rénové auquel son compte de taxes augmente d’année en année « À soir, c’est le temps, je vote en défaveur d’investir à Johnville », dit-il. Laurent Quirion, citoyen de Johnville, également en défaveur, a de son côté manifesté à maintes reprises et étonnamment devant plusieurs énoncés du conseil, clamant haut et fort pour chacun d’eux, vouloir une lettre en preuve des déclarations faites. Réjean Turcotte, résident de Cookshire, dit « personne ne le savait ». Yvon Roy, conseiller municipal, dit que « ça fait 7-8 ans qu’on travaille là-dessus à Johnville et que les gens sont au courant », appuyé par son collègue Yvan Tremblay.

Les citoyens en défaveur ont souligné le fait que le projet engendra inévitablement de nouvelles dépenses sans oublier que leur compte de taxes va augmenter. Des frais supplémentaires seront forcément encourus en aménagement et travaux d’infrastructures tels les services d’eau et d’aqueduc, disent-ils. De plus, ils sont inquiets des dépenses déjà réalisées par l’achat de la gravière et le nouvel emplacement du terrain de baseball, auquel M. Bouchard précise que ce dernier n’a servi que deux fois en un été. Les citoyens contre le projet ont peur de voir leur compte augmenter tout comme Mélanie Roy et son conjoint. En quatre ans, leur évaluation a augmenté de 40 000 $, sans pour autant être justifiable, selon Mme Roy. D’abord venus au conseil pour discuter de cette facture, c’est suite à l’annonce surprenante du projet de la salle communautaire que Mme Roy a enclenché un processus de démarchage. « On n’était pas au courant, on n’en a jamais entendu parler, je lis pourtant le Haut-Saint-François », mentionne-t-elle. « On a téléphoné au ministère des Affaires municipales pour expliquer la situation et la réponse obtenue est que tout est fait dans les normes, la seule solution que nous avons est de convaincre les conseillers municipaux de changer d’idée », explique la citoyenne. Le ministère a ajouté que si les conseillers ont tous été en faveur du projet c’est qu’il doit y avoir eu quelque chose d’intéressant pour la population, raconte Mélanie Roy. « Je demeure en désaccord avec le projet étant donné qu’il vise une clientèle restreinte. J’aurais voulu que cette salle serve à faire des spectacles comme à Cookshire à la salle Guy- Veilleux, en espérant que ceci aide à payer une partie des frais encourus afin d’éviter que les taxes augmentent de 40 000 $ en quatre ans », conclut Mme Roy.

Pour s’opposer et ainsi tenir un référendum pour débattre le sujet, 415 signatures au registre auraient été nécessaires. Au total, 325 personnes se sont déplacées pour apposer leur nom sur les 5352 résidents de Cookshire-Eaton. Bien que le délai fût court, de l’avis des citoyens rencontrés, 17 d’entre eux se sont présentés au conseil municipal de mars, dont une partie venait pour d’autres sujets. Yvan Tremblay rappelle que le projet ira de l’avant que s’il obtient les pleins montants en subvention. « Si on ne reçoit pas d’argent, c’est fini », conclut-il.

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