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Une défaite électorale sans amertume

L’éclatante victoire de François Jacques, candidat de la Coalition Avenir Québec (CAQ) dans Mégantic, ne semble pas avoir surpris ses adversaires. Loin d’être amères, les personnes semblent avoir apprécié la dernière campagne, même s’ils avaient souhaité un dénouement en leur faveur.

Robert G. Roy
Celui qui représentait le parti sortant, Robert G. Roy du Parti libéral du Québec (PLQ), s’est dit nullement surpris du résultat et de la différence de plus de 7 000 voix le séparant du candidat élu. « J’ai senti sur le terrain que les gens voulaient du changement, qu’il y avait une insatisfaction surtout au niveau de la santé. » Loin d’être amer, M. Roy mentionne s’être enrichi. Il ajoute avoir constaté la différence entre les régions. « Il y a quatre MRC dans le comté et dans les quatre MRC, la vision est différente. Le candidat défait entend s’inspirer de son expérience « pour moi, dans le futur, ça va me permettre d’être encore meilleur. » Il précise avoir constaté la façon de faire ailleurs. « Il y a des choses qu’on travaille ici et je vois qu’on s’y prenait pas de la bonne façon comme nos démarches auprès des gouvernements. » M. Roy soutient qu’il est préférable d’impliquer le député dès le début d’un projet et non attendre à la moitié ou la fin.
Bien qu’il affirme avoir apprécié l’expérience, M. Roy n’entend pas répéter l’expérience une autre fois. « C’est très prenant. J’ai été cinq mois en campagne. J’ai fait plus de cent événements, j’ai sacrifié beaucoup. Préfet, c’est correct pour moi. Pour moi, c’est de la vraie politique plus que peut-être en haut. Je vais être plus proche des gens. » Celui qui reprend son travail de préfet de la MRC du Haut-Saint-François n’entrevoit aucun problème à collaborer avec le nouveau député. « On a jamais été adversaire, c’est la première des choses. On avait des idées différentes. François Jacques, on s’est parlé le soir même. Il m’a dit qu’il était prêt à travailler avec moi pour le Haut-Saint-François. On a déjà lancé des idées sur quels projets on doit travailler. J’ai appris à le connaître durant la campagne » et M. Roy n’entrevoit aucun problème de travailler avec le nouveau député.

Andrée Larrivée
« Je suis très contente de la campagne qu’on a faite et du résultat qu’on a eu. On a plus que triplé le nombre de votes comparativement à la dernière campagne de 2014 », s’enthousiasme la candidate de Québec solidaire, Andrée Larrivée. Elle est d’autant plus satisfaite que la campagne régionale du parti était menée par une micro équipe de quatre personnes. Des bénévoles se sont toutefois joints au mouvement en cours de route, pour culminer avec un nombre de 30.
« J’ai l’impression que s’il y avait eu plus de gens qui avaient voté avec leur cœur et leurs convictions, on aurait eu assurément plus de votes aussi. » De l’avis de Mme Larrivée, cela augure tout de même bien pour l’avenir. « Je vois ça comme du beau travail de débroussaillage. On a semé des graines alors on va continuer d’arroser. On va récolter dans quatre ans. Le travail est pas terminé, il se poursuit. » À cet effet, la candidate solidaire cite les résultats encourageants des simulations de vote faites dans les établissements scolaires qui ont désigné Québec solidaire vainqueur un peu partout dans la province.

Gloriane Blais
Gloriane Blais, qui représentait le Parti Québécois, en était à sa quatrième campagne électorale en tant que candidate. « J’assume très bien le choix des électeurs. Quand je suis rentrée dans la course, je savais très bien ce que ça impliquait. De ce que je comprends, c’est que les Québécois voulaient absolument plus avoir les libéraux pour régner au gouvernement. »
Celle qui est établie à Lac-Mégantic abandonne pour le moment le milieu de la politique. « C’était clair que, en 2018, si j’allais pas être élue, c’était ma dernière fois. J’avais pris cette décision-là avant [le début de la campagne] et je l’essayais une dernière fois. Ce n’est pas par amertume. C’est que, un moment donné, je vais peut-être prendre un autre chemin dans ma vie. Je vais plus penser à ma famille et à ma carrière. »
Elle garde tout de même un bon souvenir des élections de cette année. « C’est ma plus belle campagne électorale que j’ai vécue en 2018 parce qu’il y a eu un respect entre les candidats. Ils ont su faire un débat d’idées et non attaquer bassement les personnes. Les quatre autres candidats, c’était une joie de les rencontrer. »

Sylvain Dodier
Pour sa part, le candidat du Parti Vert, Sylvain Dodier, avoue sa surprise quant à l’ampleur de la vague caquiste, mais ajoute être nullement déçu de sa campagne, au contraire. « Sur le terrain, on avait un taux de sympathie très grand. Est-ce que ce taux de sympathie s’est transformé en vote ? Non, mais quand on voit la vague, on comprend mieux. » Ce qu’il retient de sa campagne, dit-il, est la chaleur humaine. « Cette affection, j’avais pas prévu ça. » D’ailleurs, M. Dodier entend bien l’utiliser. » Le taux de sympathie, je vais en faire quelque chose, mais je ne sais pas encore, je vais laisser décanter avant. De quelle forme, par quel outil, moyen je vais l’utiliser, je ne sais pas encore. »

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