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Chez Valoris, à Bury, avec un financement enfin annoncé : On va de l’avant avec l’étude de faisabilité du parc éco-industriel

Valoris

Louis Longchamps, directeur développement durable et relations externes, et Céline Martel, coordonnatrice aux communications chez Valoris, ont expliqué les détails du projet de parc éco-industriel qui est relancé par l’annonce du financement de son étude de faisabilité.

Un ancien projet de parc éco-industriel a refait surface dernièrement, alors qu’a été annoncé l’investissement nécessaire à la réalisation de son étude de faisabilité. Ce projet était relié, en pratique, à la naissance de Valoris en 2010, puisque des terrains appartenant à Domtar, sur lesquels s’est installée l’entreprise, étaient déjà ciblés pour un éventuel parc de ce genre.
« On y prévoyait déjà la construction de condos industriels afin d’accommoder certains promoteurs pouvant souhaiter s’installer à proximité et profiter de certaines matières issues du recyclage ou de la valorisation, pour servir de matières premières à d’autres productions », évoque Louis Longchamps, directeur développement durable et relations externes, chez Valoris.
« Il y a même une entreprise, dans le passé, qui visait à revaloriser les couches de bébé, dans le Haut-Saint-François (HSF). Mais c’était plus difficile qu’elle l’avait prévu et aussi moins rentable qu’espéré. Ça prenait plus d’eau que la quantité imaginée… Alors l’entreprise n’a pas fait long feu et a fermé ses portes ! », raconte-t-il.
« Aujourd’hui cependant, le projet du parc éco-industriel a évolué avec les années, le contexte a changé… Nous avons des demandes d’entreprises qui souhaiteraient s’installer près de nous pour se servir soit du compost de qualité ou des matières résiduelles qui résultent de nos opérations », révèle M. Longchamps.
« Nous avons déjà deux lignes de tri opérationnelles dans notre centre de tri des matières que nous recevons, soit une ligne de résidus de construction et une autre pour les déchets de matière organique résidentielle, industrielle, commerciale et institutionnelle, ce qu’on appelle les ICI. La qualité du résidu de cette deuxième ligne n’est pas reconnue par le gouvernement, parce qu’il reste d’infimes traces de plastique et de verre, qui le qualifient automatiquement de compost contaminé. Mais c’est une qualité très comparable à celle du compost qui émane du traitement du bac brun », explique Louis Longchamps.
Les utilisations potentielles de ce compost intéressent quand même plusieurs compagnies qui en cherchent les débouchés possibles, ce qui les inciterait grandement à s’installer dans le parc éco-industriel projeté. Le site de Valoris à Bury cherche à recevoir le maximum de matières résiduelles, pour en enfouir au final que le très strict minimum, après en avoir revalorisé le maximum, une mission primordiale de l’entreprise.
« La création de Valoris était une bonne idée, provenant de la bonne volonté, mais sans tous les moyens nécessaires au point de départ. En 2006, il y avait eu la Loi du développement durable, avec des changements importants quant à la valorisation des matières résiduelles. Sherbrooke et la MRC du HSF, les deux proprios de Valoris, ont le cœur à la bonne place. Mais ils ont des visions un peu différentes, ce qui amène des heurts parfois. Ici, on veut le moins possible de matières vouées à l’enfouissement. Par contre au Québec, 80 pour cent des déchets sont gérés par le privé. Valoris est perçu comme un genre de mouton noir versus Waste Management, par exemple, Matrec et Enviro Connexions, les trois grosses entreprises qui ne sont là que pour l’enfouissement ! Ainsi, 6 millions de tonnes de matières sont enfouies chaque année au Québec, alors que nous, chez Valoris, n’en enfouissons que 50 000 tonnes ! Au début des années 1980, il y avait 1000 sites d’enfouissement au Québec. Aujourd’hui, il n’en reste que 39. L’idée du parc éco-industriel avait été mise en veilleuse », indique-t-il.
« Le recyclage des matières résiduelles donne lieu à de grands rêveurs, en ce qui a trait à l’utilisation des matières qui résultent de nos opérations. Nous avons grand besoin d’approfondir la capacité de réception du territoire, avant de dire oui à ces nouvelles entreprises qui veulent s’installer dans ce parc éco-industriel. D’où le bien-fondé de l’étude de faisabilité qui est préalable », assure M. Longchamps.
« Elle va nous aider à déterminer la capacité portante du fond de terrain, versus les nombreux milieux humides, la capacité en fourniture de grande quantité d’eau, la capacité électrique pour les équipements pouvant être nécessaires pour ces nouvelles compagnies, les terrains disponibles dans l’entourage pour une expansion éventuelle, etc. », résume le directeur. « Chose certaine, c’est louable de vouloir développer l’industrie chez nous. »
Pour terminer, il donne l’exemple des petits pots de plastique qui servent comme contenants des prescriptions de pilules dans les pharmacies, consommés en nombre infini.
 « Ils sont actuellement envoyés ailleurs pour leur recyclage. Nous n’aurions qu’à ajouter un pour cent d’une autre résine, que peut fournir le Brésil, pour nous permettre de les recycler ici, au Québec, une matière première infinie, ce qui serait très intéressant. Il y a toute une industrie secondaire à créer. Et il y a des joueurs comme Enerkem, par exemple, sur le plan chimique, qui pourraient probablement y participer. Voilà la nouvelle qui est prometteuse ! Nous sommes dans la mouvance de poser les bonnes questions », conclut-il.
Au sujet du financement de l’étude de faisabilité du projet, est prévue une contribution de 169 427 $ du ministère des Affaires municipales et de l’Habitation (MAMH), via son programme Fonds région ruralité (FRR), volet 3 Signature innovation, et une aide de 33 886 $ de la MRC du HSF, incluant surtout des services sous forme d’aides techniques, donc pas nécessairement des espèces sonnantes.

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