Robert Roy

Robert Roy candidat libéral dans Mégantic

Le préfet de la MRC du Haut-Saint-François et ancien maire de East Angus, Robert Roy, sera candidat du Parti libéral du Québec dans Mégantic, en prévision des élections provinciales du 1er octobre. Seul candidat en lice, M. Roy tiendra son assemblée d’investiture le 6 mai prochain, à 13 h 30, au restaurant Le Moulin de Lac-Mégantic.

Évidemment heureux, M. Roy se dit surpris d’être seul dans la course. « Je crois que les gens ont confiance en ce que j’ai fait dans le passé. Mon expérience municipale et de préfecture m’aidera à être d’autant plus efficace lorsque viendra le temps de défendre mes concitoyens à l’Assemblée nationale. Cela fait déjà 18 ans que je m’implique politiquement, car je crois réellement que les actions entreprises peuvent changer les choses. Je suis un homme de terrain, proche des gens, souhaitant toujours mener à terme mes dossiers. » M. Roy se dit prêt à parcourir les 36 municipalités réparties sur le territoire de quatre MRC ainsi que deux régions administratives afin d’être à l’écoute des concitoyens.

Rappelons que le député actuel, Ghislain Bolduc, a annoncé son retrait de la vie politique au terme du présent mandat.

Un symposium dans un lieu imposant

Le 11e Symposium des arts se tenait récemment à l’église St-Louis-de-France à East Angus. L’édition 2018 a accueilli un record de 28 exposants et plus de 200 visiteurs lors de la fin de semaine du 14 et 15 avril.

Doris Martineau, organisatrice depuis les six dernières années, se réjouit de l’ampleur prise par l’événement au fil du temps. « C’est notre plus grosse année. Au début, on a commencé avec une quinzaine d’exposants, puis on a monté graduellement. On a même dû ajouter des kiosques au milieu. » Les deux rangées extérieures de bancs étant maintenant occupées sur toute leur longueur, le Symposium a dû commencer à libérer de l’espace dans la double rangée centrale de bancs.

« Au début, il n’y avait seulement que des peintres, mais il y a maintenant de l’artisanat, des articles en bois, des bijoux », poursuit celle qui travaille également à l’église St-Camille de Cookshire-Eaton. « C’est la sixième année que j’organise le Symposium. J’ai pris la relève de l’ancienne marguillière Louise Lagueux. L’an dernier, on a remis 1800 $ à l’église et à la paroisse. »

Les visiteurs couraient la chance de remporter l’une des trois toiles offertes par tirage au sort. Deux d’entre elles ont été créées par Paul-Émile Durand, alors que la troisième est l’œuvre de Thérèse Pelchat. Celle-ci en est à sa troisième participation au Symposium. En offrant gratuitement l’une de ses peintures, l’artiste voyait là un moyen de redonner à la communauté. « Quand tu donnes, ça te revient toujours d’une manière ou d’une autre. En plus, c’est si beau l’intérieur de l’église. C’est un bel endroit pour être exposée. »

Parmi l’assistance se promenait un certain M. Labbé, qui assurait que son patronyme n’avait rien à voir avec le lieu saint dans lequel il se trouvait. Il accompagnait sa conjointe, Ghislaine Fortin Labbé, qui présentait une partie des centaines de toiles qu’elle a peintes au fil des décennies. Elle utilise la peinture à l’huile pour la reproduction de portraits de proches ou de personnalités connues et pour l’élaboration de fresques grand format.

Un des kiosques les plus courus était celui de la cabane à sucre, qui offrait en dégustation plusieurs produits de l’érable. Doris Martineau s’étonne du succès de ce récent ajout à l’événement : « Ça pogne ! » Elle remercie par le fait même les exposants et les visiteurs présents.

Ascot Corner rend hommage à ses bénévoles

À l’instar d’autres municipalités du territoire, Ascot Corner a rendu hommage à ses bénévoles dans le cadre de la Semaine nationale du bénévolat. Plusieurs personnes représentant un des organismes œuvrant au sein de la municipalité ont reçu une marque d’appréciation, dont Véronique Rioux et Donald Lachance, au titre respectif de Grande bénévole municipale de l’année et du nouveau Citoyen d’honneur.

Plusieurs dignitaires, le député de Mégantic, Ghislain Bolduc, Marc-Alexandre Fonda, représentant de la députée de Compton-Stanstead, Marie-Claude Bibeau, ministre du Développement international et de la Francophonie, Robert Roy, préfet de la MRC du Haut-Saint-François, autres conseillers et la mairesse Nathalie Bresse participaient à la soirée qui se déroulait à la salle Aurélien-Rivard. Un total de 126 personnes ont participé au souper hommage aux bénévoles.

Besoin d’aide financière accrue pour le Centre de femmes du HSF

Une délégation de femmes, représentant le Centre de femmes du Haut-Saint-François, a rencontré la semaine dernière, le député de Mégantic, Ghislain Bolduc. Elles lui ont demandé la reconnaissance de l’expertise de l’organisme et d’intervenir auprès du gouvernement du Québec pour améliorer le financement de cette ressource, qu’elles jugent sous-financée, afin de répondre adéquatement aux nombreux besoins des femmes.

En guise d’introduction, les femmes ont déposé sur la table du député un carton sur lequel était dessiné un cœur avec plusieurs remarques inscrites par celles ayant participé à la rencontre, tenue à Weedon, dans le cadre de la Journée internationale des femmes. À partir des commentaires inscrits et de la campagne de dénonciation Moi aussi, on demandait au député ce que le gouvernement comptait faire concrètement pour venir en aide aux femmes victimes de violence, entre autres. Mais le débat a rapidement dévié sur l’épineuse question du financement accordé aux organismes et de la reconnaissance envers elles.
« Nous, dans le Haut-Saint-François, on a beau vouloir aider les femmes, mais on a que trois travailleuses et elles sont à bout de souffle. Par manque de financement, on n’a pas les moyens d’engager une ou deux autres travailleuses qui pourraient être une aide supplémentaire pour les femmes là, leur donner des outils pour qu’elles puissent avancer dans leur vie », d’exprimer la présidente de l’organisme, Mélissa Lessard. Selon Andrée Larrivée, travailleuse au Centre de femmes, 114 dossiers ont été traités au cours de l’année 2017-2018 en matière de harcèlement, de violence conjugale, d’agressions sexuelles et autres. Ces statistiques ne tiennent pas compte des nombreux accompagnements que ce soit à la cour, chez le médecin ou de discussion de situation avec les femmes ou les rencontres de groupes. « Il existe une politique de reconnaissance au Québec, mais l’argent ne suit pas » d’exprimer Mme Larrivée. « Ça fait quatre ans que les organismes sortent dans la rue, dénoncent et demandent un rehaussement de leur financement ; on n’en a pas de rehaussement. Les organismes devraient se voir accorder du financement compte tenu de leur mission. On devrait avoir le respect de notre autonomie parce que c’est nous qui voyons sur le terrain, les problématiques et où on doit intervenir », précise la travailleuse. Les intervenantes mentionnent ne pas avoir d’aide supplémentaire pour aider les femmes. Elles mentionnent n’avoir reçu aucun argent de l’aide supplémentaire de 19,5 M$ annoncée notamment par la ministre déléguée de la Santé et des Services publics, Lucie Charlebois. Elles ajoutent que le gouvernement doit porter une attention particulière pour aider financièrement les femmes. Les intervenantes soutiennent qu’il est impossible pour une mère monoparentale de trois enfants d’arriver financièrement lorsqu’elle travaille au salaire minimum.

Député
Le député Bolduc manifeste une ouverture aux doléances des femmes, mais se montre prudent à la fois. Tout en évitant de parler de crédit additionnel, M. Bolduc s’engage à s’assurer que les montants prévus pour venir en aide se rendent bien à destination. « Je suis très sensible et d’accord à vous aider. J’entends très bien le cri du cœur. Il faut trouver une façon et un moyen que l’argent aille à la bonne place. Je veux m’assurer que l’argent doit aller où il doit aller et que ça fasse vraiment ce que ça doit faire. Je vais transmettre le message à la bonne place et aux bonnes personnes. » Quant à l’exemple de la mère de famille, le député demande un budget typique. « Je vais remettre moi-même au ministre les chiffres des femmes de mon comté et comparer. Je vais vous aider à transmettre l’information et c’est mieux quand je la livre en main propre », d’exprimer M. Bolduc. Interrogé à savoir qui sont les bonnes personnes, M. Bolduc parle du ministre de la Santé, Gaétan Barrette, de la ministre déléguée de la Santé et des Services publics, Lucie Charlebois, ainsi que du ministre de l’Emploi et de la Solidarité sociale, François Blais. M. Bolduc entend établir la traçabilité des sommes dévolues pour s’assurer qu’elles arrivent à destination.
Au terme de la rencontre, les membres de la délégation se montraient peu optimistes quant aux résultats anticipés. « Je pense que M. Bolduc a pris connaissance de la problématique aujourd’hui, c’est dommage parce ça fait longtemps qu’on lui dit », d’exprimer Mme Larrivée. « J’ai l’impression qu’on tourne en rond et que c’est trop peu, trop tard », d’ajouter Marilyn Ouellet, travailleuse au Centre de femmes du HSF.

