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Marcel Langlois, dans un groupe exceptionnel de bénévoles à Lingwick

Marcel Langlois

Marcel Langlois, un touche-à-tout de 86 ans, fait partie d’un groupe exceptionnel de bénévoles, à Lingwick, qui crée une vie communautaire foisonnante et intéressante.

Chose promise… promesse tenue. Lors d’une rencontre mémorable avec M. Marcel Langlois, un bénévole dynamique de 86 ans, qui a depuis longtemps à cœur sa communauté de Lingwick, regroupant deux secteurs, les anciens villages de Gould et de Sainte-Marguerite-de-Lingwick, j’ai accepté, en tant que journaliste, de mettre « un fort accent sur la valorisation du bénévolat à Lingwick »…
J’ai deux raisons principales : grosso modo, une quinzaine d’organismes existent grâce à plusieurs bénévoles très actifs à Lingwick, et la modestie de M. Langlois le rendait mal à l’aise de faire le sujet d’un texte dans cette chronique « Nos aînés en action » ! Une modestie remarquable, à mon sens.
Tout au long de l’entrevue, en effet, il n’a eu que des bons mots pour tous les bénévoles qui travaillent avec lui, et qui selon lui, auraient tous mérité d’être à sa place !
M. Langlois a quand même été à la tête de Lingwick à titre de maire, pour un mandat de quatre ans, lors des élections de 2013. « Comme journaliste du journal local Le Reflet du Canton de Lingwick, je couvrais les activités du conseil municipal. J’étais aussi membre du comité consultatif d’urbanisme… Personne ne se présentait au poste de maire. À la dernière minute, la veille de la date ultime de mises en candidature, j’ai décidé de me présenter. J’ai vécu quatre années merveilleuses, dans un conseil municipal extraordinaire ! », s’exclame-t-il, une petite flamme de passion dans les yeux, rendant ainsi hommage à ses conseillers devenus des collaborateurs précieux pour lui.
Il œuvre encore au sein du journal Le Reflet, où il a écrit une série de textes qu’il avait lui-même baptisée Chronique d’un vieux fou, de 2000 à 2013, où il y présentait des jeux de mots, des réflexions, etc. « Il y avait une citation que j’avais lue et qui m’avait frappé : Nos mots, notre âme. La langue, c’est la communication, c’est la forme de notre pensée. Mais je veux signaler le dévouement exceptionnel de Ghislaine Pezat, qui a tenu ce petit journal sur ses épaules pendant 25 ans, sollicitant et relançant les personnes pour bien écrire leurs noms sous les photos, faisant le montage au complet. Elle y faisait tout, d’ailleurs. C’est la plus méritante ! », témoigne-t-il.
Puis il parle d’une autre activité qui revient chaque année, le Village de Noël. « Il y a quatre bénévoles pivots : Manon Rousseau, Josée Bolduc, Doris Bureau et Serge Larochelle. Ces personnes se dévouent, entre autres, pour organiser le Bike Stop 108, durant l’été, où plus de 700 motos et plus de 1000 motocyclistes y viennent. Ce comité ramasse beaucoup d’argent ainsi, pour organiser plus tard une Fête d’Halloween et de Noël pour les enfants de Lingwick et des environs. Ils font même un don à l’école de Weedon », raconte-t-il.
Il évoque ensuite un épisode de la vie de son père qui a travaillé dans une fonderie, aux États-Unis, où il était le seul homme de race blanche. « Mon père y a acquis une conviction antiraciste très forte, que j’ai moi aussi adoptée. Quand j’ai vécu une occasion, plus tard, où des personnes de Lingwick ont parlé en mal des Noirs, je leur ai dit : En avez-vous déjà rencontré des Noirs ? Non, alors vous parlez à travers votre chapeau, de ces êtres humains que vous ne connaissez même pas. » Il leur avait ainsi fait la leçon, où son sens de la justice transparaissait.
« À Lingwick, il y a trois strates d’âge des bénévoles, où le pourcentage des gens qui s’impliquent est plus élevé qu’ailleurs. Les vieux, qui s’occupent des personnes âgées, les 50-60 ans qui s’occupent

de tout le monde, et les jeunes familles, qui s’occupent des jeunes. C’est un travail d’équipe pour la communauté », révèle Marcel Langlois, souriant.
« Un exemple : la Fabrique qui prépare un repas communautaire. Les membres du conseil de Fabrique s’impliquent, même sur le plan financier. Je fais aussi partie des Marguerites volantes, qui préparent également des repas communautaires, visant à faire sortir les personnes âgées de leur isolement, mais toujours de façon intergénérationnelle. Il y a Louise Rousseau qui est une perle pour la coordination des repas. Je ne peux pas nommer tous les bénévoles. Mais j’aimerais les mettre en valeur, car il y a tant de personnes qui font tant de choses. Je suis avec eux… ! », insiste M. Langlois, qui n’aime pas s’accaparer du mérite.
Au moment de prendre sa retraite, il avait peur d’aller de l’avant. « À quoi je vais servir ? »
Outre le journal Le Reflet, il s’implique à la bibliothèque, au Club de l’âge d’or, également chez les Artisans de Lingwick, une coopérative qui a été fondée par sa défunte épouse, Mariette Bénard, une grande bénévole comme lui. « On y recevait de l’artisanat que l’on vendait pour les membres. J’y donnais un coup de main. Il faut prendre soin de nos bénévoles. C’est un groupe unique à Lingwick, un groupe qui est aussi fort de la force de chacun de ses maillons », résume-t-il.
En guise de conclusion, il communique : « À la table des maires de la MRC, quand j’étais maire, on me demandait : qu’est-ce que tu fais pour que Lingwick soit aussi dynamique et rempli d’activités… ? » Je répondais : « Ce n’est pas moi. C’est le monde de Lingwick qui le fait ! »

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