Actualités

L’IA pour boucher des nids de poule et des fissures : La technologie au service des municipalités

Nids de poule

Jean-Gabriel Lebel, directeur des travaux publics de Cookshire-Eaton, devant l’écran du logiciel City Rover pour analyser l’état du système routier de la ville.

Jean-Gabriel Lebel, directeur des travaux publics de Cookshire-Eaton, se réjouit de l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA), pièce maîtresse du logiciel City Rover, de Visual Defense. Cet outil peut détecter jusqu’à 95 % des fissures et des nids de poule tant sur les chemins asphaltés que ceux recouverts de gravier. Depuis quelque trois mois, l’équipe d’entretien du système routier exploite ce détecteur monté sur les camions de vidange pour valider l’état des centaines de kilomètres du réseau, tous genres confondus. Les économies augmentent en termes de temps/employés et de rapidité d’intervention au profit des résidents sur cette superficie de 300 km².
Approché directement par Visual Defense qui en est à l’étape de projet pilote, de rodage et de mise à jour avec une cinquantaine de municipalités au Québec et en Ontario, M. Lebel s’est empressé de répondre avec enthousiasme à l’offre de la compagnie. Il voyait déjà les résultats positifs qu’a connus Saint-Jean-sur-Richelieu à la lecture d’un article sur le sujet. « Plus on l’essaie, plus on se rend compte que, sûrement, dans quelques années, plus de villes vont l’utiliser », prévoit-il. Après une première semaine d’utilisation, les membres du conseil municipal témoignent déjà de leur satisfaction.
L’appareil fonctionne à la façon d’un radar. Un signal est émis qui revient à la machine. « C’est géolocalisé […], la captation est purement visuelle […], c’est comme un cellulaire avec la caméra orientée sur le chemin qui reconnaît les nids de poule (et les fissures) ». Le fait de connaître immédiatement l’état des routes permet d’intervenir dans un délai maximal de sept jours pour corriger les situations problématiques, se réjouit le directeur des travaux publics.
L’économie de temps entre en ligne de compte d’une façon importante lors de l’utilisation du City Rover. Plutôt que ce soit des employés qui parcourent la municipalité pour détecter les incidents, les camions de vidange équipés de ce système envoient en direct les informations au bureau de M. Lebel. Dès que les conditions météorologiques sont propices, les équipes d’entretien se mettent à l’œuvre. La niveleuse ne passera pas pendant un orage, mais quand l’eau se sera retirée, le conducteur s’empressera de réparer la route, donne en exemple, le directeur. « Nous, on est surtout sur les nids de poule sur nos chemins de terre […], et l’appareil permet de les localiser. »
L’utilisation du City Rover est-elle compliquée ? « Pas du tout ! Étonnamment, la manipulation qu’il y a à faire quotidiennement, c’est de le brancher dans l’allume-cigare. L’employé, dans le fond, quand il met la “switch” de son camion à vidange qui fait la tournée du territoire, ça ne lui fait aucune différence », décrit-il. « Moi, j’interviens sur la plateforme, qui est une page Web, pour consulter les images qui sont prises ». Il les interprète et planifie l’organisation des travaux à effectuer.
M. Lebel a acquis l’habitude de regarder, tous les jours, les « incidents » sur les chemins. Ceux qui sont en rouge sont les plus critiques, qu’il démontre à l’aide de son ordinateur. « Ce que fait l’intelligence artificielle, c’est la reconnaissance des nids de poule. Elle va dire à l’appareil dans le véhicule, prends une photo ici, il y a 98 % de chance que ce soit un nid de poule », explique-t-il. « Chaque matin, au lieu de faire le tour du système routier, je vais prendre 30 minutes pour regarder l’état du territoire et définir les priorités pour l’équipe d’asphaltage et de nivelage. »
Le coût d’utilisation de l’appareil est très modeste. Pour quelque 3 000 $ par année, une municipalité peut surveiller l’état des routes de son territoire. Les économies encourues et la satisfaction des résidents valent cet investissement, conclut M. Lebel, directeur des travaux publics de Cookshire-Eaton.

Article précédentArticle suivant
©2024 Journal Le Haut-Saint-François