La Chambre de commerce du HSF a le vent dans les voiles

À sa première année à titre de présidente de la Chambre de commerce du Haut-Saint-François et première femme à occuper ce poste, Gaétane Plamondon estime qu’avec l’arrivée de nouveaux membres et les activités dynamiques, l’organisme a le vent dans les voiles.

Voilà la lecture qu’elle en a faite lors de la récente assemblée générale annuelle qui se tenait à la Vieille gare du papier à East Angus et à laquelle participaient 25 personnes. « Pour moi, la première année en a été une d’adaptation. J’ai essayé de faire à ma façon. » Alors qu’elle amorce sa seconde année, il semble évident que la présidente est bien en selle et maîtrise la situation. Fait marquant du dernier exercice, mentionne Mme Plamondon, est la venue de nouveaux membres d’un peu partout sur le territoire, mais plusieurs de Weedon. Rappelons que la chambre de ce secteur a cessé ses activités, il y a deux ans, et que plusieurs commerçants et gens d’affaires joignent les rangs de l’organisme qui se veut régional. « Les nouveaux venus voient la chambre de commerce comme pouvant être présente pour leur entreprise. On offre des conférences intéressantes et on essaie de trouver des centres d’intérêt pour elles. » La présidente souhaite que l’organisme puisse attirer d’autres membres au cours de la présente année. « De nouveaux membres apportent de nouvelles idées », ajoute-t-elle.

La chambre prévoit poursuivre sur sa lancée au cours des prochains mois en maintenant les activités qui ont bien fonctionné et possiblement en ajouter de nouvelles. De ce nombre, le brunch des élus présenté en début de chaque année constitue un moment fort pour l’organisme. À cette occasion, les maires des municipalités sont invités à présenter un survol des diverses réalisations et des projets à venir. Cet événement est fort apprécié du public, près d’une centaine de personnes y assistent annuellement. Évidemment, le traditionnel tournoi de golf se déroulera en juin. Les conférences sur divers sujets, les visites industrielles et sa participation au sein de différents comités ainsi que le maintien de partenariats avec les acteurs locaux et régionaux comme la Commission scolaire des Hauts-Cantons, le Centre local d’emploi, le Carrefour jeunesse-emploi et autres organismes de développement dont le CLD et SADC sont toujours maintenus.

Parmi les nouveautés, Mme Plamondon est fière de la participation de la Chambre de commerce de concert avec le CLD et le journal régional Le Haut-Saint-François à un projet Inspiration d’ici. L’initiative vise à présenter, dans le journal, en version papier et web (capsule) le cheminement des entrepreneurs du territoire qui travaillent à développer leur entreprise. « On veut intéresser les gens à faire partie de notre organisme en leur démontrant qu’on est une chambre qui bouge », de compléter Mme Plamondon.

Une collaboration inter-MRC qui irradie

La Contrée du Massif Mégantic dévoilait récemment sa Démarche d’attraction et de rétention territoriale à la salle communautaire de Notre-Dame-des-Bois. L’initiative de l’organisme vise à améliorer l’économie de la région autour du mont Mégantic comprenant une partie des MRC du Haut-Saint-François et du Granit. La première étape consiste à récolter les commentaires et suggestions des gens sur place, dont le dévoilement se fera le 15 septembre prochain, lors d’une grande rencontre intitulée le Big Bang.

La Contrée du Massif Mégantic est un organisme sans but lucratif composé d’élus, de citoyens et d’entrepreneurs des municipalités de Chartierville, Hampden, La Patrie, Scotstown, Notre-Dame-des-Bois et Val-Racine. Milan s’est tout récemment jointe au groupe, complétant ainsi un périmètre ceinturant le massif du Mont-Mégantic.

Pierre Brosseau est maire de Val-Racine et président de La Contrée. « C’est un grand pas et un grand plaisir pour nous de voir qu’il y a ici autant de maires, d’élus et de DG de nos municipalités. À l’automne 2017, on s’est dit qu’il fallait aller plus loin et faire les choses différemment. Nos efforts devaient impliquer plus les commerçants, les élus, les entrepreneurs et la population en général. »
Il explique la genèse de la présente démarche conjointe des sept municipalités : « On a notre vue sur la montagne, il y a le parc national qui est en plein milieu, on fait tous partie de la Réserve de ciel étoilé. Ça, c’est des choses qu’on a en commun, mais est-ce qu’on a plus que ça ? Est-ce qu’on a des choses à vivre, à développer ensemble ? Est-ce qu’il existe une identité commune ? Est-ce qu’il existe une volonté de faire les choses en commun ? C’est de ça dont on va commencer à parler ce soir avec la Démarche. »

Avec la collaboration de l’organisme Visages régionaux, spécialisé en attractivité des territoires ruraux, la Contrée développe sa stratégie afin d’attirer les gens de l’extérieur à venir visiter, s’établir ou implanter une entreprise dans la région. Elle a mis à jour son site web pour le rendre plus moderne et épuré (www.lacontree.ca). On y retrouvera une programmation des événements locaux pour la saison estivale.

Pendant ce temps, l’organisme en profite pour distribuer et récolter des questionnaires individuels destinés aux élus, directions municipales, entrepreneurs et citoyens afin de définir une identité commune. Le jour du 15 septembre 2018, les gens qui auront soumis leurs commentaires et suggestions seront invités au Big Bang afin de partager les résultats et participer à une soirée festive. Selon les orientations qui s’en dégageront, des décisions seront prises quant aux cibles à atteindre et aux efforts de développement d’une identité commune.

Raymond Fournier, du club d’astronomie CAPRICE, relate l’exemple de Chartierville qui avait mené une telle consultation populaire, il y a quelques années. « Après, il y a eu plein de projets, dont le festival Musique aux sommets. C’est du jamais-vu en région parce qu’on s’est pris en main et qu’on a pris la peine de rêver. Donc, le 15 septembre : les états généraux avec la grande fête le soir. Après ça, la région ne sera plus jamais la même. C’est ce que j’espère. »

Golf East Angus

Un nouveau look chaleureux pour le bâtiment du Club de golf East Angus

Une cinquantaine de personnes ont constaté de visu, dans le cadre d’un 5 à 7, le nouveau look du bâtiment du Club de golf East Angus. Aménagé au goût du jour, l’endroit se veut accueillant et chaleureux.

Le propriétaire, Richard Boisvert, accompagné de sa conjointe Pauline Mercier, et du duo les frères Yves et Dany Beaudoin, responsables de la restauration, étaient visiblement fiers d’accueillir les invités et de présenter les améliorations. À ce chapitre, l’accueil est pour le moins percutant avec l’aménagement d’un vaste bar pouvant accueillir plusieurs personnes. Outre cet aspect, les amateurs de bonne chère pourront découvrir un service de restauration complètement revampé. Salle de réfrigération, équipements neufs dont un four à pizza font en sorte de rendre heureux Yves Beaudoin, directeur de la restauration, et son frère Dany, chef cuisinier. D’ailleurs, la population a déjà eu un aperçu en savourant quelques brunchs. « On va servir des déjeuners, dîners et soupers sept jours sur sept », d’exprimer tout sourire Yves Beaudoin. « On va faire des pizzas maison, les gens pourront même venir les chercher sur place. On a des nouveautés avec les fruits de mer, crevettes, fish and chips, filets de doré et de sole. On va offrir un menu plus haut de gamme. On va offrir le service de traiteur sur place pour des funérailles, des partys des fêtes, la fête des Mères et autres. On peut accueillir 180 personnes. Désormais, on sera ouvert à l’année. À partir d’octobre, on va servir des brunchs à tous les dimanches. Le sentier de 4×4 et de ski-doo passe juste à côté », de lancer avec enthousiasme le directeur de la restauration. Pour ce faire, le propriétaire a été contraint d’isoler l’ancienne section du bâtiment qui ne l’était pas. Il a également investi dans un nouveau recouvrement de plancher en plus de rafraîchir l’endroit.

D’autres investissements sont à venir au niveau de l’équipement d’entretien de terrain, mentionne le propriétaire. Maintenant domicilié à Magog, cet ancien résidant d’East Angus n’entend pas lésiner pour mettre le Club de golf East Angus à niveau. « Présentement, j’ai investi plus de 700 000 $ incluant l’acquisition de 50 nouveaux cart et ce n’est pas fini. Je vais mettre le club à point et après on verra. Ce que je souhaite, c’est que les gens soient heureux de jouer à Angus », d’insister Boisvert. Il en va de même pour Yves Beaudoin « ce que j’aimerais, c’est que les gens viennent nous retrouver dans une ambiance conviviale. Je souhaite que les gens viennent s’amuser, prendre un verre et une bonne bouffe. Je veux que les gens se sentent comme chez eux en faisant pas de vaisselle. »

Rappelons que Richard Boisvert a fait l’acquisition, l’hiver dernier, des installations du Club de golf East Angus pour défaut de paiement. Ce dernier se portait donc acquéreur de la balance du prêt et des dettes résiduelles de la coopérative qui gérait les opérations. Précisons que la Ville de East Angus est propriétaire du terrain.

