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Plan régional des milieux hydriques et humides : Un exercice de consultation pour orienter les futures démarches

PRMHH

Réunis à La Patrie, forestiers, acériculteurs, agriculteurs, élus et citoyens ont critiqué l’analyse fournie dans l’optique du Plan régional des milieux humides et hydriques du Haut-Saint-François y peaufinant certains détails, en ajoutant d’autres, portant sur le volet éducation accessible à tous, dans son acceptation globale.

La MRC du Haut-Saint-François s’est engagée à conserver ses milieux hydriques et humides (MHH). Des ruisselets et rivières, aux «swamps» et grands marécages qui représentent 13,3 % du territoire, chaque environnement contribue à fournir une eau «la meilleure en Estrie», constatait l’équipe. Lors de cette troisième consultation publique, les professionnels embauchés pour veiller au grain voulaient valider les données recueillies auprès des gens de la MRC.
Un premier Zoom consistait en une séance où on rattachait le travail effectué lors des recherches réalisées sur les milieux hydriques et humides estriens, et plus spécifiquement sur ceux de la MRC du Haut-Saint-François. Deux rencontres ont suivi qui ont réuni une cinquantaine de personnes à East Angus et La Patrie pour en peaufiner les détails.
Forestiers, agriculteurs, propriétaires terriens, élus, organismes et citoyens ont contrevérifié les données recueillies tout en en analysant les impacts. Au deuxième endroit, plus de Lapatriennes et Lapatriens résidant en zone villageoise ont soulevé l’importance d’un volet éducation pour la population. On y regrouperait les conclusions du document qui sera déposé à la fin juin. Le groupe de spécialistes y ajouterait des liens pertinents pour une meilleure information.
Isabelle Mercier, de la coopérative de communication Niska, Marie-Catherine Derome, Nathalie Laberge et Jérôme Simard, spécialistes de la MRC, ont remis aux personnes présentes une synthèse portant sur les enjeux, les orientations et les objectifs sur lesquels insister : les ressources en eau, la sécurité publique, la biodiversité, le développement économique, les changements climatiques. Enfin, la responsabilité de la gouvernance repose sur des élus engagés et renseignés.
En Zoom, Robert Gladu, maire de Lingwick, rappelait que « les élus sont là pour écouter les discussions qui se feront. On est là pour comprendre la problématique ». Robert G. Roy, préfet, ajoutait qu’ils (les élus) vont écouter les suggestions et les revendications de la population. « Il y a des milieux humides ; qui va s’en occuper ? Si on a encore de la forêt, c’est qu’on a eu des ancêtres qui s’en sont occupés ». Il sous-entendait par-là que la patate chaude est maintenant entre nos mains.
Pour le groupe analysant la situation régionale, il s’agit « de planifier et non réagir ». L’engagement mrcéen concerne la sauvegarde, voire la non-perturbation de ces environnements en régissant les aires protégées, en établissant des servitudes de conservation volontaire, en mettant en valeur des entités écologiques comme les zones de récréation, de sylviculture et autres par des pratiques adaptées. Le document en suggère l’utilisation modérée en minimisant les impacts. Pour l’exemple, prélever sans excéder les capacités de production prime tout. Parce que concilier des usages de conservation et préservation heurte souvent les intérêts économiques.
Une cueillette des ressources équilibrée tout en étant optimale dans ces milieux exige une connaissance pointue de tout le réseau aqueux. Les discussions qui ont suivi la présentation ont permis de privilégier certaines priorités pas toujours compatibles. Entre autres, les villageois et citadins ont des besoins différents de ceux qui vivent de la terre. Pour les premiers, l’approvisionnement constant en eau potable domine tandis que pour les seconds, la perte de parties de terrains correspond à une diminution des revenus si l’application trop rigide de règlements survient. On a abordé quelques pistes de solutions en ce sens.
La restauration des milieux affectés a clos les réunions. Les participants ont considéré que remouiller d’anciennes tourbières, dégager de leurs obstructions les fossés, retirer les remblais pour un écoulement plus fluide de l’eau devaient compléter le tableau des interactions collectives. On a souhaité adopter des actions passives pour laisser le temps à la nature de redessiner ses méandres qui ont été détruits par des travaux d’irrigation, là où c’est possible. Puis de simples villageois, juste préoccupés par l’approvisionnement constant et de qualité de l’eau fournie, prônaient l’éducation comme faisant partie de l’équation.
À la fin du mois de juin, ces professionnels produiront une synthèse et une analyse détaillées qui tiendront compte des discussions tenues en groupes. Un participant soulignait après la rencontre « qu’il faut positiver le discours écologique et arrêter de faire peur aux enfants par des messages négatifs qui peuvent nuire plutôt que d’encourager des actions positives ! »
Les MHH couvrent quelque 230 000 hectares. Près de 20 % de ces zones se trouvent à 85 % dans des régions boisées. Chaque hectare de ces deux entités, entre autres, recharge la nappe phréatique, séquestre le carbone, capte des éléments nutritifs et, malheureusement, des polluants aussi. La protection de ces environnements, dont celui de la préservation des rives, prime à la vue des services rendus.

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