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Front commun contre le projet de loi 40 : Yves Gilbert demeure confiant

De gauche à droite, M. Gilles Normand, président de la Commission scolaire de la Région-de-Sherbrooke, M. Michael Murray, président de la Commission scolaire Eastern Township, M. Yves Gilbert, président de la Commission scolaire des Hauts-Cantons et porte-parole du Regroupement des commissions scolaires de l’Estrie, ainsi que M. Jean-Philippe Bachand, président de la Commission scolaire des Sommets. Ils sont entourés de plusieurs appuyeurs régionaux ainsi que de Mme Christine Labrie, députée de Sherbrooke et porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’éducation.

Yves Gilbert, président de la Commission scolaire des Hauts-Cantons et porte-parole du Regroupement des commissions scolaires de l’Estrie, croit que la récente démonstration à laquelle prenaient part une cinquantaine de personnalités estriennes pour clamer leur appui au mouvement d’opposition au projet de loi 40 portera des fruits.

Sans vouloir présumer de l’impact final, M. Gilbert précise que cette démonstration de force s’inscrivait à l’intérieur d’une démarche bien structurée. « Le plan de match prévoyait une finale avec des partenaires. C’est l’aboutissement d’une vaste consultation et du travail accompli. » Parmi les personnalités, on retrouvait l’ancienne mairesse de Lac-Mégantic, Colette Roy-Laroche, l’ancien préfet de la MRC du Granit et jadis président de la Conférence régionale des élus de l’Estrie, Maurice Bernier, le maire de Weedon et président d’OSE le Haut, Richard Tanguay, l’homme d’affaires sherbrookois, Jocelyn Thibault, et autres. Tout ce monde était derrière le regroupement des quatre commissions scolaires de l’Estrie pour appuyer la demande de surseoir le projet de loi 40 et mettre en place une vaste consultation de toutes les parties prenantes sur l’avenir du réseau public de l’éducation et de sa gouvernance. Au terme de la rencontre, les participants ont signé une déclaration adressée au ministère de l’Éducation contenant les demandes du Regroupement des commissions scolaires de l’Estrie. La déclaration a été remise à la députée de Sherbrooke, Christine Labrie, qui la transmettra au ministre de l’Éducation à l’Assemblée nationale, Jean-François Roberge.

Selon le gouvernement, le projet de loi 40, présentement à l’étude, vise à abolir les élections scolaires et les commissions scolaires pour les transformer en centres de services afin de donner plus de pouvoirs décisionnels aux directions d’écoles et aux parents. Les centres de services seraient administrés par un conseil d’administration composé de 15 membres non rémunérés impliquant des parents, des personnes issues de la collectivité et autant du personnel scolaire. Toutefois, le ministre de l’Éducation gardera la main haute sur cette nouvelle structure. Le projet de loi offrira toute la latitude au ministre d’imposer des regroupements de services et de déterminer des objectifs ou des cibles portant sur l’administration, l’organisation ou le fonctionnement d’un ou de l’ensemble des centres de services scolaires.

M. Gilbert soutient que le projet de loi porte atteinte à la démocratie. De l’avis du regroupement, cela entraînera une perte de stabilité dans le réseau et dans les écoles avec, en trame de fond, la négociation et le renouvellement des conventions. Il en sera de même, prétend-on, au niveau de l’imputabilité politique locale au profit d’une centralisation ministérielle. On avance également qu’il y aura une perte d’équité politique au profit d’une standardisation administrative ainsi qu’une perte d’influence citoyenne et de pouvoir des régions. On fait part d’un recul de la démocratie et d’un contre-pouvoir citoyen de proximité et d’un recul des femmes en politique puisque le palier scolaire sert fréquemment de tremplin pour celles qui souhaiteraient aller plus loin dans leur implication.

M. Gilbert est clair « c’est un mauvais projet de loi. » Il ose croire que les dés ne sont pas jetés. « Ça se peut qu’il y ait des développements avant l’adoption du projet de loi. Moi, j’ai dit que je porterais le flambeau jusqu’au bout et c’est ce que je vais faire. » L’adoption du projet de loi 40 présentement à l’étude est prévue le 29 février.

Appuyant le projet de loi, le député de Mégantic, François Jacques, se dit satisfait des récents amendements déposés par le ministre Roberge « qui permettront, s’ils sont adoptés, de renforcer les liens entre les centres de services et les municipalités et de garantir une représentativité équitable de l’ensemble de celles-ci au sein de chaque centre de services. »

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