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Le plan conjoint acéricole : Des revenus constants pour les érabliers

plan conjoint

La production acéricole demande de grands investissements. À l’Aménagement forestier coopératif des Appalaches, on l’a compris. Dans l’ordre, Naoufal Bouayad, directeur de comptes marchés agricole et agroalimentaire chez Desjardins Entreprises, Nicolas Fournier, directeur général de l’AFCA, et Serge Poirier, directeur Développement des affaires, marchés agricole Desjardins Entreprises, posent devant les installations du Centre agricole des Appalaches.

Au Québec, l’entraide s’avère une valeur des plus puissantes qui existe pour permettre la réussite dans plusieurs types d’exploitations de matières premières. Les plans conjoints, peu importe le nom qu’ils peuvent prendre, assurent aux fermiers un prix constant et négociable pour leur lait. Les syndicats des producteurs de bois ont le leur. Les pêcheurs des Maritimes en gèrent. Les acériculteurs se sont aussi entendus pour avoir le leur en 1990. Douze groupes régionaux se rencontrent lors d’assemblées générales pour élire des conseils d’administration qui voient à la bonne marche des activités de tous les intervenants.
Définition sommaire d’un plan conjoint pour l’acériculture
Grossièrement présenté, le plan conjoint provient d’une entente entre la majorité des acériculteurs qui ont convenu qu’ensemble, ils se définiront un mode de fonctionnement complet qui donnera la chance à tous de recevoir un prix juste et constant pour leur production. Pour l’exemple, les producteurs, qui, les premiers mettaient leur sirop en vente étaient avantagés au détriment de ceux qui comme en Gaspésie, avaient une production plus tardive. Les acheteurs et grossistes leur offraient un prix moindre parce qu’une bonne partie de leurs besoins étaient déjà satisfaits.
Nombre d’entailles actuel et ajout de nouvelles
En 2021, le Québec comptait quelque 50 millions d’entailles distribuées partout sur son territoire. Cette même année, les Producteurs et productrices aéricoles du Québec (PPAQ) annoncent l’émission de 7 millions supplémentaires ce qui en fera monter le nombre à quelque 57 millions. Certaines sont attribuées comme telles alors que d’autres le sont par tirage au sort. Toutes servent soit à l’agrandissement d’érablières tandis que d’autres seront utilisées pour des projets de démarrage.
Les 7 millions d’entailles offertes répondront au besoin de 3 263 demandes de producteurs admissibles. Ces demandes représentent 11 537 000 d’entailles incluant les relèves « non sélectionnées », les démarrages et les agrandissements.
Parmi les démarrages, certains se font sur des terres publiques ce qui équivaut à 5 % du volume réservé par le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs. Il y a eu 1 408 demandes de démarrage, ce qui représente 44 % du total. Parmi eux, 171 dossiers (soit 12 % de ce lot) ont été attribués par tirage au sort tandis que 1 237 dossiers (88 %) l’ont été par distribution par tour de 200 entailles. En ce qui concerne les agrandissements (56 %), 1 818 demandes ont été déposées. On compte 54 dossiers (3 %) qui ont été attribués par tirage et 1 764 autres représentant 97 % ont été distribués par tour de 200 entailles.
Plan conjoint de la mise en marché
Le plan conjoint est régi par la loi de la Mise en marché des produits agricoles, alimentaires et de la pêche. Il permet d’organiser de façon ordonnée la production et la mise en marché du sirop d’érable en l’occurrence. La production repose sur l’attribution de quotas distribués aux acériculteurs selon un contingentement. Tous sont tenus de s’y conformer. Ce contingent vise toute la production acéricole qu’elle soit en grands ou petits contenants. Elle ne tient pas compte de ceux de moins de 5 litres vendus directement à la ferme et destinés aux consommateurs. Il vaut autant pour les ventes au Québec que pour les exportations.
Les Producteurs et productrices acéricoles du Québec (PPAQ) sont encadrés par le règlement. L’agence de vente est administrée par cet organisme. Chaque érablier reçoit un contingent d’érables à entailler en fonction du plan conjoint. Pour la mise en marché, il doit voir à la classification de chacun de ses barils. L’organisme ACER les réinspecte et les classent en fonction de la composition du sirop, de son apparence, de sa couleur et de sa flaveur (goût et odeur).
L’acériculteur participe aux coûts de la transformation, de l’étiquetage, de l’entreposage, de l’offre de vente, de l’expédition pour fins de vente, du transport, de la vente, de l’achat de publicité et du financement des opérations ayant trait à l’écoulement du produit. Dans ce but, la PPAQ prélève des contributions clairement définies pour garantir que tout se déroule correctement. Pour l’exemple, l’organisme retiendra 0,025 $ pour l’application du plan, 0,007 5 $ pour le contrôle de la qualité, etc.
La loi sur la mise en marché assure l’innocuité, la salubrité et l’authenticité de la production acéricole et des aliments préparés ou commercialisés à partir des sirops d’érable.

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