Les entreprises doivent séduire la main-d’œuvre dans le secteur de la transformation du bois

L’OSBL Formabois tenait récemment un atelier régional portant sur la mise à jour du diagnostic sectoriel de l’industrie de la transformation du bois à la salle Guy-Veilleux, de Cookshire-Eaton. La rencontre a réuni près d’une vingtaine de représentants des entreprises forestières locales qui sont venus partager leur réalité. Plusieurs peinent à recruter et à retenir la main-d’œuvre et doivent de plus en plus se tourner vers l’automatisation.

L’avant-midi de réunion était le résultat d’un partenariat entre le comité sectoriel Formabois, Services Québec et le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs de la région de l’Estrie. La présence d’une vingtaine d’acteurs du milieu est un succès pour Réjean St-Arnaud, directeur général de Formabois. « C’est très satisfaisant de par la nature du métier et la réalité actuelle des compagnies qui manquent cruellement de personnel. Ce nombre-là favorisait les discussions et les échanges. »

L’exercice fait suite au dernier diagnostic qui date de 2011. Il est réalisé dans 15 régions administratives du Québec, l’Estrie étant la 12e à recevoir la visite de la tournée. « Les entreprises sont inondées d’enquêtes et de sondages. Elles sont débordées », stipule M. St-Arnaud. « Donc avec le partenariat avec Services Québec et le ministère, on ne les consulte qu’une seule fois. »

Trois enjeux actuels
L’industrie forestière vit aujourd’hui des défis qui sont somme toute récents. Le premier enjeu discuté lors de l’événement est celui du recrutement et de la rétention de la main-d’œuvre. L’Estrie vit une pénurie qui est généralisée à l’ensemble des métiers spécialisés. Lors de discussions, Réjean St-Arnaud affirme que « les compagnies ont reconnu qu’elles ont un effort à faire pour mieux faire connaitre ce qu’elles font et leurs besoins en main-d’œuvre. » Cela serait particulièrement vrai en Estrie où beaucoup d’entreprises forestières n’ont pas de personnel attitré aux ressources humaines. « Souvent, c’est quelqu’un qui va porter plusieurs chapeaux comme les finances, les RH, la production, les achats, etc. La moyenne québécoise des entreprises qui ont un employé ou un département de ressources humaines est de 50 %, alors qu’il est de 35-38 % ici. Avant, il y avait tellement de main-d’œuvre que personne ne prenait le temps de structurer ça. Aujourd’hui, il faut y accorder plus d’importance. » Marc Giguère mentionne à cet effet qu’« on ne parle plus de gestion des ressources humaines, mais de gestion humaine des ressources. C’est un très gros virage. »

La formation des employés constitue un second enjeu problématique pour l’industrie. Les programmes d’enseignement se font de plus en plus rares et sont éloignés des employeurs. Une grande demande apparait pour que des formations soient offertes en entreprises ou tout près d’elles. M. St-Arnaud n’y voit que des bénéfices : « Ça peut aider à la rétention. Comme les employés se sentent valorisés et importants, ils s’impliquent plus au sein de l’entreprise par la suite. Ça développe un sentiment de fierté chez les travailleurs. »

Le troisième thème abordé lors de la rencontre fut celui de la productivité et de l’automatisation. « La majorité des compagnies ont dans leurs cartons des investissements pour de nouveaux équipements. Et ces équipements-là peuvent être une partie de la réponse à la pénurie de main-d’œuvre », poursuit Réjean St-Arnaud. Avec la légalisation prochaine du cannabis, certaines compagnies présentes ont fait part des problèmes de consommation de drogues et d’alcool qui touchent leur main-d’œuvre. « C’est plus fréquent pendant les quarts de nuit. Les compagnies ne savent pas comment gérer ça légalement et voulaient des trucs. Mais c’est un problème qui est généralisé à l’ensemble du secteur manufacturier », résume le directeur général.

Vers des pistes de solution
À la fin du projet et de la tournée, Formabois rédigera un rapport qui sera dans un premier temps présenté aux entreprises qui ont pris part au processus, avant d’être rendu public, dans les jours à venir. « Il s’agit d’une excellente collaboration entre les trois partenaires pour l’élaboration d’un diagnostic sectoriel de la transformation du bois en Estrie et ailleurs », considère Réjean St-Arnaud. « Le bois a une place dans le quotidien et il faut qu’il soit plus valorisé. Pour ça, il faut qu’il soit plus connu. »

Gaston Michaud

Regrouper les capacités de chacun dans un partenariat

Antitechnocrate à s’en confesser, Gaston Michaud est convaincu que la solution au développement local « se trouve dans les communautés qui se prennent en charge. » C’est du moins l’essentiel du message livré lors d’une récente conférence tenue à la Place Auckland de Saint-Isidore-de-Clifton, à laquelle participaient une douzaine de personnes.

« Je suis très antitechnocrate, mentionne-t-il en entrevue. Faire du développement local, c’est pas évident. On est isolé par tous les pouvoirs. On est toujours aux mains des technocrates. Quand un technocrate intervient dans une communauté, t’es sûr qu’il y aura pas de communauté. Parce que lui, son premier rôle, c’est de montrer que les autres ne savent rien et que lui sait tout. Aussitôt qu’ils apparaissent, on est déphasé, on est pu bon à rien. On sait pu rien parce que juste lui le sait. L’avenir est foutu. Alors que quand tu rassembles tes forces dans le milieu, surtout dans des tâches relativement simples comme construire le marché, tu peux y arriver », d’exprimer d’un ton tranchant le conférencier.
M. Michaud s’inspire de la coopérative d’habitation pour personnes âgées de 75 ans et plus, La Brunante, à Racine, et à laquelle il a participé pour appuyer son propos. Les forces du milieu doivent être mises à profit, explique-t-il. « La Brunante est partie d’une réunion de caisse populaire. On faisait parler les membres sur quoi ils aimeraient que le conseil d’administration travaille. La population voulait une résidence pour personnes âgées, une maison qui appartiendrait à la population. La décision a été prise collectivement. On a créé une coopérative de solidarité avec des membres et des membres auxiliaires. On a amassé 150 000 $ pour une population de 1 000 personnes. On a eu notre 15 % que le gouvernement exigeait. Ça a pris six ans, mais on y est arrivé. Notre modèle existait pas nulle part au Québec. »

L’homme de 82 ans, qui a effectué une carrière de travailleur social, dispose d’une feuille de route impressionnante, s’échelonnant sur plus de 45 années d’expérience. L’expertise de l’invité est reconnue à l’échelle provinciale et plus. M. Michaud s’est vu attribuer en 2014 la Médaille du Lieutenant-gouverneur pour les aînés. D’ailleurs, il s’est inspiré de son vécu pour rédiger son livre La Lumière de la Terre, lancé il y a quelques années. M. Michaud ne dit pas qu’il a la solution au développement local, mais savoir reconnaître les forces du milieu et les mettre à contribution contribue au succès, laisse-t-il entendre. Il rappelle l’époque où il était vicaire pendant une dizaine d’années dans un quartier pauvre de Montréal. Souhaitant aider son milieu « je me sentais totalement impuissant. Je me suis dit, je suis pas capable d’aider quelqu’un si je suis pas capable de le connaître. J’ai rencontré les gens, j’ai discuté avec eux et j’ai découvert des ressources. Je ne voyais plus les gens comme des pitoyables, mais comme des capacités. Il faut toujours penser à faire le mieux avec ce qui existe autour. J’ai essayé de découvrir chez les individus, observer ce qui est bon et instructif. Découvrir ce qui est bon dans les gens et amener à les mettre en valeur. Il faut faire attention aux personnes et les respecter. Ensemble, on peut bâtir le monde », de lancer M. Michaud.

