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Phénomène particulier dans le HSF : Des nouvelles entreprises agricoles plus nombreuses

Nouvelle ferme

Marie-Pier Lavallée-Guérin, copropriétaire de la nouvelle ferme Le Luçois, de Bury, se spécialise dans la viande bovine élevée en pâturages, et semble bien fière des produits de son entreprise. Sa formation à Saint-Hyacinthe lui donne un avantage dans la réalisation de ses ambitions.

La tendance des nouvelles entreprises agricoles, à l’échelle du Québec, versus celles qui disparaissent à la suite d’abandon des affaires, s’avère négative, la relève étant habituellement très difficile pour les jeunes producteurs désireux de s’implanter, c’est bien connu. Mais dans le Haut-Saint-François (HSF), depuis l’année 2021, c’est le contraire qui arrive, un phénomène particulier à la région qui se révèle plus dynamique qu’ailleurs, semble-t-il, dans ce secteur de l’économie.
Effectivement, en 2020, une vingtaine d’entreprises agricoles avaient vu le jour, alors qu’en 2021, il y en a eu 35, et même 43 durant l’année 2022, ce qui représentait 33 % des nouvelles entreprises dans toute l’Estrie. Deux fois plus qu’en 2020 !
La MRC du HSF se démarque donc comme la région où les nouvelles entreprises agricoles s’implantent en nombre le pus élevé ou parmi les plus élevés des MRC de l’Estrie.
Le haut du pavé, ce sont les nouvelles entreprises en production acéricole qui l’accaparent dans une proportion de 25 %. D’autres productions sont également bien représentées dans ce registre exceptionnel : la production de foin, l’élevage de bovins et la production maraîchère.
Dans toute l’Estrie, cette tendance se révèle positive globalement, pour le nombre de fermes totales, les nouvelles moins celles ayant cessé leurs activités, ce qui est différent pour tout le Québec, avec un bilan légèrement négatif à – 1 %. Le HSF fait donc belle figure en Estrie ! Les statistiques ont été fournies par le Centre local de développement (CLD) du HSF.
Deux exemples de nouvelles fermes
À Cookshire-Eaton, la ferme Les 4 piments a été créée en 2021 par Karine Archambault et Louis-Charles Monast, deux jeunes qui travaillaient à Montréal et demeuraient à Saint-Jean-sur-Richelieu.
« Nous voulions une vie d’autosuffisance à la campagne, le plus possible, avec un jardin, notre propre viande, etc. À la longue, nous avons pensé que nous pourrions même en vendre pour se faire un peu d’argent, parce que c’était quand même des efforts, nous avons voulu en vivre. On cultive donc entre 20 à 25 variétés de légumes, plus des bleuets, fraises, pommes, prunes, melons, etc. Nous avons des arbres fruitiers que nous avons plantés, mais ils ne sont pas encore productifs, on espère éventuellement avoir, entre autres, des poires », énumère Karine.
« L’idée, c’est qu’on aime offrir beaucoup de variétés, mais en petite quantité… du choix, mais pas à une grande échelle. Plusieurs fermes sont nées pendant ou après la pandémie, mais les gens ne savent pas toute la lourdeur des efforts qu’il faut investir, les demandes de subventions et tout le reste. Ils mettent quelque chose en branle, mais sans avoir réalisé à quel point c’est difficile. Notre ferme s’appelle Les 4 piments parce que nous avons 4 enfants ! », témoigne-t-elle de bonne humeur.
Plus d’informations sur la ferme Les 4 piments, sur le site www.les4piments.com
À Bury, par ailleurs, la Ferme du Luçois, également ouverte en 2021 par Marie-Pier Lavallée-Guérin, coactionnaire après avoir reçu quelques donations de ses parents qui possédaient la ferme, se spécialise dans la viande de bœuf élevé en pâturage.
Elle a vécu elle aussi à Saint-Jean-sur-Richelieu, après une formation à l’Institut de technologie agroalimentaire du Québec (ITAQ) de Saint-Hyacinthe.
« Nous avons de l’enthousiasme, mais nous sommes plus modestes depuis la pandémie. Nous cherchons à développer une clientèle, avec les travaux de boucherie à contrat actuellement. Mais dans le futur, nous avons un projet de boucherie et salle de découpe, que nous aimerions réaliser, mais cela va prendre un bon investissement. C’est surtout pour la découpe de nos propres animaux, pour le côté cuisine aussi, pour produire des pâtés, tourtières, etc. Une mise en valeur qui est une plus-value. C’est une belle bulle, le prêt-à-manger, qui offre plusieurs possibilités, pour la transformation de la viande, c’est vaste. Mais je ne sais pas quand nous pourrons aller de l’avant avec le projet », déclare Marie-Pier, qui reste réaliste.
Pour informations lesviandesdulucois.com/contact/

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