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Paroisse Sainte-Marie-de-l’Incarnation : La Fabrique refuse de vendre l’église séparément

St-Isidore

Près d’une trentaine de personnes ont participé à la rencontre d’information où les représentants de la Fabrique expliquaient leur position de vendre le tout en un seul bloc.

La Fabrique de la paroisse Sainte-Marie-de-l’Incarnation annonce la mise en vente de son église, et de son terrain adjacent, à Saint-Isidore-de-Clifton. Les représentants ont publié un appel de proposition pour la vente ensemble, et non séparément, des deux lots. Cette décision a été prise entre autres en raison de l’incapacité de la Fabrique à subvenir aux besoins financiers de l’établissement.
Cette annonce met donc un frein au projet de sentier littéraire que souhaiterait réaliser la municipalité de Saint-Isidore-de-Clifton. Cette dernière avait fait part de son intérêt à acquérir le terrain d’environ quatre acres attenant à celui de l’église pour la somme symbolique de 1 $ afin d’y installer un sentier pédestre dont aurait bénéficié toute la communauté. « Les gens ont démontré qu’ils n’avaient plus d’intérêt concernant le bâtiment, donc tant qu’à se départir d’une portion et d’amputer une partie du terrain appartenant à la Fabrique, la décision a été prise de l’envoyer au total en appel de proposition », explique Michel Mercier, agent administratif à la paroisse Sainte-Marie-de-l’Incarnation. Lors de la rencontre de citoyens à cet effet, le maire, André Perron, affirmait que la municipalité n’avait pas l’intention de prendre possession de l’église en raison des charges financières importantes à l’entretien du bâtiment. « Au point de vue municipal, on ne peut pas s’en servir pour faire un attrait collectif et on sait qu’il y a beaucoup d’argent à mettre dans l’église, notamment la toiture », explique-t-il, ajoutant être tout à fait conscient que la décision définitive appartient à la Fabrique.
Comme pour plusieurs autres paroisses au Québec, les principales raisons de la Fabrique de se départir de celle de Saint-Isidore-de-Clifton sont : le peu de revenus financiers, présentement, elle aurait une survie de 12 à 18 mois, le manque de ressources humaines et la diminution de l’implication sociale. À cet effet, le maire indiquait que seulement une trentaine de personnes, sur une population d’environ 700, se rendent régulièrement à l’église. La raison de la décision de vendre dans l’ensemble est principalement pour l’attrait que cela aura au futur acheteur. « Si la Fabrique dispose d’un terrain de sept acres avec l’église dessus, ce sera plus facile de disposer de l’église, qui est un grand bâtiment, que si elle se débarrasse du terrain de quatre acres, elle va se retrouver avec une église sur les bras qui aura moins d’intérêt parce qu’il n’y aura plus ce terrain », expliquait Anne-Séverine Guitard, chargée de projet pour l’archidiocèse de Sherbrooke, lors de la rencontre de citoyens. Elle précise toutefois que la Fabrique n’est pas contre l’idée de la municipalité et que bien qu’il s’agisse d’un « projet qui est très bien pour les citoyens de Saint-Isidore », la décision doit être prise dans l’intérêt de la Fabrique. Lors de cette même rencontre, elle en a profité pour faire une analogie avec une autre paroisse qui est restée « coincée » avec une église invendable en raison des coûts trop élevés des travaux de rénovation. Selon elle, si le terrain est vendu séparément, la Fabrique risque de se retrouver avec une église dont personne ne veut, qui va dépérir sur place et nuire à la beauté du cœur du village. Cette raison ne fait toutefois pas l’unanimité au sein de l’équipe municipale. Selon Sarah Lévesque, directrice générale, le terrain dont il est question possède une parcelle humide qui pourrait nuire à l’intérêt d’un futur acheteur. « Pour un sentier, ça ne me semble pas poser problème, mais il faudrait quand même vous assurer, dans un volet de vente, il y aura cet aspect à tenir en compte. Ça se peut que ce soit plus nuisible que vous pensiez de faire une vente conjointe que de vous en départir », exprimait-elle.
Quoi qu’il en soit, comme l’a mentionné M. Perron, la décision relevait de la Fabrique et celle-ci a officiellement lancé son appel de proposition. Un délai d’un mois est offert pour soumettre une offre. Les personnes intéressées peuvent se rendre sur le site de l’archidiocèse de Sherbrooke pour prendre connaissance des différentes conditions à l’offre. Bien que déçu de la décision, le maire préfère ne pas se prononcer quant à l’ouverture et l’attitude du conseil de Fabrique. De son côté, la municipalité n’élimine pas complètement l’idée d’aménager un sentier pédestre, mais pour ce faire, elle devra trouver un autre lieu propice, lequel n’est pas disponible à court terme.

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