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Vies vécues, vies perdues : Conférence sur l’histoire militaire de Bury

Militaire Bury

Certains des quelque 100 participants à la Conférence sur l’histoire militaire dans le Manège militaire de Bury.

Des histoires personnelles sur le passé militaire de Bury ainsi qu’un souper avec des recettes de l’époque de la Seconde Guerre mondiale étaient à l’honneur au Centre communautaire du Manège militaire de Bury, le 21 octobre dernier. Ces deux expériences, qui ont réuni environ 100 personnes, ont été organisées par la Société d’histoire et du patrimoine de Bury à l’occasion d’une conférence sur l’histoire militaire de Bury et de ses environs.
En approchant du Centre, les visiteurs se promenaient entre une ribambelle de 40 bannières flottant le long de la rue Main, honorant les anciens combattants de Bury. À l’intérieur, ils ont pu faire la découverte de bannières et d’objets historiques bordant les murs, une sélection d’expositions sur l’histoire militaire que la Société historique avait montées au printemps dernier. De 13 h à 19 h 30, les invités ont également entendu des musiciens Paula Chiasson, Normand Breton et Christian Nolet et une série de conférenciers en français et en anglais. Ils ont aussi visionné de courtes vidéos et ont pu profiter d’un banquet.
La cérémonie d’ouverture offrait de la musique de cornemuse avec les cornemuseurs Matthew Fowler et Sylvain Ross, ainsi qu’un mot de bienvenue de la présidente de la Société, Mme Praxède Lévesque Lapointe, qui a reconnu les grands sacrifices consentis par les militaires et les civils au cours des guerres passées. Elle a appelé à « l’empathie et aux prières pour la paix » dans le contexte des conflits actuels dans le monde.
Les intervenants étaient des témoins locaux qui ont raconté leurs propres expériences ou des histoires transmises par leurs parents et grands-parents. Les conflits comprenaient les Raids des fénians de 1866 à 1870 ; la guerre des Boers de 1899-1902 ; la Première Guerre mondiale, 1914-1918 ; la Seconde Guerre mondiale, 1939-1945 ; la Bataille de Hong Kong, 1941 ; la guerre de Corée, 1950-1953 ; en Afghanistan, 2001-2014 ; et diverses opérations de maintien de la paix à partir de 1948.
Selon un livret informatif de 36 pages sur l’histoire militaire de Bury que la Société a publié dans le cadre de l’événement, Bury a eu un taux de participation élevé à de nombreuses guerres, en particulier lors de la Seconde Guerre mondiale.
« Bury avait le plus grand nombre par habitant d’hommes enrôlés de toutes les villes du Canada. Cent trente hommes et femmes étaient en service actif, dont dix sont morts. Trente et un étaient avec les Royal Rifles à Hong Kong. »
Le sergent-major régimentaire Justin Dahler des Sherbrooke Hussards a raconté en détail l’histoire du régiment, remontant à 1866 jusqu’à aujourd’hui.
Puis il y a eu les « Dames de l’Enfer ». C’est ainsi que les ennemis des forces écossaises appelaient les dizaines de cornemuseurs qui dirigeaient les forces écossaises, leurs cornemuses hurlant, ont expliqué les cornemuseurs Fowler et Ross.
Richard Gray, le président de la filiale 48 de la Légion de Bury, a présenté un historique détaillé du groupe, et Edith Lévesque a parlé des défis auxquels sont confrontés les conjoints et les familles des militaires, ainsi que de leurs rôles changeants pendant et après le déploiement à l’étranger. « La guerre aura contribué, sans la vouloir, au féminisme, les femmes participant de diverses manières à l’effort de guerre », a déclaré Mme Lévesque Lapointe.
Vêtue de l’uniforme de sa mère, Wendy Olson a parlé de ses expériences de jeune enfant, fréquentant le manège militaire de Bury avec sa mère, la sergente Kathleen (Kay) Olson. Elle a décrit les utilisations du bâtiment et le rôle de sa mère en tant que membre du Service féminin de l’Armée canadienne (CWAC), à titre de secrétaire et de commis comptable pour le bataillon de Bury. Sergente Olsen était bien connue pour ses années à titre de maître de poste de Bury à Postes Canada, et sa fille Wendy a suivi ses traces au Bureau de poste où elle occupe désormais le deuxième rang en termes d’ancienneté au Québec.
L’une des présentations les plus touchantes a été celle de Martine Staehler, qui a grandi en Alsace-Lorraine, une région qui a changé de mains à plusieurs reprises entre la France et l’Allemagne. Un de ses oncles a été conscrit par la France, et son frère, par l’Allemagne. Cette génération de soldats s’appelait les « malgré-nous » ; ils n’avaient pas le choix en la matière.
Un autre discours captivant a été celui de Larry Everett qui a décrit les horreurs endurées par les soldats qui ont combattu lors de la bataille de Hong Kong, puis détenus comme prisonniers de guerre jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le public a écouté en silence le récit des horreurs vécues. « Beaucoup de ces anciens combattants sont revenus avec ce que nous appelons aujourd’hui le syndrome de stress post-traumatique (SSPT) », a déclaré M. Everett.
Finalement, les invités ont eu droit à un banquet de quatre services préparé par Doris Bolduc, Diane Gagnon et Praxède Lévesque Lapointe, qui nous a expliqué l’histoire de chaque plat durant le repas.
« C’était une excellente idée », a déclaré l’invité Robert Alain. « Faire un dîner sur un thème historique. Et comment cela s’est déroulé aussi. C’était excellent ! Même s’il y a eu un peu de tricherie. »
M. Alain faisait référence au plat principal, le Woolton Pie, préparé avec une sauce à base de viande de dinde. L’original était un plat de légumes bouillis garni de purée de pommes de terre, mais sans viande. Il a été recommandé par le ministère de l’Intérieur britannique en période de pénurie alimentaire.
Une salade de topinambours débutait le repas. L’histoire de ce légume racine, dit Mme Lévesque Lapointe, est venue de France pendant son occupation par les forces hitlériennes.
« Les Allemands ne l’ont pas aimé et ne l’ont donc pas confisqué ; les Français l’ont alors mangé en grande quantité. »
Ces deux plats de guerre sont tombés en disgrâce après la guerre ; les gens en avaient assez. Cependant, deux produits de la Seconde Guerre mondiale, le gâteau aux carottes et la crème glacée de Coaticook, restent aujourd’hui les favoris de nombreuses personnes.
C’était le dessert du banquet ; une douce fin pour une journée pleine d’émotions, à la fois remplie de fierté et de chagrin.

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