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Entreprise familiale à Cookshire-Eaton, depuis 1953 : La Légumerie a déjà 40 ans !

Légumerie Dionne

Les quatre nouveaux actionnaires qui assurent la relève au sein de La Légumerie Groupe Dionne inc., depuis un processus qui a vu son aboutissement en 2023, de gauche à droite, Marc-Olivier, Jean-Philippe, Catherine et Charles, tous enfants de René Dionne. Ils posent juste à côté de grands bassins remplis de frites et de légumes.

L’entreprise familiale spécialisée en culture de la pomme de terre, à Cookshire-Eaton, a commencé en 1953 avec Jean-Paul Dionne et sa Ferme J.P. Dionne & Fils, il y a donc 70 ans. Une entreprise de chez nous, bien implantée, où la patate a acquis ses lettres de noblesse, étant à l’honneur en tout temps, cultivée dans les champs du territoire de Cookshire, à l’époque. La famille Dionne y a développé une expertise unique.
Ses fils Jean et René, en grandissant, lui ont aidé comme les bons fils qu’ils étaient ! Ils en sont venus à prendre sa relève, petit à petit, en créant avec lui La Légumerie Groupe Dionne inc., en 1983, ajoutant alors le volet transformation à leurs opérations, de même que la distribution de pommes de terre et de toute une variété d’autres légumes. Cette nouvelle entreprise célèbre aujourd’hui ses 40 ans.
« En 2008, nous avons arrêté la culture de la pomme de terre dans nos champs, qui n’étaient vraiment pas assez grands pour assurer notre expansion. Nous étions rendus là, il aurait fallu acheter plusieurs hectares de plus dans les alentours. Nous avons maintenant six producteurs qui cultivent pour nous, dans des champs à eux, et qui nous livrent leurs pommes de terre en vrac », raconte Jean-Philippe Dionne, fils de René, qui, avec sa sœur Catherine et ses frères Marc-Olivier et Charles, voient à la bonne marche de l’entreprise, à la suite de leur père et de leur oncle Jean. Ce dernier a pris sa retraite en 2013.
« Nous visitons ces champs régulièrement. Grâce à l’expertise que nous avons développée, nous sélectionnons les pommes de terre directement aux champs, en plus d’effectuer la gestion d’inventaires, le traitement du produit et un contrôle très serré de la qualité », ajoute Jean-Philippe, qui a une formation d’ingénieur industriel qui lui permet de s’occuper des procédés de transformation, de leur efficacité, de l’entreposage et de la distribution.
Conscient de la force que représentent les membres de sa famille, il parle ensuite des formations que les trois autres ont acquises. « Catherine est ingénieure alimentaire. Elle s’occupe des contrôles, de l’électronique, de l’assainissement, de salubrité, de la propreté, vraiment nécessaires dans le domaine alimentaire. Marc-Olivier, l’aîné des quatre, a étudié en électro-mécanique. Il touche dont à la maintenance, globalement, mais à l’automatisation des équipements, à la mécanique, à l’efficacité des camions de livraison, etc. Finalement, Charles, le plus jeune, a une formation en mécanique industrielle, qui est à la base de tout. Il peut ainsi travailler en électricité, à l’usinage, en production », décrit-il.
La gamme de légumes frais transformés la veille et livrés le jour suivant, selon la philosophie industrielle du juste à temps, dans les restaurants principalement, inclut une grande variété de produits : des frites, bien sûr, mais aussi des pommes de terre de fantaisie, patates douces, brocoli, chou-fleur, courgettes, carottes, chou, navet, céleri, oignon, piment vert et piment rouge, et même différents légumes pré-mélangés.
« Notre ferme est en synergie avec l’entreprise. On y cultive 300 acres de blé et de soya, qu’on fournit entre autres à la meunerie de Cookshire, pour l’alimentation animale, et le blé pour la fabrication de pains. Nos déchets de transformation des patates et légumes servent à la fertilisation des champs de notre ferme et, aussi de la Ferme d’Orée, à Bury, dans une véritable économie circulaire », se réjouissent à l’unisson les Dionne.
« Depuis le début, les échanges avec nos voisins sont des valeurs gardées de génération en génération, depuis notre grand-père Jean-Paul, pour le bon voisinage. On fournit à nos voisins de la paille, du fumier et d’autres matières résiduelles qu’on génère… Il n’y aura pas de grands événements pour célébrer notre 40e anniversaire, mais des investissements sont pressentis dans la ferme, pour un hangar agricole, un garage de mécanique et de nouveaux équipements, pour maintenir notre autonomie à 100 pour cent. Nous prévoyons investir environ 600 000 $ au total, pour les matériaux et les équipements », affirme Jean-Philippe.
« Nous voulons également rajeunir La Légumerie. Ce sera ce que nous appelons les projets des jeunes, pour l’entreposage, la transformation et la distribution ! », affirme à son tour Charles.
« On livre dans les HRI, soit l’hôtellerie, la restauration et les institutions. Les marchés que nous avons développés : l’Estrie au complet, Chaudière-Appalaches, le Centre-du-Québec, et nous avons quatre distributeurs qui nous aident pour Montréal, Trois-Rivières, Granby et ailleurs en Montérégie », énumère Marc-Olivier.
Les quatre jeunes sont fiers d’avoir procédé à une étape importante, en 2023, soit le rachat des actions que possédaient des investisseurs séniors dans l’entreprise. Mais leur père René demeure le seul autre actionnaire, constituant un mentor important pour eux tous !

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