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Valoris : Une autre hausse à prévoir pour le contribuable

À gauche, le préfet du Haut-Saint-François et vice-président de Valoris, Robert Roy, signe un appel à une reconnaissance de la part du ministère de l’Environnement en compagnie de Steve Lussier, président de Valoris et maire de la Ville de Sherbrooke.

Valoris déposait la semaine dernière un budget de fonctionnement révisé qui réservait une nouvelle hausse de ses tarifs. Avec 104 $ de plus, la tonne de matières résiduelles traitées au site de Bury coute désormais 237 $, comparativement à 62 $ la tonne en juillet 2017. Les maires des municipalités du Haut-Saint-François avaient des réactions mitigées face à la nouvelle.

Troisième fois en deux ans
En haussant son budget de 10 %, Valoris effectue un important redressement budgétaire. La nouvelle tarification imposée aux municipalités membres sera d’ailleurs rétroactive au 1er avril de cette année. L’ajustement budgétaire est attribuable au constat observé par les administrateurs au terme du premier trimestre 2019. La quantité de matières résiduelles acheminées à Bury fut moindre qu’anticipée, ce qui a entrainé une baisse des revenus prévus de 1,8 M$.

Une des principales raisons expliquant la hausse demeure la dette accumulée de Valoris, qui explique la moitié des 104 $ d’augmentation par tonne. Le président de Valoris et maire de Sherbrooke, Steve Lussier, refuse toutefois de dénigrer les administrations précédentes. « Aujourd’hui, ce serait bien facile de jeter le blâme sur les erreurs du passé et dire ce qui aurait dû être fait ou non, mais ça changerait rien à la situation actuelle. » Il cite à titre d’exemple des facteurs extérieurs imprévus comme la fermeture de la Chine aux matières canadiennes.

Interpeller le ministre
Il dit trouver décevant que le gouvernement du Québec n’ait jamais reconnu la vision de l’organisme, ce qui explique pourquoi le parc éco-industriel n’est toujours pas éligible à aucune forme de subvention. Le préfet du Haut-Saint-François, Robert Roy, qui agit également à titre de vice-président, continue de croire en la mission du site de Bury. « Valoris est un projet avant-gardiste mis sur pied et opérant sans subvention aucune. Nous avons fait notre part. Le gouvernement fera-t-il la sienne en respectant et faisant respecter les cibles qu’il a lui-même fixées et en reconnaissant la mission environnementale de l’organisme ? »

Les deux hommes ont profité de la réunion de révision du budget pour adresser une lettre au ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, Benoit Charette. Ils y déplorent le manque d’aide et la non-reconnaissance de l’organisme. Pour respecter les exigences environnementales en vigueur, Valoris devra prochainement construire une structure de traitement des eaux de lixiviation au cout de 5 M$.

Se mettre dans le rouge pour un bac brun
La MRC du Haut-Saint-François a affirmé qu’elle appuiera les besoins des municipalités lors d’une réunion extraordinaire réunissant les 14 maires le soir même de l’annonce. Elle aidera à la mise en place de projets comme l’implantation des bacs bruns sur le territoire ou encore de campagnes de sensibilisation et d’information.

Du côté de Cookshire-Eaton, le projet de collecte des matières compostables, au cout de 80 000 $, pourrait être mis en veilleuse, comme l’explique la mairesse Sylvie Lapointe. « On va essayer de voir ce qu’on peut faire à l’intérieur du budget d’exploitation. Il y a des projets prévus qui ne se réaliseront pas. » Elle estime à plus de 200 000 $ l’impact de la hausse à la tonne de Valoris sur les économies de la ville.

Même son de cloche du côté de East Angus, où la mairesse Lyne Boulanger chiffre l’augmentation à environ 140 000 $ pour l’ensemble des citoyens, « si on ne modifie pas nos habitudes ». « C’est une nouvelle très dure à digérer pour nous. En cours d’année, nos budgets sont déjà faits et ce n’est pas qu’une petite majoration; on parle de 80 %. »

Elle se dit satisfaite que l’implantation du bac brun soit déjà faite sur le territoire. « Tout ce que nous compostons ou que nous recyclons, on ne l’enfouit pas, donc économie de cout pour nous tous. Quand on composte, on sauve plus de trois fois le prix de l’enfouissement : 60 $ versus 237 $. Alors il est grand temps de bien gérer notre bac noir. »

C’est ce qu’a fait la municipalité d’Ascot Corner lors de la plus récente collecte de gros rebuts. En ne ramassant pas les matériaux et objets encombrants pouvant être recyclés, on souhaitait réduire la quantité de déchets envoyés à l’enfouissement afin de réduire la facture. « C’est sûr que les employés ont eu des téléphones et que les gens étaient pas très contents », relate la mairesse Nathalie Bresse. Mais l’économie réalisée sur le coup permettra d’absorber une bonne partie de la hausse annoncée du côté de Valoris.

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