« Si on découvre les capacités d’un individu et qu’on lui dit : viens m’aider, il devient un partenaire. Quand on aborde les gens à partir de ce qu’ils peuvent offrir, ils refusent rarement. Le fait de créer de l’entraide, c’est extraordinaire. Ensemble, quand les gens travaillent fort 2 + 2 peut donner 6. Le déclic de l’entraide devient partenaire, c’est magique », d’exprimer le conférencier.
Pour M. Michaud, le mot charité est à proscrire pour le remplacer par le terme partenaire. À La Brunante, explique-t-il, chaque personne a des compétences et peut aider à sa façon. La prise en charge des résidants fait en sorte que le coût du loyer est demeuré stable depuis 15 ans. « La coopération est un antidote au vieillissement. Les gens sont actifs dans les bras, dans la tête. On fait une liste de tâches à faire et si quelqu’un ne peut pas, on la confie au concierge. Le fait d’être utile n’est pas un fardeau, mais une responsabilité valorisante », soutient-il.
M. Michaud mentionne que La Brunante est devenue un lieu de rencontre où on y retrouve une dynamique, des échanges et des rires. « Ça prend un lieu facilement accessible. Avec les échanges, se développe une intelligence collective. Si vous voulez de la coopération, faites des échanges. La coopération signifie l’organisation. Changer le monde n’est pas une utopie. Ça se fait par l’entraide. Dans ma vie, ce sont les gens que j’ai rencontrés qui m’ont apporté quelque chose. Il faut travailler avec tous les gens dans la communauté et remplacer le mot bénévolat par entraide. Un partenariat, ça change le monde », de compléter M. Michaud.

Rachel Garber

MAY IS HERE!

May 4: TRINITY CONCERT
A Country, Gospel and Bluegrass music concert with Terry Howell & Friends/Amis is on Friday, May 4, at 7 p.m., at the Trinity United Church, 190 Principale West, Cookshire. Proceeds will help raise money to paint the exterior of the historic church building, erected in 1863. Admission: $10/adult; $6/student. Light refreshments available. Info: 819-875-3796 or 819-875-3863.

May 5: PERENNIALS EXCHANGE

The Cookshire-Eaton Coeur Villageois is hosting an exchange of perennials on Saturday, May 5, from 10 a.m. to noon, at the Parc des Braves in downtown Cookshire, at 85 Park Street, beside Principale West. All are welcome, rain or shine. Participants are asked to bring their perennials in a pot, and identified, if possible.

May 5: FADOQ MECHOUI

On Saturday, May 5, FADOQ Sawyerville is having its annual spring supper of Mechoui Beef catered by Restaurant 108 on Saturday, May 5, at 5:30 p.m., at the Community Centre, 6 Church Street, Sawyerville. Tickets are $20. To reserve, call Richard Wojiciech at 819-889-3103.

May 5: STAMMTISCH PARTY

What does it mean – Stammtisch? Wikipedia says it means a «regulars’ table» in German. It’s a friendly get-together, an informal meeting of a group that usually gathers around a large table. And that is what the Atelier Auckland will host bilingually on Saturday, May 5, from 7 to 10 p.m. at 15 Principale, Saint-Isidore-de-Clifton. The theme: En mai le Stammtisch fait ce qu’il lui plaît, or maybe «In May, the Stammtisch does what it pleases.» The guests of honour are singer Sylvie Tremblay and writer Nicholas Giguère, and the hosts are artists/writers Sylvain Dodier and Luc Pallegoix. Reservations required. For details, visit atelierauckland.com.

May 9: COLOUR COOKSHIRE

For women: Colouring and bilingual conversations at the Colour Café at La Passerelle Women’s Centre, a place to spend time with other women and practice or share your language skills. The group includes both English- and French-speaking women. The Centre is located at 275 Principale East, Cookshire, and the event is on Wednesday, May 9, at 2 to 4 p.m.
For anyone: A daytime Colour Café at the John-Henry-Pope Cultural Centre, 25 Principale West, Cookshire, on Wednesday, May 9, at 6 to 8 p.m.
Participants are welcome to bring colouring supplies or to use what is available. Tea, coffee and snacks are provided, as well as a table full of information about services offered in English in the Haut-Saint-François.

May 10: CARD PARTIES

The Spring 500 Card Parties at the Bulwer Community Centre, 254 Jordan Hill Road, Bulwer, are planned for Thursdays, May 10, May 24 and June 7. They begin at 1:30 p.m. The cost of the card games and lunch is $6.

May 13: LABYRINTH GARDENING

Following a Mother’s Day Service on Sunday, May 13, at 2:30 p.m. at the Bishopton United Church, 55 Main Street, the Labyrinth Community Garden invites volunteer gardeners to help out. Weather permitting, it will be time to add a new ring to the spiral-shaped garden and to plant shrubs and cold-tolerant seeds. «This is your chance to wear your old clothes to church,» says Wendy Main. «Bring small garden tools, a shovel if you can, containers of water, seeds of vegetable, herb, edible flowers, hardened fruiting shrubs and plants.»
Planting sessions are also planned for 2 p.m. on Saturday, May 19, and Saturday, May 26, for warm-soil seeds and tender seedlings. Info: Wendy Main, 819-884-5417.

May 16: PHARMA HELP

How Your Pharmacist Can Help You is the topic of the final Health Link session before the summer. The speakers are two pharmacists from the local Desruisseaux, Laliberté, and Chouinard pharmacy (Proxim). The session is at the Armoury Community Centre at 563 Main Street, Bury, on Wednesday, May 16, with lunch beginning at 11:30 a.m., and the presentation at 1 p.m. and ending at 2 p.m. Reservations are required for lunch, and a $5 donation to help cover costs. The presentation is free and open to the public. To reserve your spot for lunch, please call Kim Fessenden by Monday, May 14, at 819-872-3771, ext. 2.

May 18: COLOUR BURY

Colouring and conversation at the Colour Café will be on Friday, May 18, from 10 a.m. to noon, at the Eaton Valley Community Learning Centre (CLC), 523 Stokes, Bury (inside the Pope Memorial Elementary School; use the door at the far-right end of the building). Participants are welcome to bring colouring supplies or to use what is available. Tea, coffee, and snacks are provided, as well as a table full of information about services offered in English in the Haut-Saint-François. Some special guests – students – may join the group.

VIACTIVE BREAK

The bilingual Viactive exercise sessions for persons aged 50-plus are taking a break over the summer. The two groups in Cookshire and Newport both finish on May 9. The group in Sawyerville finished on April 25, and the one in Bury is to continue until May 30. They all expect to resume in September. Info: Diane Grenier, Volunteer Coordinator, Centre d’action bénévole du Haut-Saint-François, 819-238-8541 (option 9) or coordo@cabhsf.org.

CHURCH SERVICES

Anglican. On May 6, Sunday services are at 9:30 a.m. in Bury, and at 11 a.m. in Cookshire at the theatre of the Manoir de l’eau vive, 210 Principale East. On May 13, the services are at 9:30 a.m. in Bury, and at 11 a.m. in Cookshire at the St. Peter’s Church, 45 Principale West. Info: 819-887-6802.
United. Sunday services are at the Cookshire United Church at 9:30 a.m. and the Sawyerville United at 11 a.m. On Sunday, May 13, a Mother’s Day service is at 2:30 p.m. at the Bishopton United Church, 55 Main Street. Info: 819-889-2838 (listen to message).
Baptist. In Sawyerville, the Sunday worship service is at 9 a.m. in French, and 11 a.m. in English. Sunday school is at 10 a.m. in English and French. Info: 819-239-8818.

Do you have news to share? Call 819-300-2374 or email ra.writes@gmail.com by May 7 for publication May 16 and by May 21 for May 30.

Regard sur la pauvreté locale

La Corporation de développement communautaire (CDC) du Haut-Saint-François projetait récemment le film Ici comme ailleurs à la Publibrairie Le Salon, à Gould, dans le canton de Lingwick. Le métrage, traitant de pauvreté en Estrie, met en vedette plusieurs intervenants, dont Édith Cournoyer et Robert Cyr, le couple fondateur du CSEP à East Angus.

Avant le début de la projection, Nicolas van Caloen, l’un des deux réalisateurs d’Ici comme ailleurs, s’est entretenu avec l’assistance pour expliquer la démarche derrière l’œuvre. « Une des choses qu’on vise avec ce documentaire, c’est de briser l’isolement au niveau de la pauvreté en montrant des gens qui partagent leur situation. En Amérique latine, les gens qui sont en situation de pauvreté, il y en a beaucoup plus et c’est plus normal. Les gens se tiennent ensemble. Ici, il y a une honte. Les gens avaient de la difficulté à parler de leur position. » Bien que filmé exclusivement en Estrie, le titre du film avait pour but de ne pas régionaliser la pauvreté. « Ce qu’on trouve ici, on peut le retrouver à plein de places dans le monde », de terminer le cinéaste.

