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Menée par le gouvernement du Québec : La consultation nationale sur le territoire et les activités agricoles interpelle le Haut-Saint-François

Jean-Paul Gendron

Jean-Paul Gendron, président de l’Agence de mise en valeur de la forêt privée de l’Estrie.

Le président de l’Agence de mise en valeur de la forêt privée de l’Estrie depuis 13 ans, M. Jean-Paul Gendron, dont le bureau est basé à Cookshire-Eaton dans le Haut-Saint-François (HSF), a senti le besoin de s’exprimer au sujet de la Consultation nationale sur le territoire et les activités agricoles, lancée en 2023 par le gouvernement du Québec.
Il s’agit d’une vaste opération menée par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ), visant à mettre en lumière l’ensemble des enjeux qui frappent de nos jours le monde agricole, comme la perte de la superficie des terres cultivées et l’accroissement de la valeur des terres, qui rend l’accès à celles-ci très difficile pour la relève agricole. Au Québec, l’agriculture occupe 4 pour cent du territoire, mais actuellement les terres vraiment cultivées en accaparent seulement 2 pour cent.
« Cette consultation vise une révision de la mission du gouvernement, par le MAPAQ, qui présente un historique sous l’angle de la Commission de la protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) », témoigne M. Gendron. « Sur le plan forestier, on vit le phénomène de l’augmentation des friches agricoles, avec l’embroussaillement des terres agricoles à l’abandon, qui finissent par devenir forêts. Cela nous interpelle ! »
« En Estrie, il y a des terres agricoles moins productives, comme dans le HSF. (NDLR : comparaison faite avec d’autres régions comme Coaticook et Compton, de même que les terres fertiles de la vallée du Saint-Laurent.) Mais dans notre MRC, la forêt privée est un complément indissociable de l’agriculture », soutient Jean-Paul Gendron.
« Dans le Sud du Québec, la forêt privée qui occupe 75 pour cent du territoire, impliquant 9200 propriétaires d’érablières qui incluent aussi des agriculteurs. Les érablières ont un gros potentiel en croissance. Elles jouissent d’une renommée mondiale et requièrent une vision stratégique de mise en valeur », ajoute-t-il.
« Le MAPAQ veut pousser le développement acéricole. Le HSF représente huit millions d’entailles et plus, en augmentation constante. Le président des Producteurs et productrices acéricoles de l’Estrie, Jonathan Blais, en fait son cheval de bataille pour l’accès aux terres publiques, où il y a encore un potentiel à développer. Le domaine de la forêt et de son industrie, c’est prospère parce que ses acteurs principaux, les producteurs, sont des passionnés », commente le dynamique septuagénaire, visiblement très fier de sa région.
Il fait ensuite le lien avec la collaboration de la MRC du HSF, qui a adhéré, en juin 2023, au Plan de protection des milieux hydriques et humides. M. Gendron, de même que MM. Bernard Lapointe et André Roy, respectivement président du conseil d’administration du Syndicat local de l’Union des producteurs agricoles (UPA) et le président du Syndicat des Producteurs forestiers du Sud du Québec, agissent comme membres du comité mis sur pied à ce sujet.
« Il faut être conscient de l’importance stratégique de la forêt pour le maintien des milieux hydriques et humides, en surface et souterrains, et de l’agriculture. C’est aussi important en tourisme, pour la valorisation des paysages ruraux de la région du HSF. C’est primordial que la MRC développe une réglementation en fonction de la protection des forêts. Je crois aussi à l’importance de l’éducation dans ce domaine », conclut Jean-Paul Gendron.

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