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Club de golf East Angus : À vendre en gardant la mission de golf à tout prix ?

Golf Angus

Marc Reid, directeur général du Club de golf East Angus, qui a accepté d’appuyer son ami, Ghislain Couture, dans son rêve d’acheter le club. C’était le 1er février 2022. Des spéculateurs ont proposé d’acheter le club de golf, moins rentable que prévu, pour y transplanter un développement immobilier majeur, de prestige. Ce serait trahir l’esprit de son père et de ses oncles qui siégeaient sur le conseil d’administration à l’époque où a été construit le deuxième 9-trous, un tour de force réalisé en trois ans au lieu des neuf années prévues.

Ce n’est pas vraiment une question. C’est simplement ce que souhaitent le propriétaire actuel du Club de golf East Angus, Ghislain Couture, et son ami Marc Reid, qu’il a choisi au départ comme directeur général de son entreprise, un golfeur qui l’a toujours appuyé et bien conseillé. L’objectif, vendre le club, devenu moins rentable, en s’assurant de conserver sa mission sportive pour le golf, sans tout sacrifier le merveilleux terrain qui s’y trouve, au dieu tout puissant de l’Immobilier, pour y placer des édifices à logements et des maisons qui y remplaceraient le paysage bucolique, à jamais… ?
Le monde du golf traverse des turbulences depuis quelques années. Marc Reid en parle avec sagesse et clairvoyance.
« Je suis golfeur depuis toujours. J’ai commencé à jouer à l’âge de 10 ans. Mon père travaillait et jouait au golf d’East Angus, c’étaient ses deux activités. Il a siégé sur le conseil d’administration du club avec mes oncles, à une certaine époque. J’ai été, moi aussi, sur le c. a. quand j’étais dans la trentaine. Mes chums me taquinaient en me disant : “C’est toi qui devrais acheter le club !”. Ce commentaire était venu aux oreilles de Ghislain (Couture), un de mes amis qui voulait le sauver en l’achetant, c’était un rêve pour lui. Mais il ne jouait pas… contrairement à moi ! Il m’avait demandé de lui aider en devenant son directeur général, quand il l’a acquis le 1er février 2022. Je ne pouvais pas lui refuser ça ! », raconte-t-il.
« Mais le golf est en diminution partout au Canada. C’est une question démographique. C’est un sport qui s’adresse traditionnellement aux baby-boomers, qui sont vieillissants. La période de pandémie, de 2020 à 2022, a été comme un respirateur artificiel pour le golf, qui a connu un essor incroyable, étant une activité extérieure, avec leur chalet où les gens pouvaient se réfugier. Avec la distance sociale naturelle, les joueurs sont venus en grand nombre, créant un boum qui a donné un break au club d’East Angus. Mais actuellement, on reprend le rythme normal de 2019. La relève doit se manifester, mais il faut commencer jeune, question d’éducation. En 2022, nous avions six jeunes joueurs, aujourd’hui en 2023, nous en avons 32. Nous pourrions engager un professionnel pour la formation, à brève échéance », a-t-il complété.
Depuis l’annonce de la mise en vente, dernièrement, plusieurs acheteurs potentiels se sont fait connaître. Il est conscient que l’immobilier pourrait être un moyen de rentabiliser le club, car plusieurs terrains pourraient être ouverts facilement à accueillir des propriétaires de maisons ou d’édifices à logements, le long de la rue adjacente au club de golf.
« Notre priorité est vraiment de trouver un acheteur pour continuer la mission de golf. Juste de l’immobilier n’est pas du tout une option. Nous avons des rencontres avec des gens sérieux, et nos discussions sont constructives. Nous faisons de belles rencontres. Ça se parle beaucoup, des groupes sont intéressés, même qu’ils en sont à définir les tâches. Nous souhaitons faire une annonce à l’automne, pour que les membres sachent à quoi s’en tenir. Nous avons honoré tous les engagements de la saison 2023, mais pour 2024, on ne peut rien garantir. À un nouvel acheteur, il faut tout l’hiver pour préparer la nouvelle saison. Nous avons dû attendre la disparition de la neige pour la mise en vente. Ça prend du sang neuf. La partie “immobilier” va pouvoir venir en support à un nouveau propriétaire, qui pourrait garder un 9 trous, même si le 18 est favorisé », suggère M. Reid.
Il y a donc de l’espoir pour que le golf reste vivant à East Angus.

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