Robert Cyr, qui a fondé et dirigé le Centre de services éducatifs populaires (CSEP) du Haut-Saint-François pendant 30 ans, en compagnie de sa conjointe Édith Cournoyer, abondait dans le même sens. « On prend pour acquis que tous les gens ont des savoirs qui sont égaux. C’est-à-dire qu’il n’y a pas un savoir qui est plus important qu’un autre. Il n’y a pas de connaissance inutile. Tout le monde contribue à un savoir collectif. […] Il y a des normes, mais elles ne sont pas bonnes pour tout le monde. Ceux qui font les normes auraient intérêt à essayer d’intégrer tout le monde. C’est pas tout le monde qui peut l’avoir son secondaire 5. Il y en a pour qui c’est inatteignable, cet objectif-là. Ça veut-tu dire qu’il faut les mettre de côté ? Ça veut-tu dire qu’ils vont être improductifs ? Il faut donner une chance aux gens de faire les choses autrement et de se réaliser autrement. »

En cours de projection, on a pu apercevoir des exemples d’une économie de l’intégration. La ferme du Coq à l’Âne de Bury fut pendant quelque temps un employeur qui accueillait des jeunes en difficulté dans ses champs dans le cadre du programme Travail d’un jour. N’existant plus aujourd’hui, le service d’emploi était dédié aux personnes en situation de marginalité, de désaffiliation sociale ou d’itinérance sur de courtes périodes. L’organisme Le Tremplin 16-30 de Sherbrooke était le mandataire du projet.

Il s’est écoulé beaucoup de temps entre la production et la diffusion du film, notamment suite à des problèmes de financement. Une des scènes se déroule à East Angus, lors de la dernière journée de travail de l’usine de papier kraft de Cascades, le 3 octobre 2014. On y aborde la difficulté pour une main-d’œuvre non spécialisée de se retrouver un emploi après un certain âge.

Ici comme ailleurs sera disponible en ligne prochainement sur les réseaux sociaux.

Les Cuistots de la Cité concilient école et casseroles

Depuis le mois d’octobre, le projet de bénévolat Les Cuistots de la Cité bat son plein entre les murs de la Cité-école Louis-Saint-Laurent d’East Angus. Il s’agit d’une période hebdomadaire pendant laquelle les élèves de la classe alternative de la polyvalente sont invités à cuisiner pour d’autres. Lors de notre passage, une quinzaine de jeunes s’affairaient aux fourneaux du local culinaire afin de produire trois variétés de smoothies qui allaient être redistribués aux élèves de l’école.
Le Secrétariat à la jeunesse du Québec ayant dernièrement mis en place des mesures favorisant les projets de bénévolat pour les élèves des écoles secondaires, le Carrefour jeunesse-emploi (CJE) du Haut-Saint-François s’est jumelé à la polyvalente dans l’élaboration de cette activité. Véronick Beaumont, agente au CJE, participe chaque semaine aux ateliers de cuisine. « On a planifié l’activité, puis on a demandé aux jeunes si ça leur tentait de cuisiner. On a visé la classe alternative, comme ce sont des élèves en parcours individuel qui avancent à leur rythme. » Étant une activité volontaire et bénévole, le nombre de jeunes varie au cours des semaines. « Des fois, on est six, d’autres, beaucoup plus comme aujourd’hui où on est une quinzaine. »

La mission de ces jeunes est de cuisiner les ingrédients restants en provenance de Moisson Haut-Saint-François. Ceux-ci varient entre des fruits, des légumes ou encore des jus. Selon les items reçus, les organisatrices de l’activité vont alors proposer des recettes hebdomadaires aux élèves qui s’exécutent le temps d’une période. Les recettes varient entre les soupes, muffins, chili, desserts et même frites de citrouille. Elles sont redistribuées soit à Moisson Haut-Saint-François ou à d’autres organismes comme Les Étincelles de Bonheur et le CSEP. Lorsque les produits doivent être consommés sur-le-champ, ce sont les étudiants de la Cité-école qui bénéficient du travail de leurs collègues.

Lors de notre passage, trois variétés de smoothies ont été concoctées par les cuisiniers en herbe : fruits, épinards-baies et crème Budwig. Versés dans de petits gobelets, ceux-ci se sont envolés comme des petits pains chauds à la récréation. « Avec cette activité, on récupère, on évite le gaspillage et on redonne à la communauté », se réjouit Véronick Beaumont. « En plus, ça change la mentalité de certains jeunes. Certains sont très rébarbatifs au départ. Souvent, ils n’aiment pas les légumes, mais finissent par y gouter et aimer ça. »

Les jeunes participants sont issus de la classe alternative de deuxième cycle (niveaux troisième à cinquième secondaire). Comme la plupart n’ont pas l’habitude de cuisiner à la maison, les Cuistots de la Cité sont pour eux une forme d’initiation. De manière presque unanime, le moment préféré de ces étudiants demeure de pouvoir gouter à leur propre création, alors qu’ils se passeraient tous de devoir faire la vaisselle. Mais là-dessus, Nancy Mathieu, technicienne en éducation, voit une nette amélioration au fil des semaines. « Au début, on devait faire la vaisselle nous-mêmes à la fin de la période, mais de plus en plus, les jeunes se gardent un temps pour la faire en fin d’activité. »

André Lachapelle, directeur de l’établissement scolaire, ne voit que du positif dans les Cuistots. « Dans le Haut-Saint-François, les gens vont par exemple souvent apporter des légumineuses à Moisson HSF. Puis les gens dans le besoin, soit qu’ils n’en veulent pas ou qu’ils ne savent pas trop quoi faire avec ça. Donc, quand on fait une salade de légumineuses puis qu’on écrit les ingrédients sur l’emballage, les gens mangent ça et trouvent ça bon. Et ça, ça peut peut-être les motiver à utiliser les légumineuses par la suite. Donc, c’est une forme d’éducation aux familles qu’on fait. Et dans la cadre des valeurs citoyennes de la Cité-école, on devient central au Haut-Saint-François. »

Le but des responsables des Cuistots de la Cité, Ginette Bruyère et Nancy Mathieu, serait d’élargir l’activité à tout élève intéressé à y prendre part. L’idée est en développement afin que les étudiants des cycles réguliers puissent participer, sans empiéter sur leur temps en classe.

Trois femmes d’ici décorées

Trois femmes du Haut-Saint-François ont été récompensées lors de la récente remise de médailles du Lieutenant-gouverneur du Québec, à l’école secondaire de la Montée de Sherbrooke. Il s’agit d’Émilie Trudel, étudiante à la polyvalente Louis-Saint-Laurent; Chantal Ouellet, ancienne mairesse de Scotstown, et Yvonne Picard, bénévole de La Patrie.

La cérémonie qui se tenait au pavillon Le Ber de l’école de la Montée a honoré une quarantaine de récipiendaires estriens devant un public d’environ 150 personnes. Une médaille du Lieutenant-gouverneur a pour but de reconnaitre l’engagement bénévole, la détermination et le dépassement de soi d’une personne qui a influencé de manière positive sa communauté. Il y en a deux catégories : ainés et jeunesse.

Le Lieutenant-gouverneur J. Michel Doyon a distribué les distinctions en mains propres. « Cette remise vise à reconnaitre le fait qu’il est bon de vivre ici et que, certainement, nos villes et nos villages ne seraient pas les mêmes sans votre travail bénévole. Nous vous en sommes redevables. Sachez que vous êtes des exemples à suivre. »

L’étudiante Émilie Trudel a vu sa candidature retenue par « sa multitude d’implications. Elle initie des projets, participe aux activités et ne refuse jamais de rendre service. Elle se fait un devoir de promouvoir son école positivement », décrivait le lieutenant-colonel Martin Barrette. Le directeur de la polyvalente Louis-Saint-Laurent, André Lachapelle, a félicité la jeune récipiendaire à sa sortie de scène.

Chantal Ouellet a été reconnue suite à « son action sociale et communautaire qui aura démontré son esprit visionnaire pour le développement et l’avenir de sa région ainsi que de la protection de l’environnement », mentionnait le lieutenant-colonel Barrette. « Pas surprenant que son nom ait figuré au fil des ans sur une multitude de comités de sa région. Première femme à avoir été élue mairesse de Scotstown, elle aura inspiré d’autres candidates à se diriger vers la voie de la politique municipale. » Depuis son retrait de la vie politique, Mme Ouellet a reçu le prix Elsie-Gibbons en septembre dernier. Avec l’obtention de la médaille du Lieutenant-gouverneur, sa réaction fut de demander « Après ça, qu’est-ce qu’on va me donner ? », en plaisantant.

Yvonne Picard « pratique tout autour d’elle un amour qui se veut à la fois inconditionnel et rempli d’humilité. Ses talents de pianiste et de chanteuse réjouissent paroissiens et famille à longueur d’année. Sa présence à l’organisme téléphonique Coeur à l’écoute réconforte les ainés. Elle aide à la friperie du village et à l’organisation des activités, des spectacles et des loisirs de La Patrie. Elle a offert beaucoup, sans jamais demander. » C’est la petite-fille de Mme Picard qui a soumis sa candidature. Sur le coup, la jeune femme avait prétexté travailler sur un projet généalogique pour soutirer les informations nécessaires à sa grand-mère. « Quand j’ai reçu l’appel du bureau du Lieutenant-gouverneur pour m’annoncer la médaille, j’ai tout de suite su c’était quoi en réalité son affaire d’arbre généalogique », se remémore la principale intéressée. Elle ne pouvait croire à ce second honneur en l’espace de quelques mois, elle qui a reçu une épinglette spéciale du 150e anniversaire de la Confédération de la part de la députée de Compton-Stanstead, Marie-Claude Bibeau, l’an dernier.

