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Le projet Airpole n’arrive pas à décoller

UNE-Airpole

Le projet de centre d’excellence en sûreté aéroportuaire Airpole, lancé en grande pompe en 2015, a du plomb dans l’aile. Faute d’intérêt de la part des deux paliers de gouvernements, les responsables doivent revoir le projet ou tout simplement l’abandonner.

Bernard Ricard, président d’Airpole et directeur adjoint au CLD du Haut-Saint-François, confirme que la demande de subvention totalisant 22 M$ aux paliers de gouvernement fédéral et provincial n’a pas atteint l’objectif. « On n’a pas réussi à intéresser le fédéral et le provincial. Les deux paliers nous disent que la demande ne correspond à aucun programme. On croyait que notre projet pouvait mettre le Québec sur la map, mais ça ne semble pas susciter d’intérêt. » M. Ricard attribue la cause peut-être au fait que l’aéroport de Toronto ouvre son site d’entraînement pour les pompiers à d’autres. Il ajoute également que les aéroports américains ciblés comme clients potentiels ne sont plus certains. « On entend dire que les aéroports ciblés aux États-Unis auraient des directives de s’entraîner aux États-Unis. » D’autre part, l’entente avec l’Association du transport aérien international (IATA) censé faciliter la recherche de clients est suspendue jusqu’au développement des infrastructures, s’il y a lieu. D’ailleurs, les formations théoriques qui devaient se dérouler en 2016 n’ont pas eu lieu, obtenant un nombre insuffisant d’inscriptions.

Rappelons que le projet qui devait prendre son envol en 2016 sur le site de l’aéroport de Sherbrooke, dans le Haut-Saint-François, comprenait trois phases soit la création d’un centre de formation en milieu réel avec trois plateaux: simulation d’incendie, simulation d’écrasement d’avion et exercice de prise d’otage. La seconde phase était la création d’une vitrine industrielle et la troisième, un centre de test d’intégration des technologies et d’équipements. À l’époque, on parlait de créer 840 emplois en région sur dix ans dont une vingtaine de personnes travailleraient directement chez Airpole. Les retombées économiques liées aux travaux de construction étaient estimées à 14,6 M$.

  1. Ricard ne lance pas la serviette pour autant. « On est en train de retravailler le projet, nos hypothèses de marché. On va refaire la tournée. L’envergure du projet pourrait être moins importante. » M. Ricard est d’avis que la phase I soit le centre d’entraînement réparti en trois plateaux, évalué à 12 M$, était le plus réalisable et offrait le plus de potentiel. Ce volet sera revu à petite échelle et vérifier l’intérêt du marché. « La formation pourrait être destinée aux petits aéroports du Québec », de lancer le président d’Airpole. Pour le reste, on prévoit attendre la suite des choses.

Interrogé à savoir si les gens n’ont pas vu un peu trop grand, M. Ricard ne croit pas. « On n’est pas les seuls à y croire, il y a les deux organismes de développement (CLD du Haut-Saint-François, Sherbrooke Innopole), le milieu, la Conférence régionale des élus (CRÉ) de l’Estrie à l’époque. Il y a eu des efforts et du temps d’investis. Je suis convaincu que dans la phase I, il y a des morceaux qu’on est capable de réaliser. »

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