Actualités

Le marché public de Lingwick courtise la communauté colombienne

Lingwick

Deuxième à partir de la gauche, Suzanne Jutras peut compter sur une bonne équipe de bénévoles, dont deux membres de son c. a., Catherine Ouimet-Lauzon, à l’extrémité gauche, et Rémy Giard, à l’extrémité droite, de même que sur la collaboration du leader colombien Edwin Moreno, à droite de Mme Jutras. Tous arborent des chapeaux et accessoires colombiens, pour l’occasion.

Le plus ancien marché public des Cantons-de-l’Est, celui du Canton de Lingwick, à Sainte-Marguerite, tenait une activité spéciale le vendredi 16 juin dernier, le premier de trois volets du programme RurAltérité, en recevant une belle délégation de la communauté colombienne de Sherbrooke.
Situé juste à côté de l’église de Sainte-Marguerite, près de la petite école, le marché en est à sa 15e saison d’existence, sous la supervision et les efforts d’une équipe bien rodée, ayant à sa tête la responsable et conseillère municipale Suzanne Jutras. Cette dernière peut compter notamment sur l’aide précieuse de membres de son conseil d’administration, Rémi Giard et Catherine Ouimet-Lauzon, entre autres, et de quelques bénévoles assidus.
« La pandémie nous a donné un dur coup, car nous avons perdu plusieurs artisans qui exposaient au marché et qui, démotivés, ont abandonné en décidant de ne pas reprendre leurs activités. Il n’y avait pas eu de marché de Noël, où ils engrangeaient leurs revenus les plus intéressants, ni de marché d’été. Le marché public, c’est une question de persévérance, il faut travailler très fort pour durer au fil des ans. Il n’y a maintenant que les exposants alimentaires, et certains ne seront présents qu’à quelques occasions seulement durant l’été », déplore Mme Jutras.
On sent quand même que cette bénévole, très impliquée dans son milieu, ne manque pas d’énergie pour continuer à se battre pour la cause de la promotion des producteurs locaux et de leurs produits frais du terroir.
« Il faut y croire, aller chercher un permis, du financement aussi, en tant qu’organisme à but non lucratif (OBNL). Le marché permet ici d’allonger la présence des visiteurs, et offre une activité communautaire, une vie sociale aux résidents », ajoute-t-elle.
Elle peut aussi compter sur la collaboration d’un partenaire régulier en la personne de Daniel Audet, de La Ruée vers Gould, également membre de son c. a. et participant très constant du marché depuis de très nombreuses années. Il offre judicieusement ses services pour la préparation de la nourriture pour les soupers au marché public.
Parmi les attractions spéciales, citons le p’tit pub de plus en plus populaire, activité de financement communautaire, géré en collaboration par des organismes du milieu, avec partage des profits à la fin de la saison. « Il fait augmenter l’achalandage et amène une belle ambiance dans le marché public, sous l’abri permanent qui est impressionnant, permettant à l’activité d’être présentée même sous la pluie, avec trois éléments de chauffage. Il y a aussi les jeunes de 14 ans qui préparent des pizzas sur notre four à bois, qu’on appelle les Pizzaniers, et qui vont avoir besoin d’aide cette année », exprime à son tour Rémy Giard.
Projet RurAltérité
À l’invitation de la Corporation de développement communautaire (CDC) du HSF, un jumelage d’une communauté culturelle colombienne s’est amorcé.
« Nous avons levé la main avec plaisir, l’an dernier, en organisant un repas à moitié québécois et à moitié colombien, en lien avec la cuisine collective. Il y a environ 3000 immigrants de la Colombie en Estrie, c’est impressionnant. En plus de l’activité d’aujourd’hui, ils vont revenir le 21 juillet, où nous espérons qu’ils organiseront une danse typique de leur pays, et le 18 août, dont les détails sont encore à déterminer. Le but est de sensibiliser notre population locale à cette communauté culturelle sympathique et faire aussi connaître la région aux Colombiens. Ils mettent beaucoup de couleur et d’ambiance dans le marché public », explique Suzanne Jutras.
« J’espère mettre sur pied un projet pour faire connaître également les travailleurs mexicains et guatémaltèques qui œuvrent dans les nombreuses plantations de notre région, depuis plusieurs années, mais restent totalement invisibles. Comme Cookshire-Eaton qui est jumelée avec le Mexique et qui a organisé, l’an dernier, une belle rencontre lors d’une partie de soccer, devenue une initiative favorisant la convivialité entre les ethnies. On veut ainsi aller plus loin pour favoriser leur intégration », termine-t-elle.
Elle se réjouit de pouvoir compter sur un leader colombien bien connu à Sherbrooke, Edwin Moreno, arrivé en 2005, ancien journaliste et candidat politicien indépendant aux élections municipales sherbrookoises, dans le passé.
« La RurAltérité est un concept d’une Table de concertation née d’un Forum de la CDC du Haut-Saint-François, une initiative pour sensibiliser la communauté locale sur l’immigration, et pour que s’y développent des compétences interculturelles chez les gens. Nous aimons bien participer aux activités de la communauté d’accueil du HSF », décrit M. Moreno, dans un excellent français.
Une des fondatrices du marché public
Une exposante déterminée et présente dès le début comme fondatrice, Caroline Poirier, de la Ferme Croque-Saisons, se spécialise dans la production de paniers de légumes bio par abonnements. « Je fais un métier difficile, comme agricultrice diversifiée, qui doit connaître et gérer simultanément le cycle de production de 40 légumes différents, un métier où il faut savoir faire tous les métiers ! C’est un petit marché ici, notre marché rural, pour rendre disponibles nos produits », conclut Mme Poirier, quand même souriante, qui produit durant l’été plus de 300 paniers bio, un nombre impressionnant, principalement distribués à Sherbrooke.

Article précédentArticle suivant
©2024 Journal Le Haut-Saint-François