Semaine de l’action bénévole

Le Centre d’action bénévole redonne à 140 citoyens

Pour souligner la Semaine de l’action bénévole, le Centre d’action bénévole (CAB) du Haut-Saint-François tenait sa fête de reconnaissance annuelle au centre communautaire de Dudswell, le 21 avril dernier. Sous le thème de La Vie en rose, 140 bénévoles de la MRC ont pris part à une journée de danse, tirages et repas.
France Lebrun, directrice générale du CAB, était satisfaite du déroulement de la journée et du travail accompli par ces personnes qui donnent de leur temps. « Chaque fois qu’on pose un geste bénévole, on permet à une personne ou un organisme de “voir la vie en rose″ et à rendre meilleur le monde qui nous entoure. » Pour elle, l’ensemble des bénévoles dispersés sur le territoire forme une aide complémentaire essentielle. La directrice a profité de l’occasion pour honorer deux employées qui cumulent chacune dix années de service, soit Nancy Blanchette, coordonnatrice, et Caroline Gagné, agente de services.

Le préfet Robert Roy a adressé quelques mots à l’assistance. « Merci pour votre bénévolat. Merci de sortir les gens de l’isolement. Ça représente la richesse de notre région. Merci pour votre implication. » Suivait le député de Mégantic, Ghislain Bolduc : « Merci à vous pour tout le travail que vous faites au quotidien. Souvent, c’est du travail invisible, c’est du don de soi, mais au fond vous êtes l’âme de nos communautés. » La députée fédérale de Compton-Stanstead, Marie-Claude Bibeau, était représentée par son adjoint politique Pierre Grégoire.
Dans le cadre de la Semaine de l’action bénévole, le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale remet les prix Hommage bénévolat Québec à l’hôtel du Parlement. À la table d’honneur de la fête de reconnaissance du Centre d’action bénévole HSF, nous retrouvions la lauréate bénévole 2017 de la région de l’Estrie, Florence Fréchette. La résidente de Bury a entre autres mis sur pied le centre d’hébergement à prix modique Séjour chez Lucille, à Bury, ainsi que le comptoir vestimentaire. Elle cédait, en quelque sorte, sa place au lauréat 2018 du prix Hommage bénévolat Québec de la région de l’Estrie, René Rivard d’Ascot Corner. Celui-ci s’est occupé du carnaval d’hiver de la municipalité en plus d’avoir fondé des clubs de tennis de table.

La coordonnatrice Nancy Blanchette a présenté les actions faites auprès des jeunes au cours de la Semaine. À la polyvalente Louis-Saint-Laurent, 113 d’entre eux ont été récompensés suite à leur engagement en présence du préfet Robert Roy. Au niveau primaire, les élèves de la MRC ont participé à une activité de sensibilisation au bénévolat. Ceux-ci étaient invités à dessiner des gestes d’entraide sur des cartes. Ces cartes étaient ensuite distribuées aux convives de la fête de reconnaissance annuelle. Mme Blanchette faisait prendre conscience aux bénévoles adultes qu’il s’agissait là de leur relève.

Brasserie 11 comtés ouvrira ses portes fin juin

La construction de la Brasserie 11 comtés à Cookshire-Eaton au coût de 3,5 M$ devrait être complétée début mai. Les équipements arriveront par la suite, contraignant les propriétaires à ouvrir les portes au grand public vers la fin de juin. C’est le souhait formulé par le président, Sébastien Authier.

« Le chantier se déroule bien, comme prévu. Ça sera terminé pour le 1er mai. Il restera que de petites choses à compléter. Avec l’entrepreneur, c’est numéro un. Toute l’équipe travaille dans le même sens. Les gens ont du fun et sont fiers du projet. » Rappelons qu’un imbroglio était intervenu quant au choix de l’entrepreneur. Finalement, c’est Construction Groupe Prévost de Cookshire-Eaton qui a obtenu le contrat. Le propriétaire, Dany Prévost, ne cache pas sa fierté d’avoir réalisé le projet. « Le peu de gros projets qu’il y a dans la municipalité, je suis content que quelqu’un de la place l’ait fait. » M. Prévost mentionne avoir porté une attention particulière pour faire appel aux sous-traitants du secteur. « Quand j’ai été à l’extérieur, c’est parce qu’il y avait pas les qualifications ici. » Au plus fort des travaux, 18 personnes travaillaient sur le chantier dont huit de Construction Groupe Prévost. L’entrepreneur général mentionne réaliser de deux à trois projets du genre par année, mais c’était la première brasserie qu’il construisait. « C’est pas compliqué, on suit les plans », lance-t-il.

Retard
Si la construction va bien et respecte le calendrier, il en est autrement quant à la livraison des équipements. « Il y a du retard dans les équipements de brassage, il a fallu trouver un plan B et C. Mais on va s’assurer de brasser de la bière sur place avec un équipement temporaire », d’exprimer M. Authier.

Ce contretemps offre malgré tout un avantage, celui d’expérimenter plusieurs sortes de bières. « On va s’amuser. Au départ, ça va nous permettre de tester toutes sortes d’affaires. Ça risque de nous amener un élément, qu’on dise wow, qu’on aurait pas eu autrement », d’exprimer M. Authier. Ce dernier mentionne que la brasserie sera en mesure de faire une dizaine de produits et plus au cours de la période estivale. « Ça va être le fun », lance-t-il avec enthousiasme.

Producteurs
M. Authier confirme que l’objectif de l’entreprise est de faire affaire avec les producteurs du Haut-Saint-François. « On a beaucoup de contacts de fait. Les approches sont faites pour entamer les phases tests et relations d’affaires, mais pas de contrat de signé. » La brasserie compte utiliser entre autres des cerises griottes, des petits fruits, des céréales, blé, avoine, des herbes, du sirop d’érable, du miel et autres produits. Ce dernier ajoute que la brasserie pourrait aussi contribuer à la production de produits dérivés. Un promoteur aurait déjà pris contact dans le but de fabriquer du fromage à partir de la bière. M. Authier mentionne que la brasserie n’est pas une fin en soi, mais le début de quelque chose. D’ailleurs, il pourrait y avoir autre chose qui vienne se greffer à la brasserie, de laisser entendre l’homme d’affaires.

Mentionnons qu’une petite boutique sera aménagée à l’intérieur de la brasserie de telle sorte que les gens pourront faire remplir leur cruchon. Il sera également possible de consommer une bière sur place. Une terrasse devrait être aménagée au cours de l’été de façon à accueillir les familles. « On sent que le décompte est commencé », de compléter M. Authier.

L’éclosion de Thallia Bourgeois

L’exposition itinérante Coup de coeur est en sol angussien jusqu’au 20 avril, avant de poursuivre sa route vers les autres secteurs du territoire de la Commission scolaire des Hauts-Cantons (CSHC). L’exposition réunit les oeuvres d’élèves de la maternelle à la cinquième secondaire, parmi lesquelles on en retrouve trois de Thallia Bourgeois, étudiante à la Cité-école Louis-Saint-Laurent.
Coup de coeur est une initiative du comité culturel de la CSHC, qui est composé d’enseignants, de directions d’école, de commissaires et d’agents de développement issus des trois MRC de son territoire (Coaticook, HSF et Granit). Le but est de faire connaitre le talent des jeunes, alors que les enseignants de tous les établissements de la commission scolaire sont invités à soumettre leurs coups de coeur. La quantité d’oeuvres exposées avoisine les 200 par année. Environ le tiers de celles-ci ont été créées par des étudiants du Haut-Saint-François.

« Thallia Bourgeois a un talent et une persévérance remarquables », confie Johanne Marchand, enseignante en arts plastiques à Louis-Saint-Laurent. En décembre dernier, l’élève de quatrième secondaire a d’ailleurs été nommée Artiste à l’honneur de la Cité-école, suite à une peinture qu’elle a réalisée dans le cadre de ses cours. Cette oeuvre sera exposée à Coup de coeur, aux côtés de deux autres signées par la jeune artiste. Outre sa peinture de paysage naturel, on retrouvera une aquarelle représentant un lion ainsi qu’un masque de plâtre et de pâte à modeler.

« La consigne, c’est supposé être une oeuvre par groupe d’élèves », admet Mme Marchand. « Habituellement, c’est pas supposé, mais quand tu as un coup de coeur, c’est plus fort que nous, on les envoie. » L’enseignante fait partie des instigatrices de l’activité, qui remonte à 2007. Avant d’être itinérante, l’exposition n’était accessible qu’à la salle des commissaires, à la CSHC. Au fil des éditions et grâce à une subvention, Coup de coeur a commencé à déplacer ses oeuvres sur le territoire.

