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Du courrier recommandé pour les jeunes de St-Isidore

Depuis un an et demi, le Courrier des jeunes permet à des élèves de l’école des Trois-Cantons de St-Isidore-de-Clifton de correspondre avec des adultes bénévoles. L’initiative provinciale est chapeautée dans le Haut-Saint-François par la coordonnatrice du Centre d’action bénévole (CAB), Nancy Blanchette. Elle travaille main dans la main avec l’enseignant Dany Marcotte qui s’occupe de la classe multiple de 5e-6e année.

Un courrier émancipateur
Mme Blanchette a à cœur l’initiative. « Ça sert de tribune pour s’exprimer. Il y a des enfants qui vivent des choses et qui sont pas capables d’en parler à personne. C’est à travers ce courrier-là qu’ils vont le faire. » De son côté, M. Marcotte a pu observer des changements positifs dans les résultats en français des élèves. « Ça fait des situations d’écriture qui deviennent des situations réelles. Ceux qui aiment pas l’écriture ont pas l’impression d’en faire. »

C’est une impression partagée par Raphaëlle, une élève de la classe : « C’est plus le fun d’écrire une lettre à quelqu’un qui va la lire que d’écrire pour écrire. » Sa collègue Charlie prend aussi plaisir à l’activité : « Tu peux avoir l’opinion de quelqu’un d’autre sur ce que tu penses. Tu peux te confier, puis elles vont te donner des conseils qui vont pouvoir t’aider. »

Sortir de la routine
Ces bénévoles sont cinq femmes de la région de Weedon qui se réunissent une fois par mois pour répondre aux missives des élèves. Une sixième bénévole artistique décore les enveloppes et ajoute quelques dessins ici et là. Toutes se disent touchées par la jeunesse et ce contact privilégié qu’elles en retirent. Certaines ont toutefois dû s’adapter à l’écriture en lettres détachées, la calligraphie cursive étant de plus en plus abandonnée.

Au total, ce sont neuf échanges mensuels qui se produiront entre les élèves et les bénévoles pendant une année scolaire. En cette ère de l’instantané, cette manière de procéder peut détonner. « Maintenant, on n’est plus habitué à faire quelque chose puis d’attendre une réponse un mois plus tard », remarque l’enseignant Dany Marcotte. Cela ne semble toutefois pas rebuter les participants. Aux dires de Nancy Blanchette, les bénévoles « trippent » et les enfants développent une écoute et une forme de politesse envers autrui.

Un échange bénéfique
Le jeune Antoine avoue aimer le processus « parce qu’on peut faire confiance [à notre correspondante] et écrire des affaires personnelles. » L’une des bénévoles adultes, qui doivent demeurer anonymes selon les termes du projet, affirme que le bénévolat est égoïste puisque le don de soi est tout autant nourrissant. Une seconde lance : « C’est vraiment un beau cadeau à se faire. Même s’il faut aller chercher les jeunes parce qu’ils ne nous posent pas beaucoup de questions parfois. »
Les sujets d’échange varient entre le hockey, la chasse, les promenades en quatre-roues et les animaux de compagnie. Le but du Courrier des jeunes est de les mettre au centre de l’attention. Par le fait même, l’enseignant Dany Marcotte en profite pour glisser quelques notions de français lorsque les élèves lui posent des questions, histoire de bien les préparer pour les examens finaux.

Le Centre d’action bénévole aimerait développer le projet afin d’inclure un plus grand nombre d’élèves et d’ainés dans le processus. Les bénévoles intéressés peuvent d’ailleurs contacter le CAB afin de participer au Courrier des jeunes.

 

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