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Rapport annuel de l’Agence de mise en valeur de la forêt privée : Plusieurs préoccupations soulevées par le président

Bilan foret

Jean-Paul Gendron, président.

Dans la foulée des nombreuses assemblées générales annuelles (AGA) d’organismes du Haut-Saint-François (HSF), la publication du rapport annuel 2022-2023 de l’Agence de mise en valeur de la forêt privée de l’Estrie (AMFE) retient l’attention. Cela n’est sûrement pas étranger au fait que la forêt couvre une part importante du territoire de l’Estrie, et particulièrement de la MRC du HSF, et que la ressource naturelle qu’est le bois tient une part prépondérante dans l’économie régionale.
Dans son message du président, Jean-Paul Gendron fait remarquer que la production forestière s’est avérée stable en Estrie, si on se fie aux statistiques publiées par le ministère des Ressources naturelles et des Forêts (MRNF) et de la Fédération des producteurs forestiers du Québec (FPFQ). De 2016 à 2022, la récolte de bois de tous les types de producteurs confondus s’est maintenue, soit de 763 400 mètres cubes solides (mc s) à 843 500.
À noter que n’est pas incluse dans ces statistiques la récolte des très grands propriétaires forestiers ni des industriels à la transformation, pâtes et sciage. Ce qui porterait la statistique au-delà du million mc s, qui permettrait de conclure à un très grand impact économique de la ressource bois en Estrie et dans le HSF.
Le président Gendron se questionne ensuite sur l’intérêt suscité par la forêt dans la population locale : « L’Estrie (NDLR : et par le fait même le HSF) pour cause de ses «œuvres forestières» est une RÉGION FORESTIÈRE ! Le sait-on ? ».
Il signale ensuite sa préoccupation concernant la production à partir des résineux, particulièrement des sapins et épinettes, production qui s’approche de la possibilité forestière : « Si l’Estrie bénéficie d’un atout des forêts feuillues du Québec méridional, cet acquis s’estompe quand il s’agit de forêts résineuses et à dominance résineuse », indique-t-il.
Il souligne aussi l’importance de la mise à jour, tous les cinq ans, du Plan de développement de la zone agricole (PDZA). Plusieurs forestiers notoires et actifs ont « flairé la bonne affaire pour la foresterie estrienne et, considérant qu’agriculture et foresterie sont indissociables pour bien afficher une ruralité dynamique, une vigilance de suivi s’impose donc ! », propose M. Gendron, particulièrement pour les MRC du HSF et du Val-Saint-François.
L’élaboration du Plan régional des milieux humides et hydriques, par le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP), ne passe pas inaperçue dans le rapport du président. « Il est entre autres confirmé, une autre fois, que le couvert forestier est indissociable de la masse et de la qualité de l’eau, quel que soit son lieu. Si le Ministère assume sa part de responsabilités…, les MRC et des partenaires de première ligne que sont agriculteurs et forestiers ont aussi leur bonne part de responsabilités, de connaissances, de vigilance et d’actions éducatives… Le couvert forestier est indissociable du bilan hydrique », martèle-t-il.
Il y a aussi la question de l’agrandissement de l’Estrie, qui préoccupe le président. La région s’est bonifiée des MRC Brome-Missisquoi et Haute-Yamaska, au même moment que battait son plein la saga du nom retenu récemment versus Cantons-de-l’Est. Cela porte à croire que deux agences de mise en valeur de la forêt seront peut-être fusionnées, soit l’Estrie et la Montérégie, ce qui pourrait être problématique, juge M. Gendron. Pour l’instant, le statu quo est maintenu à ce sujet.
« Au constat que les valeurs ou cultures forestières en forêt privée sont en mutation, une mise à jour du profil et des valeurs des propriétaires de forêts privées du Québec est certes à reprendre. La promotion de la forêt privée comme productrice de bois est une affaire à peaufiner en fonction des «agitations» sociales et économiques, aussi environnementales, de la dernière décennie », écrit M. Gendron.
L’homme dévoué à la cause du bois, qui en est dans sa 12e année comme président, conclut être à l’aise « à évoluer, bien entouré, dans le merveilleux monde estrien de la forêt privée ».

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