« J’aime vraiment faire de l’art », dit d’emblée Thallia Bourgeois. « Je pourrais passer ma journée à faire ça. Chez moi, je fais beaucoup de dessin informatique. » Celle qui souhaite poursuivre ses études postsecondaires en graphisme est excitée à l’idée de voir ses oeuvres exposées. « J’ai hâte de voir ça. C’est sûr que je vais y aller ! »

L’exposition Coup de coeur sera accessible à la polyvalente Louis-Saint-Laurent d’East Angus jusqu’au vendredi 20 avril entre 9 et 16 h. Par la suite, le centre sportif de Lac-Mégantic l’accueillera du 25 avril au 3 mai, avant qu’elle ne termine sa course à Coaticook. Les visiteurs sont invités à voter pour leur oeuvre préférée. Des bons d’achat de 50 $ et 75 $ seront remis aux gagnants des prix du public et du comité culturel de la CSHC.

Le temps de saisie des sucres

L’Érablière Gaudreau de Scotstown subissait sa seconde saisie de sirop d’érable de 2018 au début du mois. L’intervention avait été ordonnée par la Fédération des producteurs acéricoles du Québec (FPAQ) et est la plus récente d’une série qui a débuté en 2014. Le couple Gaudreau-Bombardier parle d’abus et souhaite la fin de l’emprise de la Fédération.

« L’an passé, les huissiers sont venus 39 fois », relate Daniel Gaudreau. « Juste pour notre dossier, la Fédération a dû dépenser au-dessus d’un demi-million. On a cinq pages de punitifs à la cour de Sherbrooke. J’ai pas de dossier criminel et je suis jamais allé en cour de ma vie, à part pour le sirop d’érable. »

Le matin de la saisie du 3 avril à l’Érablière Gaudreau, la FPAQ a diffusé par voie de communiqué les détails de son intervention. On reproche au couple d’acériculteurs d’avoir produit une quantité de sirop supérieure au contingent, ou quota, qui leur est alloué. En octobre dernier, la Fédération a obtenu gain de cause contre les Gaudreau-Bombardier auprès de la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec. Les défendeurs doivent 280 000 $ en pénalités et dommages auprès de la FPAQ.

L’appui du public
« Pour eux, c’est personnel », déplore M. Gaudreau. « Ils veulent nous faire fermer parce qu’on leur fait mal à quelque part. » Le couple, aussi formé de Nathalie Bombardier, reçoit de plus en plus d’attentions suite aux nombreuses entrevues dont il a été l’objet au fil du temps. Le groupe Facebook J’exige l’arrêt des procédures contre les acériculteurs compte 3500 membres.

La Fédération affirme que l’Érablière Gaudreau est « la seule ferme québécoise visée par ce type d’intervention. Il s’agit d’une mesure […] exceptionnelle […] qui demande à ces producteurs […] de respecter les règles que suivent la très grande majorité des acériculteurs québécois ». « On est loin d’être les seuls », rétorque Daniel Gaudreau. Simon Trépanier, directeur général de la FPAQ, a admis que 250 ententes hors cour ont été conclues avec des acériculteurs depuis les trois dernières années lors d’une entrevue radiophonique avec Martin Pelletier au 107,7 FM Estrie au début du mois. M. Gaudreau poursuit : « Environ 80-90 % des producteurs sont en faute, puis je suis bien conservateur. Ils n’ont pas le choix de passer à côté pour être capables de faire les paiements et faire manger leur famille. »

À la veille de la saison des sucres 2018, l’Institut économique de Montréal (IEDM) publiait une note intitulée Sirop d’érable : Québec nuit à ses producteurs et encourage ses concurrents. On y apprenait que « la dernière récolte complètement vendue remonte à 2009 [et que] environ 5 % des récoltes de sirop en vrac entre 2010 et 2016 n’avaient toujours pas été payées en date du 5 février 2018 », alors que le taux monte à 44,8 % pour celles de 2017. « Il n’y a pas une entreprise qui peut supporter de ne pas être payé un certain pourcentage depuis 2010 ! », s’insurge le producteur acéricole.

Un conflit qui s’étire
Lors de la saison 2015, une entente entre l’érablière et la FPAQ avait nommé le couple Gaudreau-Bombardier « gardiens de leur sirop d’érable [ce] qui leur permettait de conserver sur leur propriété les barils de sirop d’érable qu’ils produisaient pour en faire la vente au détail, directement au consommateur ». En janvier dernier, « devant des preuves concrètes » de non-respect de l’entente, la Fédération a procédé à un « changement de gardien des barils ». C’est par « souci d’équité envers l’ensemble des producteurs acéricoles » qu’elle s’est vue contrainte d’intervenir cette fois, comme l’Érablière Gaudreau « écoule la plus grande partie de son sirop par des intermédiaires. »

Nathalie Bombardier nuance : « Nous, le moyen qu’on a trouvé, c’est de fournir notre clientèle en petits contenants. On vend dans des supermarchés. C’est ça qui est grave. C’est un non-sens. On n’est pas des criminels, mais on est traités tout comme. »
La FPAQ affirme que « plusieurs solutions ont été proposées » au couple d’acériculteurs, dont l’augmentation de leur contingent via un volet d’agrandissement. « Mais ils ont refusé de participer à ce volet. » Mme Bombardier se remémore bien son entretien avec Sylvain Bernier, coordonnateur à la réglementation de la Fédération. « Il dit : “Réglez à 400 000 $. Avec ça, on règle toutes les années, puis on repart à 0. Mais je vous garantis pas du contingent. Si vous ne le payez pas, vous êtes en litige et vous n’avez accès à aucun contingent, même si vous en faites la demande.” » Nathalie Bombardier se désole de cette limitation. « Tous les producteurs hors Québec peuvent venir vendre ici en quantité illimitée sans payer de contingent, sans être une personne qui contribue au Québec en payant des taxes et en contribuant à l’économie locale. »

Robert Roy

Robert Roy dépose sa candidature

Le préfet de la MRC du Haut-Saint-François, Robert Roy, a complété sa réflexion et déposé son bulletin de mise en candidature pour l’investiture du Parti libéral du Québec dans Mégantic.

Bien connu sur le territoire du Haut-Saint-François, M. Roy ne peut en prétendre autant du côté du Granit. « Oui, je connais le Granit. Dire que je le connais au bout de mes doigts, c’est faux. Je connais bien la préfet et la mairesse de Mégantic. » Robert Roy entrevoit l’investiture comme un défi. « Je suis un gars de défi. Je veux que les gens regardent le côté humain. » Il mentionne avoir choisi le Parti libéral parce que c’est celui qui correspond le plus à ses valeurs. Il précise que le saut en politique provinciale n’était pas dans son plan de carrière, mais le désir de servir a, semble-t-il, préséance. « J’avance parce que j’aime servir le monde. Je veux apporter une plus-value, être à l’écoute. » Celui qui a été maire et conseiller de la municipalité de East Angus avant d’être préfet est d’avis que son implication passée témoigne de son désir d’engagement. « J’ai été longtemps dans le monde municipal et je pense que j’ai prouvé que j’étais capable de bien faire et je vais être capable de prouver que je suis encore capable de bien faire. »

Quant aux sondages qui donnent un avantage à la Coalition Avenir Québec (CAQ), M. Roy y accorde peu d’importance. « Les sondages, c’est une chose; moi, je veux que les gens votent pour Robert Roy, pour qu’est-ce qui va être capable de leur apporter », complète-t-il.

De passage à La Voix

Loin d’être déçue de ne pas avoir été retenue aux chants de bataille dans le cadre de la populaire émission La Voix, diffusée sur les ondes de TVA, Rebecka Lussier parle d’une expérience « enrichissante et extraordinaire. »

« J’ai fait plein de belles rencontres et je suis contente d’être parmi ces gens talentueux. C’était agréable de travailler avec Éric Lapointe et Kevin Parent. Ils sont gentils. Ils nous laissent aller. Ils n’essaient pas de nous amener dans leur monde, c’est eux qui viennent dans notre univers. Dans les chants de bataille, ils m’ont vraiment écoutée pour l’arrangement musical », exprime avec enthousiasme la jeune femme du secteur Fontainebleau, à Weedon. Celle qui s’est bien tirée d’affaire mentionne « c’était un peu plus stressant les chants de bataille, être sur la scène avec les autres. C’était un peu déstabilisant. » Rebecka avait choisi d’interpréter Vivre avec celui qu’on aime (de Francine Raymond). Malheureusement son coach, Éric Lapointe, a convenu de poursuivre avec Alex Météore. Invitée à commenter son expérience, la jeune artiste de 24 ans a laissé tomber « j’ai vraiment réalisé mon rêve qui était de respirer le même air que Lara Fabian. » Visiblement émue, cette dernière est montée sur scène pour lui faire un câlin. Interrogée à savoir si son commentaire était prémédité : « J’y avais pas pensé, c’est sorti tout seul », d’exprimer Rebecka.

