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Fonds spécial pour la dévitalisation : Scotstown aussi remonte la pente !

Scotstown

Rempli d’espoir, le maire, Marc-Olivier Désilets, mentionne que la croissance est de retour à Scotstown.

Inutile de chercher longtemps les causes de la dévitalisation qu’a subie Scotstown au cours des années. Les circonstances et les malchances appartiennent au registre particulier qui veut que les humains à la tête de la Municipalité ne puissent y faire grand-chose. Et n’ont pas aidé les fermetures des industries majeures, Mille et une saisons, Shermag et Bois Beauchesne. De cette époque, seulement Léo Désilets Maître Herboriste a survécu et pris un essor considérable, sous l’impulsion du regretté Léo Désilets.
Bien conscient de la situation et de la tâche ardue qui l’attendait quand il a accepté d’accéder à la mairie, le jeune maire de Scotstown, Marc-Olivier Désilets, a pris le taureau par les cornes, avec son conseil municipal dynamique. Incidemment, Marc-Olivier est le petit-fils de Léo Désilets, le fondateur de son entreprise dont il est aujourd’hui directeur général.
« On travaille très fort depuis ces années pour que le monde de Scotstown retrouve le sourire dans leur ville ! On s’améliore, nous connaissons maintenant une belle croissance », lance d’emblée le premier magistrat scotstownois.
« C’est très difficile pour une petite municipalité comme la nôtre, avec seulement un peu plus d’un million de dollars de budget annuel et pas beaucoup plus que 200 payeurs de taxes, nous n’avons pas les ressources financières qu’il faudrait pour maintenir nos infrastructures à jour », émet le jeune homme avec beaucoup de lucidité et de sagesse.
« Mais nous avons de plus en plus d’entreprises qui vivent une croissance appréciable, comme Charcuterie Scotstown, l’épicerie, le camping municipal également. Nous avons aussi deux nouveaux gîtes du passant, ce qui en fait trois au total, avec 16 chambres pour faire dormir nos touristes, ce n’est pas rien quand même ! », convient-il.
« Nous ne sommes pas seulement une ville industrielle. On s’est tourné vers l’alimentaire, le tourisme, la santé. Nous travaillons le côté local, nous encourageons notre économie circulaire. Et il faut parler de notre développement domiciliaire, qui a débuté lorsque nous avons réduit le prix de vente de quatre terrains qui se sont bien vendus. Ça prend un peu de chance, dans la vie, et nous avons un propriétaire d’un grand lot de terrain de 700 acres qui veut développer avec un promoteur de Sherbrooke, un projet sur 10 ans. Nous voulons que les choses se fassent très bien en prenant le temps de bien faire. Une dizaine de terrains ont été cadastrés, et il y en a d’autres à venir, de deux acres et plus, pour créer une proximité avec la nature, profiter du parc, avec les sentiers de randonnée autour », décrit-il.
Une nouvelle notion est née de ces efforts pour loger les nouvelles familles qui viennent s’installer à Scotstown, soit la création d’un « parc aux parcs », une synergie entre le parc local Walter-MacKenzie, et les deux grands parcs, le régional du Marécage-des-Scots et le provincial du Mont-Mégantic, développé par la SÉPAQ.
« En fait, il s’agit de faire travailler l’argent du fonds de revitalisation à long terme pour la communauté. Nous voulons aller plus loin, même si nous ne sommes pas encore sortis du 4e ou du 5e percentile de l’indice de vitalité économique de l’Institut de la statistique du Québec. Nous avons aussi une excellente collaboration avec la Municipalité de Hampden, notre voisine, en créant des activités qui aident à améliorer la qualité de vie de nos citoyens respectifs », se réjouit-il.
Et cela se répercute sur l’école primaire Saint-Paul, à Scotstown, qui était menacée de fermeture, il y a peu de temps, et qui aujourd’hui nécessiterait un agrandissement. « C’est parfois difficile de comprendre l’inconstance du gouvernement québécois qui d’un côté crée un fonds pour revitaliser notre municipalité et de l’autre refuse que son ministère de l’Éducation débloque des fonds pour agrandir notre école parce que plus d’enfants doivent la fréquenter », déplore-t-il.
Il y a près de 90 élèves prévus à la rentrée de septembre prochain, à l’école de Scotstown, alors que seulement une vingtaine s’y retrouvait quand un regroupement avec La Patrie avait été étudié, sans y donner suite. La Patrie vit également une remontée du nombre d’élèves à son école. De plus, la création d’une maternelle quatre ans y constitue aussi une bonne nouvelle et un signe de croissance pour les deux municipalités.
« Nous avons deux comités importants avec Hampden, soit la Société de développement Scotstown-Hampden et le Comité des loisirs Scotstown-Hampden, où nous combinons nos idées en fonction de valeurs pour contrer la dévitalisation et aller plus loin conjointement avec notre voisine. Nous avons des enjeux de ville-centre à Scotstown, en ressources humaines, voirie, etc. C’est dur pour nous et ça va être ainsi pour les 20 prochaines années, car il y a des investissements importants que nous allons devoir effectuer, c’est colossal. Notre développement résidentiel ramène de la richesse foncière pour continuer le développement, il faut que ça avance. Nos conseillers veulent faire avancer les choses et la MRC travaille bien nos projets », conclut le maire, Marc-Olivier Désilets.
Les trois autres municipalités dévitalisées
Des trois autres municipalités dévitalisées du Haut-Saint-François, Chartierville, Saint-Isidore-de-Clifton et Weedon, cette dernière a réussi à se sortir du pétrin avec brio, par une certaine agressivité dans le domaine immobilier et de la construction. Les deux premières ont également pris le bon virage vers la revitalisation, dans une proportion plus relative.
À Saint-Isidore-de-Clifton, on a réussi à maintenir les services de proximité quasi essentiels dans tous les villages, que leur fournit depuis un certain nombre d’années leur Coopérative, soit l’épicerie-dépanneur, qui inclut aussi une quincaillerie, le bureau de poste et la station d’essence. Le budget spécial du programme de revitalisation de la municipalité y est pour quelque chose. Par ailleurs, l’ajout d’une maternelle quatre ans à cet endroit est également un bon signe d’une population qui ne se trouve pas en déclin.
Chartierville, de son côté, a opté pour des efforts sur le plan touristique et des loisirs. Un petit sentier de randonnée longe la rivière dans le village, un mini-putt a été construit et un nouveau local a été prêté au Club d’Âge d’or au bénéfice des personnes âgées, leur permettant d’ajouter à leurs activités. « On veut doubler la superficie du parc d’amusement pour les enfants dans un avenir rapproché. De plus, une piste de vélo de montagne sera fonctionnelle dès la fin d’août, chez nous », a déclaré le maire, Denis Dion, encouragé.

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