L’émission La Voix, c’est gros. « Oui, c’est une grosse machine, mais tu es tellement encadré que t’as pas l’impression que c’est gros. Il y a tout le temps quelqu’un pour nous accompagner si on a des craintes. » L’artiste qui bénéficie d’une certaine expérience des spectacles mentionne avoir énormément appris. « C’est une chose de faire des spectacles, mais chanter sur un plateau de télé, c’est vraiment différent. » Rebecka ajoute avoir également appris à se présenter et faire des entrevues. Évidemment, elle souhaite que son passage à La Voix la propulse vers de nouvelles opportunités. « C’est sûr que c’est un beau tremplin. Ça donne une visibilité incroyable. C’est certain que si je suis capable d’avoir des contacts, je vais en profiter. » En attendant, elle entend poursuivre son duo acoustique avec Olivier Dauphinais et sa participation au sein du groupe folklorique Les Bénifontains. « Éventuellement, j’aimerais faire un mini album, mais je vais faire ça tranquillement », complète la fierté de Fontainebleau.

Internet haute vitesse en milieu rural

Communication Haut-Saint-François a vu son projet de mise à niveau du réseau internet haute vitesse être récemment rejeté par les programmes de subventions fédéral et provincial. Depuis le début de l’année, l’organisme planche sur de nouvelles avenues, comme la fibre optique.

Communication Haut-Saint-François est l’OSBL, mandaté par la MRC, qui est chargé de gérer et développer l’internet haute vitesse (IHV) et l’accès aux télécommunications dans la région. Le projet qu’elle a soumis était destiné aux programmes ponctuels Brancher pour innover et Québec branché.

Améliorer le réseau existant
Le projet initial prévoyait la mise à niveau de l’actuel réseau de tours avec la technologie LTE (4e génération) et quelques extensions en fibre optique. Deux nouvelles tours LTE auraient été érigées à Dudswell et Bury pour rejoindre une partie des 1840 résidences situées en zones à faible densité de population et non desservies par un réseau filaire. Le cout total était estimé à 1 754 000 $, dont 44  % auraient été absorbé par le fournisseur du service, Télécommunications Xittel, membre du groupe Maskatel.

Richard Tanguay est le président du conseil d’administration de Communication HSF. « Quand on a déposé le projet en 2016, on parlait de technologie LTE. Aujourd’hui, deux ans plus tard, on est rendu au 5G [cinquième génération]. La problématique qu’on a, c’est que les hameaux, les cœurs villageois, ils sont déjà branchés à assez haute vitesse. Certains le sont même par fibre optique. Donc, il nous reste la ruralité. Et les entreprises actuellement vont intervenir là où c’est payant. »

Le plan de départ comptait utiliser le réseau sans-fil des tours déjà existantes pour atteindre ces clients éloignés et actuellement mal desservis en services de télécommunication. « Dans le rang où je reste à Weedon, c’est habité à la longueur, mais il fait 6 km de long », confie M. Tanguay. « On est peut-être 25-30 résidences là-dessus. On n’a pas internet. Oui, certains ont les ondes qui rentrent bien avec Maskatel, d’autres sont avec Bell ou Rogers avec des clés USB. Mais on est à des vitesses de tortue ! »

Une nouvelle technologie dispendieuse
« Ce qu’on a compris, c’est que le fédéral et le provincial ont opté plus pour l’efficacité et la durabilité à long terme. Ils ont finalement favorisé les entreprises qui présentaient des projets de fibre optique avec des couts exorbitants. » C’est ce type de projet filaire qui a, par exemple, été accepté dans la MRC voisine de Coaticook, où la fibre sera instaurée sur l’ensemble du territoire. « Si on applique ça chez nous, vite, vite — je n’ai pas les données précises —, on doit être entre 25 et 30 M$. »

Communication HSF doit tout de même se dépêcher à trouver une alternative à la mise à niveau de ses tours existantes, comme le CRTC a récemment énoncé le souhait d’accélérer l’accès à internet haute vitesse au Canada. « Tout s’enligne pour la mise en place éventuellement d’un autre programme d’aide », constate Richard Tanguay.

Le maire de Weedon indique que plusieurs modèles de financement sont à l’étude présentement pour envisager l’implantation de la fibre optique dans le Haut-Saint-François. À l’instar des MRC ayant reçu le financement pour un réseau filaire, une division d’affaires qui utiliserait les sommes perçues par le service vendu pour de l’autofinancement pourrait être une possibilité. Une autre serait que les municipalités se regroupent en une sorte de coopérative qui recourrait aux services habituels des entreprises de télécommunication.

« On travaille pour régler le problème de l’internet haute vitesse et d’arriver à un prix compétitif », conclut M. Tanguay. « On n’est pas des citoyens de second ordre. Est-ce qu’on est plus riches parce qu’on vit en ruralité ? On a tous droit au même service et on a besoin de ce monde qui reste en ruralité parce que c’est eux qui produisent des richesses agricoles et alimentaires. » Il en va de même pour les entreprises et industries qui font le choix de s’implanter en région et qui ont des besoins de rapidité en termes de communication.

De petits produits qui valent gros

Suite à une étude cartographique réalisée en 2015, la MRC du Haut-Saint-François a procédé l’été dernier à un inventaire terrain du potentiel économique de récolte et de culture des produits forestiers non ligneux (PFNL) sur son territoire. Il apparait que les champignons, quenouilles et têtes-de-violon pourraient valoir jusqu’à 8 M$ annuellement pour les producteurs intéressés par ces cultures émergentes.

Dans le cadre du Programme d’aménagement durable des forêts 2015-2018, le Syndicat des Producteurs forestiers du Sud du Québec a mandaté Cultur’Innov de St-Camille pour mener un projet d’inventaire des PFNL dans la MRC. Suite à des virées sur le terrain, la coopérative de solidarité a récemment présenté les résultats de ce potentiel économique de récolte et de culture.

Les PFNL sont connus comme étant des produits ou sous-produits provenant de la forêt, excluant le bois des arbres. Le terme indique habituellement les feuilles, les fruits, les champignons ou les plantes qui poussent dans la forêt. Ils peuvent être utilisés dans l’alimentation, l’industrie pharmaceutique et médicinale, les huiles essentielles ou l’ornementation.

Elsa Poulin et Stéphane Demers, respectivement technicienne et biologiste chez Cultur’Innov, notent que certains PFNL se sont développés en une industrie viable au cours des dernières années, notamment les bleuets sauvages, les canneberges, les produits de l’érable et les couronnes de Noël. Bernard Ricard, directeur adjoint au Centre local de développement (CLD) du Haut-Saint-François, confirme qu’« il y a effectivement un potentiel intéressant au niveau de ces produits. Et notre objectif est de maximiser l’impact économique de ces ressources. On a longtemps pensé que, dans la forêt, il n’y avait que la partie des arbres, mais il y a de plus en plus de choses qui se développent à ce niveau-là. »

Des produits bios, locaux et écolos
Suite à l’intérêt de la MRC pour les PFNL, son territoire a été ciblé pour la réalisation de l’inventaire à l’été 2017. Les PFNL ont alors été regroupés en quatre catégories : les champignons, les érablières (culture de plantes médicinales), les quenouilles et les autres PFNL (sureau du Canada, cerisier à grappes). À titre d’exemple, les quenouilles ont des propriétés médicinales en plus d’utilisations culinaires. Le cœur de sa tige a un gout qui s’apparente à celui des cœurs de palmier. On retrouve donc sur le marché des cœurs de quenouille marinés et de la farine de pollen d’épis mâles.

La plante herbacée est d’ailleurs le PFNL qui offre la plus grande valeur annuelle potentielle sur l’ensemble du territoire avec 3 347 000 $. Suit ensuite le cerisier à grappes, ou cerisier de Virginie, dont les fruits peuvent servir à la fabrication d’alcool, avec une valeur annuelle potentielle de 2 340 000 $. Un autre arbrisseau, l’amélanchier, produit des baies dont le gout s’apparente à celui des bleuets, affiche une valeur potentielle annuelle atteignant 1 818 000 $. Le sureau blanc, avec ses baies noires, présente une valeur potentielle annuelle de 489 000 $. Finalement, la matteuccie fougère-à l’autruche, ou tête-de-violon, occupe la cinquième position des PFNL ciblés avec une valeur potentielle annuelle de 271 000 $.

Quelques entreprises et particuliers exploitent déjà les PFNL dans la région : Léo Désilets, maitre herboriste à Scotstown, la ferme La Paysanne de Bury, Ô Jardins d’Églantine maintenant à Westbury. Bernard Ricard du CLD croit qu’il y a de la place pour plus de joueurs. « On est à la recherche d’entrepreneurs qui voudraient reprendre ce potentiel. Il y a possibilité de tirer des revenus et de créer des emplois avec tout ça. Si un groupe est intéressé, notre rôle est de les appuyer. On pourrait alors leur donner un coup de main pour faire un portrait de la situation, monter un plan d’affaires, à la limite avoir du financement pour faire quelques études. »

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